Oups I did it again × ft. Oscar

Rares sont les fois où il est dehors. Avec son boulot, sa fille, et toute cette petite routine qui a fini par discrètement s'inscrire dans  son quotidien, il n'a plus vraiment le temps de sortir comme il l'a si souvent fait quelques années auparavant. Il lui arrive que ce genre de soirées interminables lui manquent, il envie parfois ces personnes capables de sortir tous les soirs sans en subir les effets de la gueule de bois le lendemain. Mais ce soir, tout était propice pour pousser le Fielding hors de sa tanière. Pas de boulot, pas de Luce à garder, et sa chère Eleanor pour lui tenir compagnie en cette soirée que sinon, il aurait encore une fois passée en solitaire. Ce n'était censé être que quelques verres, une ou deux margaritas en parlant de leur vie respective, sauf qu'il a fallu que les discussions s'éternisent et que l'alcool coule sans s'arrêter. Il a fini par se retrouver sans vraiment le réaliser dans cette boîte, agglutiné à un tas d'autres personnes, la vision légèrement trouble à cause de ces mélanges qui dansent la lambada dans ses veines. Il a chaud, trop chaud, Oscar n'a plus l'habitude de sortir si tard et avec tellement de monde autour de lui. Ça lui rappelle ses vingt ans, et cette simple pensée lui donne envie de se gifler. Bordel, ce qu'il peut parler comme un vieux. Eleanor le quitte, et lui se contente d'un simple geste de la main alors que sa silhouette s'éloigne en s'enfonçant dans la foule. Il est seul, ivre, et il a besoin d'air. En donnant des coudes, il se dirige vers l'extérieur et sent l'air de dehors s'immiscer dans ses poumons dès l'instant où il ouvre la porte. Ses hauts-le-coeur sont apaisés, mais ses oreilles bourdonnent à cause de la trop forte musique. Il ferait mieux de rentrer, être seul dans une boîte de nuit n'a jamais vraiment fait partie de ses activités préférées. Et puis, il n'est plus tellement de ceux qui cherchent l'amour auprès des filles totalement bourrées. Il a dépassé ça, depuis qu'il est devenu papa. Un regard sur le coté lui fait remarquer cette fille aux cheveux foncés occupée à se faire draguer par un type. Ils parlent, rien de bien palpitant, jusqu'à ce qu'il tente de l'embrasser visiblement contre son gré. Oscar, il connait les types dans ce genre. Il en a fréquentés quand il était gamin, il sait à quel point l'alcool peut endommager leur minuscule cervelle. Alors c'est sans réfléchir, toujours imbibé, qu'il s'avance vers eux et attrape le type par l'épaule. « Mec, fiche-lui la paix. » Mais non, ce ne sera clairement pas aussi facile. Le gars le pousse, et Oscar titube mais réussit à ne pas tomber. Il ne se battra pas car, si on met de coté le fait que ce n'est pas son genre, il sait très bien qu'il se ferait facilement mettre à terre. « J'suis sérieux, en plus j'ai vu une voiture de flic à l'entrée de la rue. » Et au même moment, il se penche vers sa poche de veste située au niveau de son torse, et en sort un petit sachet de poudre blanche qui dépassait. Le type le fixe, perplexe, et Oscar lui jette son sachet en pleine face. Après l'avoir maladroitement rattrapé, il s'éloigne et le laisse seul avec la fille. Le jeune prof se tourne vers elle. « Ça va ? » demande-t-il en plantant son regard dans celui de la demoiselle.