Coquillages et crustacés (Pv Hope J. Blake)

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On ne sentait pas le soleil, le vent cachait la chaleur des rayons. Malgré le beau temps, il n’y avait que peu de monde sur la plage, ce qui était très agréable. Pas de bousculade, ni de cri partout, c’était assez calme et quelques familles en profitaient justement. La plage était suffisamment grande, je pu donc lâcher ma chienne sans problème. Elle n’était pas méchante mais je faisais toujours attention, je ne la détachais jamais en ville ou quand il y avait trop de monde. Certaines personnes étaient méfiantes, n’appréciant guère voir un chien en liberté surtout dans les lieux publics. Je ne regrettais pas de l’avoir adopté. J’étais passée par hasard dans un refuge animalier et j’avais craqué pour elle. Apparemment, elle a été abandonnée au bord de la route un an plus tôt. Et depuis qu’elle vivait avec moi, je me sentais plus rassurée, sa présence me faisait du bien. La laissant vagabonder, je marchai au bord de l’eau, sur le sable mouillé. Je ne portai qu’un maillot de bain avec paréo qui s’envolait avec le vent, ainsi que mes cheveux détachés. Une vraie détente.

Perdue dans les nuages, ce fut les aboiements d’Ally qui me sortit de mes pensées. Où elle était passée encore ? Après deux ou trois sifflements qui n’eurent aucun effet, je me dépêchai de la rejoindre. Elle avait dû trouver quelque chose. Une fois, elle avait tourné en rond autour d’une tortue, intriguée par l’animal, il avait fallu une morsure pour qu’elle se calme. Et les morsures de tortue, cela faisait mal. Quand je l’aperçu, ce n’était pas avec une tortue qu’elle était mais avec une petite fille. Que faisait-elle là toute seule ? Regardant les alentours, je ne vis aucun adulte la cherchant. Bizarre. Peut-être s’était-elle perdue. Je n’attendis pas avant d’éloigner la chienne, de peur qu’elle ne l’effraye. Ally ne lui aurait fait aucun mal, elle lui tournait juste autour mais un accident pouvait si vite arriver.

-Assis, ne bouge pas,

fis-je au berger allemand.

Puis, m’approchant de la petite, je me mis à sa hauteur.

-Bonjour. Que fais-tu ici toute seule ? C’est dangereux. Où sont tes parents ?

J'étais souriante, ne voulant pas lui faire peur et montrant que je pouvais l'aider si elle avait besoin. De toute façon, je n'allais pas partir en la laissant ici toute seule. Ce n’était guère prudent pour une enfant de son âge de se balader ainsi, même sur la plage. On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber, sans parler d’un accident, une noyade ou de tomber des rochers.

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Beaucoup, beaucoup de soleil, un beau maillot de bain, des jolies lunettes de soleil, ma peluche canard dans ma main gauche et la main de maman dans la main droite, j'étais prête pour la plage. Maman dit qu'il ne fait pas assez chaud pour se baigner, mais moi, j'ai toujours chaud, je suis une Australienne, une vraie de vraie ! Au moins, je pourrais jouer avec mon super ballon ou ramasser les coquillages. Et pas n'importe lesquelles ! Je veux les plus beaux, les plus blancs, les plus costaux et les moins cassés. Vous savez ceux qui sont presque impossibles à ouvrir qu'on trouve au bord de l'eau, oh oui, c'est ceux là que je veux ! Quand je parle de mes coquillages à maman, elle rigole. C'est vrai que je les aime presque autant que mes doudous. Hope la collectionneuse de coquillages et de doudou. C'est vrai que ça sonne bien. Enfin arriver à la plage et avoir appliqué la crème solaire, j'informe maman que je pars à la recherche de ces fameux coquillages. J'entends à peine quand elle me dit de ne pas trop s'éloigner.

- Olàlà ! C'est trop joli !

J'avais trouvé me trésors, les coquillages se suivaient et me menaient un peu plus loin, j'hésite à continuer, maman est un peu loin et elle risque de me gronder, mais en même temps, elle lit un livre et ne remarquera pas ma courte absente. Je me dépêche de mettre mes trésors dans mon seau qui se fait de plus en plus lourd sans me rendre compte que je m'éloignais dangereusement de l'endroit où se trouvait maman. Ce fut un chien qui me sortit de mes rêveries, un très, très, très beau chien même ! Je lâchais mon seau pour tendre la main et essayer de caresser le chien qui me tournait autour.

- T'es un bon chien, hein, un gentil, gentil chien !

Son maître arriva quelques instants après, c'était une dame avec de très beaux cheveux et tout de suite je fus intimidé. Elle éloigna un peu le chien et s'avança à ma hauteur. Je souris à mon tour et répondis à sa question.

- Bonjour ! Je ramasse mes coquillages, ils sont trop, trop, trop beau. J'ai raison ? Ma maman elle est.. Je tourne sur moi-même pour repérer ma maman, mais j'ai vraiment du m'éloigner pour ne pas la voir. Je crois que je me suis éloignée d'elle. Olàlà, maman elle va pas être contente !

Oh non, pas contente du tout même. Je ramasse mon seau et je serre contre moi ma peluche. J'ai pas peur, j'ai peur de rien, je suis une grande fille. Mais c'est maman qui va avoir peur, je lance un regard désespéré à la gentille dame. J'essaye de me remémorer l'endroit où maman et moi nous sommes assis.

- Maman a un très grand parasol bleu-rose et derrière nous, il y a un petit bâtiment qui ressemble à un cornichon. Vous savez où c'est ?

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Les enfants, ils étaient tellement adorables. J’aimerai en avoir un jour, un rêve qui aurait pu se réaliser si je n’avais pas croisé le pire homme que cette terre pouvait porter. Il avait brisé tellement de chose, ma vie notamment. La petite s’amusait à ramasser les coquillages, à en faire collection probablement. Je la comprenais fort bien à ce niveau-là. Ayant vécu et grandis également au bord de la mer, c’était une activité que je m’étais employée à faire, et aussi à vouloir attraper les crabes. Cependant, mon intuition avait vu juste, elle s’était bien trop éloignée de ses parents. Ceux-ci devaient probablement la chercher s’ils s’étaient rendu compte de son absence. Souriante, je confirmai que les coquillages qu’elle avait trouvé étaient magnifiques, mais la petite s’inquiéta bien vite quand elle se rendit compte qu’elle s’était trop éloignée.

Un petit bâtiment ressemblant à un cornichon ? Il était difficile de le rater. L’avantage que l’on avait, était que la plage n’était pas bondée de monde. Cela nous facilitera la tâche et la mère pourra facilement nous repérer de loin lorsque l’on sera en vue.

-On va retrouver ta maman et quand tu lui montreras tes beaux coquillages, elle ne sera plus en colère. Mais ne t’éloigne plus ainsi d’elle sans prévenir. Si elle te dispute, c’est parce qu’elle aura eu peur pour toi.

Elle ne sera pas contente, je n’en doutais pas, mais je savais que c’était plus la peur que la colère qui habitait les parents quand ils s’apercevaient que leur enfant n’était plus dans les parages. La laissant reprendre son seau et garder sa peluche contre elle, je fis venir ma chienne près de nous. Elle était restée sagement assise mais à la voir, il n’était pas compliqué de comprendre qu’elle voulait n’en faire qu’à sa tête. Elle fut toute heureuse de nous rejoindre. Cependant, je la retenais par le collier. Elle n’était pas méchante, mais elle était jeune, fougueuse et malgré ses deux ans, elle avait déjà atteint sa taille adulte. Un gros chien face à une petite fille.

-Je m’appelle Hayley et je te présente Ally. Elle n’est pas méchante, juste curieuse.

En effet, la chienne la reniflait, intriguée par ce petit être qui se trouvait là. Je la tenais par le collier le temps qu’elle finisse les présentations et se tienne plus tranquille. Après, je me relevais en la relâchant et j’encourageai la petite à venir avec moi. Je ne voulais pas l’effrayer, mais je n’étais pas quelqu’un de brutal, j’étais toujours d’une grande douceur et souriante.

-Tu n’as rien oublié ?

fis-je en regardant autour de nous avant de partir, au cas où elle ait fais tomber quelque chose,

tu es venue ici en vacances avec tes parents ?

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