Les hommes proposent, les dames disposent (Cameron)[sujet terminé]

À force de mener une existence qui n'avait de cesse de m'imposer un rythme plus qu'infernal je ne pouvais que souhaiter me poser afin de profiter d'un moment de répit et d'accalmie mais ce genre de désir se voulait des plus incompatible avec ce métier que j'exerçais. Plutôt songeur – et exténué – j'avais pris place à bord de cet avion devant me ramener vers Bowen en partance de Sydney alors que je tentais de trouver réponses aux diverses questions qui n'avaient de cesse de me torturer l'esprit. Arrivé à destination je passai rapidement les portes de l'aéroport afin de me dénicher une voiture taxi qui allait me permettre de rentrer rapidement chez moi.

Arrivé chez moi je ne tardai pas à retirer mes habits afin de me retrouver en boxer pour ensuite m'allonger sur le sofa cédant ainsi à cette fatigue qui me tenaillait déjà depuis un bon moment. Dormant quelques heures je finis par me réveiller et je me dirigeai vers la salle de bain histoire de me rafraîchir sous la douche. Profitant de ce moment sous l'eau afin de retrouver mes sens je ne mis que bien peu de temps afin d'en sortir enroulé dans une serviette me dirigeant ensuite vers ma chambre. Sentant la solitude me peser et ne sachant que trop peu ce que j'allais bien pouvoir faire de ma soirée je pris mon portable afin de tenter d'intéresser à un ami pour une sortie entre mec mais je fis chou blanc … c'est ce qui finit toujours par arriver lorsque vous êtes le seul célibataire de votre groupe. Réalisant que j'allais devoir me résoudre à devoir affronter cette soirée fin seul je finis par enfiler un jeans et une chemise bien déterminé à me changer les idées.

Ayant quitté mon appartement je me rendis rapidement au centre-ville de Bowen et la boîte de nuit s'avéra être ma destination finale. Bien que la plupart des gens se voulait d'humeur festive je semblais plutôt avoir envie de noyer mes états d'âme dans le scotch. Aussitôt installé j'attendis que la serveuse s'approche de moi afin de placer ma commande et rapidement je portai mon verre à mes lèvres alors que mon voisin de droite semblait s'évertuer à draguer la belle brune … l'enfoiré n'en avait pas la moindre idée mais il perdait son temps, il semblait vouloir s'attaquer à une proie hors d'atteinte.

À force de me consacrer à ma carrière et m'efforcer de régler les soucis de mes clients j'en étais venu à ignorer les miens si bien que j'en étais venu à me sacrifier au profit de mes clients. Il m'avait été difficile d'en venir à ce constat, car après tout je semblais mener une belle vie, j'étais plutôt beau garçon et l'argent semblait couler à flot mais pourtant j'avais l'impression de passer à côté de l'essentiel et cette vérité des plus sournoise me frappa en plein visage ce soir lorsque je réalisai que j'étais le seul mec de mon entourage à ne pas être casé. Bien sur il est vrai que par moment vaut mieux être seul que d'être mal accompagné mais néanmoins cette déception n'était pas sans me laisser un arrière goût amer en bouche et c'est afin de le chasser de mon esprit que je décidai d'aller prendre un verre.

Installé au bar, pensant à tout et à rien, je fixais mon verre – tout en le faisant tourner entre mes doigts – avant de le porter à mes lèvres, fermant les yeux tout en grimaçant intérieurement j'avalai la première gorgée de ce liquide qui n'avait de cesse que de me brûler l’œsophage tout en jetant un regard empreint de dégoût et de mépris sur ce malotrus pour ensuite regarder la jolie jeune femme en lui témoignant un brin de compassion. Je savais qu'il n'était pas toujours simple de bosser dans le public, après tout il est impossible de satisfaire tout le monde. Tout semblait , néanmoins, sous contrôle et puis c'est alors que j'entendis la jeune femme s'adresser au client d'un ton des plus ferme. Peut-être était-ce de la curiosité mal placée mais je me tournai afin de faire face au client et c'est avec une certaine stupéfaction que je constatai qu'il s'en était pris physiquement à la charmante serveuse. Peut-être était-ce en raison de mon intelligence supérieure et du raffinement que m'avait conféré mes longues études mais s'il y a bien deux choses que je ne tolérais pas c'était bien le recours à la violence et à la vulgarité. M'approchant de l'homme en question je plaçai ma main sur son épaule de manière à exercer une forte pression sur sa clavicule … sachant pertinemment que le tout allait le faire souffrir. Monsieur je crois que la demoiselle s'est avérée claire dans ses propos vous concernant alors lâchez-là avant que les choses tournent mal. Je le voyais tenter de se débattre mais plus il tentait de s'en défaire plus j'accentuais mon emprise. Je vous suggère fortement de vous calmer et de cesser de vous débattre car vous risqueriez de souffrir d'avantage. Je sentais qu'il se calmait. Bon maintenant vous allez payer votre verre et lui laisser un généreux pourboire. Je continuai de le regarder d'un air plus ou moins menaçant, un peu le regard que j'utilisais en plein tribunal afin d'intimider un témoin hostile. Plus généreux que ça. Et puis je le vis finir par réaliser qu'il était dans son intérêt de quitter, peut-être lui avais-je fais peur … à moins que ce soit la venue du vigile dans son sillage qui l'ait poussé à se tirer. J'échangeai quelques plaisanteries avec le client situé à ma gauche qui voulait connaître le nom de la prise que j'avais utilisé et je portai à nouveau mon attention vers la jeune femme. Vous vous portez bien? Il ne vous a pas trop fait de mal?.

Peut-être étais-je trop terre à terre ou – pire encore – un vestige d'une autre époque mais le simple fait de voir ces jeunes hommes se comporter en brutes épaisses dénuée de toute parcelle de bon sens ne pouvait que me mettre hors de moi. J'avais fait un effort afin de rester zen , alors que je buvais calmement mon verre, mais le simple fait de voir cet imbécile à ma droite insister à l'endroit de la belle brune derrière le comptoir avait fini par me faire exploser. De la façon dont je voyais les choses j'étais d'avis que cet homme s'était montré irrespectueux et qu'il méritait une bonne leçon … quelqu'un allait lui enseigner l'humilité et malheureusement pour lui j'étais cette personne.

Je me levai de mon siège m'approchant subtilement de ce dernier et je l'empoignai par l'épaule exerçant une certaine force contre sa clavicule … je savais pertinemment que j'allais lui faire mal. Finalement il y avait des avantages à compter des boxeurs et des combattants en arts maritaux mixtes parmi mes clients. Quoi qu'il en est je pouvais l'entendre hurler et gesticuler, il semblait souffrir le martyr mais je me refusais de le lâcher tant et aussi longtemps qu'il n'allait pas se calmer. Probablement craignait-il que je récidive, c'est probablement ce qui expliqua pourquoi il se montra aussi coopératif avant de s'en aller. Je pouvais maintenant respirer d'aise pour ensuite reprendre ma place. Évidemment je n'étais pas fier de moi, après tout j'étais d'avis que faire usage de violence ne pouvait que contribuer à m'abaisser à son niveau de néandertalien mais par moment il faut bien avoir recours au langage de ce genre de lambda et le recours à la force physique s'avère être le langage de prédilection.

Plaisantant quelque peu avec le client se trouvant à ma gauche je finis par m'informer de l'état de la charmante jeune femme et je ne pus que sourire à l'écoute de ce qu'elle me disait. Mais de rien c'est tout naturel. Lui dis-je en lui souriant.  Je suis persuadé que vous auriez su le corriger mais je m'en serais voulu d'assister à ceci sans rien  faire. D'une certaine façon elle n'avait pas tort, de nos jours les gens ne levaient plus le moindre doigt afin de venir en aide aux gens  … c'était malheureux. En effet c'est triste, c'est la culture du je me moi qui en est responsable. Je l'écoutai me dire que le verre que je venais de commander était gracieusement offert par la maison. Merci c'est gentil.

Je pris mon verre afin de le porter à mes lèvre tout en souriant à la jeune femme, elle me faisait plutôt bonne impression. Je ne pus que sourire en coin en voyant au loin un jeune homme se faire gifler alors qu'il venait de se montrer trop insistant envers une cliente de l'établissement. Je posai mon verre sur le comptoir posant ensuite mon regard sur la jeune femme afin d'échanger quelques mots avec elle.

Dites c'est comme ça tout les soirs? L'État devrait peut-être songer à émettre des permis restreignant le droit de déambuler en ville … ça éviterait ce genre de spectacle. Je ne pouvais qu'afficher un large sourire car j'en connaissais déjà quelques uns qui ne parviendraient pas à obtenir le dit permis.

La belle brune semblait vouloir se lancer sur un débat hautement philosophique alors qu'elle évoqua le fait que bien des hommes ne semblaient pas maîtriser les notions les plus élémentaires du civisme, son hypothèse selon laquelle ce manque de manières pouvait découler du fait que certains hommes avaient décidé de prendre les femmes aux mots au nom de l'égalité des sexes n'était pas dénuée d'une certaine logique. J'aimais bien ce genre de discours calmes et posés qui permettaient de s'ouvrir sur une nouvelle optique. Après n'est-ce pas en allant au delà de nos idées préconçues que nous finissons par cheminer sur cette route sinueuse qu'est celle de l'évolution?

De toute façon il ne faut jamais s'arrêter à ce que peut penser la majorité, rien n'est plus risible que de moduler son comportement sur celui de ses pairs. La conformité n'est pas une fin en soi. Difficile de trouver une seule réponse à ce genre de question tellement elle peut être complexe, probablement est-ce un amalgame de tout ça. Néanmoins c'est gentil pour le verre et puis je ne vois rien d'extraordinaire dans ce que j'ai fait … il ne s'agit que d'un geste altruiste.

J'assistai à ce petit numéro alors qu'une cliente un peu trop éméchée se fit éjecter dans les règles de l'art et nous reprîmes notre discussion. Cameron était tout de même une marrante, elle n'avait pas tort lorsqu'elle évoquait les risques que pourraient entraîner l'émission du type de permis que j'avais évoqués.

Il est fort probable que  ce genre de permis soit de nature à entraîner l'effondrement d'une bonne partie de l'économie donc vaut mieux s'habituer au fait que nous devrons toujours avoir à négocier avec certains cas lourds.

Elle avait raison le sujet sur lequel nous nous étions engagé en était un qui ne pouvait que tourner en rond, si vous me pardonner le pléonasme, c'est un débat éternel qui ne fera jamais l'unanimité et qui est destiné à revenir encore et encore animer les discussions tant que l'humanité persistera. Je lui souris lorsqu'elle me dit que j'étais un des derniers vestiges d'une espèce en voie d'extinction.

En effet il s'agit d'une question qui ne sera jamais résolue, espérons tout simplement que mon espèce ne s'éteigne pas trop rapidement.

Je vis que la belle brune regardait sa montre , probablement que son quart de travail arrivait à son terme, ne voulant pas me montrer trop curieux je préférai ne pas aborder le sujet … après tout il est vrai que nous ne nous connaissons pas et que le tout était loin de me concerner, je levai donc mon verre le portant à mes lèvres tout en lui rendant son magnifique sourire.

Dans la vie tout était question d'interprétation, il fallait donc garder à l'esprit qu'un point de vue en valait un autre … à tout le moins si les arguments pour l'étayer étaient valable, c'est pour cette raison que je m'efforçais de ne jamais me prendre le chou lorsqu'une personne osait m'exprimer une opinion se voulant contraire à la mienne. Après tout il aurait été fort immature de ma part que d'oser prétendre être le seul à posséder l'ultime vérité, il fallait avoir l'humilité d'admettre qu'il était possible d'apprendre des autres en gardant un esprit ouvert . J'aimais bien la compagnie de la jolie jeune femme même que j'enviais sa spontanéité … ce qui n'était pas sans contraster avec mon esprit un peu trop cartésien.

Je compte bien le savourer et me délecter de ses douces arômes.

Il est vrai que je m'étais laissé aller entraînant la jeune femme dans un débat des plus philosophique mais après tout je n'étais tout de même pas pour me mettre à discuter de Rugby avec elle. Portant toute mon attention sur la belle brune je continuai à discuter avec elle de cette problématique lié aux gens dont on pourrait volontiers se priver de leur clientèle … j'en connaissais un rayon sur le domaine en tant qu'avocat j'avais côtoyé de charmants spécimens après tout.

C'est bien connu il y a de ces cas exceptionnels qui tendent à se répéter si souvent que hélas l'exception en finit par établir la norme.

Je ne réalisai qu'après coup le caractère intellectuel , et peut être ennuyant, de ce que je venais de mentionner et d'une certaine façon je craignais qu'elle ne finisse par s'emmerder royalement avec moi. Au gré de notre conversation je ne pus m'empêcher de regarder du coin de l'oeil certains couples et bien que je ne les jalousais pas , je ne parvenais pas à m'empêcher de m'interroger sur certains trucs. Pourquoi avais-je fait le choix de tout axer sur ma carrière au détriment de ma vie affective? Probablement que je ne le saurai jamais, d'ailleurs cette question pourrait permettre à bien des psychologues de ma facturer une petite fortune si jamais il me venait à l'idée de les saisir de la question mais pour le moment je n'en voyais pas la nécessité … après tout vaut mieux être seul que mal accompagné.

Non ça ne me gêne pas, je vous attends. Bien sur j'en serais même plus que ravi.

Moi qui commençait à croire qu'elle s'ennuyait en ma compagnie je ne pouvais que me réjouir de la tournure des événement, le fait de m'exprimer le désir de continuer de discuter et de faire connaissance ne pouvait que m'indiquer à quel point je faisais fausse route. Je ne pus que lui sourire en la voyant revenir vers moi. Lui souriant je détaillai quelque peu sa tenue qui lui allait divinement bien.

Finalement ça vous a pris moins de 5 minutes.

Bien entendu je m'étais permis de lui dire ces quelques mots sur une note humoristique, l'expression se dessinant sur mon visage ne pouvant qu'en témoigner parfaitement.

J'étais ainsi fait, pour moi le fait de donner ma parole avait tout autant d'importance qu'une entente écrite j'en faisais une question d'honneur et de réputation. Ma carrière reposait sur l'importance d'une parole donnée, même que j'avais traîné dans la boue quelques personnes n'ayant pas respectées le contenu d'une entente verbale mais bon je vais fermer la parenthèse puisque nous sommes entrain de s'égarer. Voyant la belle brune revenir je ne pus que lui sourire, après tout il était vrai qu'elle s'était avérée rapide.

Je crois qu'il est dans la nature humaine de vouloir projeter une image impeccable de sa personne et qu'il serait mal avisé de prétendre qu'il s'agit là du lot du genre féminin. J'ai déjà un colocataire – lorsque j'étais aux études – qui devait bien passer au moins une heure dans la salle de bain, c'était l'éternel combat pour qu'il me laisse un peu d'eau chaude.

La belle brune entreprit donc de se présenter, j'en étais ravi, d'une certaine façon – sûrement par soucis de discrétion – j'avais préféré attendre le bon moment car après tout je savais par expérience que certaines personnes n'aimaient décliner leur identité au premier venu préférant entretenir un aura de mystère autour de leur identité je me refusais donc de tenter quoi que ce soit qui aurait pu être de nature à la froisser.

Enchanté Cameron, c'est un réel plaisir que de faire votre connaissance, pour ma part je me prénomme Tyson. En effet je me doutais bien que vous ne vous trouviez pas derrière le bar à servir des boissons uniquement pour faire joli. Vous avez bien fait, bien que je n'ai rien contre le surnom ''beau brun'' il est vrai que de s'adresser l'un à l'autre par nos prénoms ne peut que rendre nos échanges plus agréables.

Je pris mon verre afin d'y tremper mes lèvre, alors qu'elle se tourna vers le serveur afin de s'emparer du sien, et c'est alors qu'elle m'adressa une question qui n'était pas sans me laisser songeur. Je lui souris tout en réfléchissant – un moment du moins – à ce que j'allais bien pouvoir lui répondre et je finis par me lancer.

Merci c'est gentil je ne peux que vous retourner le compliment. C'est une bien longue histoire, j'avais envie de sortir afin de prendre un verre et puisque l'ensemble de mes amis semblait occupés je me retrouvai contraint à sortir seul ce qui n'est pas une catastrophe en soit. Je ne pus qu'afficher un sourire amusé. En fait je suis le seul célibataire de mon groupe d'amis, les autres étant tous soit fiancés ou mariés. Je suis avocat, je me spécialise dans le droit relatif à la négociation d'ententes contractuelles et à la gestion de l'image pour certains athlètes professionnels bien en vue.

Là je commençais à craindre qu'elle en vienne à me prendre pour un extra terrestre ou un de ces mecs gonflant qui s'invente un statut professionnel bidon afin de passer pour plus intéressant qu'il ne l'est en réalité. Si jamais elle ne me croyait pas je n'avais qu'à lui présenter une de mes cartes d'affaires mais pour le moment nous n'en étions pas là.

Peut-être était ce tout simplement par déformation professionnelle mais toujours en est-il que j'aimais bien discuter avec la belle brune, il faut dire que sa conversation était tout aussi intéressante que sa plastique plus que ravissante ce qui n'était pas peu dire. Il était vrai que j'aurais pu me retrouver dans bien des endroits afin de me divertir mais pour dire vrai je me sentais si bien en sa compagnie que pour rien au monde je n'aurais souhaité me retrouver ailleurs qu'en compagnie de Cameron.

Il est toujours plaisant et flatteur  de se faire complimenter sur son apparence d'autant plus si la personne tenant ces propos est cette personne pour qui nous serions prêt à tout. C'est un excellent conseil si jamais je me retrouve éventuellement dans ce genre de situation je me promets de le mettre en application.

Échangeant quelques regards avec la jeune femme je lui souris tout en faisant tourner mon verre entre mes doigts, pour ensuite le porter à mes lèvres et c'est alors qu'elle me fit une remarque pour le moins amusante relativement à mon prénom … ce n'était pas la première fois que l'on me la sortait après tout.

Exactement, mon prénom est identique au nom de famille du boxeur que vous venez de mentionner mais la comparaison s'arrête là. Lui dis-je amusé. Cependant de ce que j'en sais Mike Tyson n'était pas le monstre que les gens s'imaginent, son problème en fût surtout un d'entourage déficient … le mec souffrait de bi polarité et son manager de l'époque s'assurait que le type ne prennent pas ses cachets prétextant que cela allait assuré un meilleur spectacle. Les gens n'ont pas idées de l'effet néfaste que peut avoir un entourage malintentionné sur une personne démunie intellectuellement. Je ne pus que lui sourire à nouveau. Merci c'est gentil je vais donc devoir me creuser les méninges afin de vous trouver un surnom.

Je me laissai aller à me raconter un peu plus à la jeune femme alors qu'elle m'avait demandé ce qui avait bien pu m'emmener à me retrouver seul au bar et à faire en sorte que nous puissions nous rencontrer. Certes certaines auraient pu se formaliser du caractère direct de son approche mais pas moi … j'aimais bien ce genre d'approche, il faut dire qu'avec mon métier valait mieux y aller direct sans prendre le moindre détour. Et puis la discussion bifurqua sur mon travail et elle semblait plutôt admirative pourtant j'avais l'impression que ce que je faisais était plutôt banal.

En effet c'est un heureux hasard de la vie. C'est jamais plaisant d'avoir cette folle impression de ne pas être à sa place et de se sentir de trop. Vous savez il n'y a rien d'impressionnant dans ce que je fais, du moins de la façon dont je vois les choses, après je ne sauve pas de vies . Les secouristes, les ambulanciers, eux ils m'impressionnent.

Il n'y a pas de sous métiers, tout les métiers ont leur importances,  et puis l'important est d'exercer un métier que l'on aime. Vous savez qu'il ya de ces bars situés ou les serveurs et serveuses ont un statut de mega star et empochent plus du double du revenu annuel d'un salarié Américain moyen?

Mon métier est assez simple en réalité je reçois des propositions de contrats, je les lis attentivement et j'apporte mes corrections afin de retourner le tout pour fin d'approbation … bien sur il peut arriver que nous nous échangions les documents à trois ou quatre reprises ( les joies de la négociation ) et au final nous finissons toujours par trouver un terrain d'entente. J'éloigne mes athlètes des séances de négociations, après tout leur boulot est de livrer la marchandise sur le terrain et le miens est d'obtenir le maximum pour eux, les athlètes sont trop émotifs s'ils entendaient tout ce qui se racontent derrière une porte close à leur sujet ils s'en retrouveraient fortement vexés.

En effet ce genre de réunion n'était jamais agréable, c'est pour cette raison que je tenais mes clients loin de ces processus car je savais que d'entendre une personne dénigrer l'importance de votre rendement – uniquement pour sauver du fric – pouvait finir par écorcher l’ego de n'importe quelle personne … il était donc important que je les protège.  Terminant mon verre j'entendis la belle brune me demander si j'aimais la musique, je dois l'avouer j'aimais bien m'amuser et ce soir j'en avais grandement envie.

Bien sur. Lui dis-je tout en me levant posant mon verre vide sur le comptoir. Et si vous me démontriez l'étendue de vos talents?

Avec mon travail il m'était difficile de me laisser aller à une histoire sérieuse pas que l'idée n'était pas de nature à me séduire, après tout je n'étais pas différent du commun des mortel et il m'arrivait de ressentir ce vide immense au plus profond de mon être que seul l'amour pourrait apaiser, néanmoins je savais pertinemment que ce genre d'histoire se voulait des plus incompatible avec mon emploi du temps. Il m'apparaissait plus qu'impossible d'entretenir une relation stable alors que j'étais plus souvent qu'autrement dans un avion à faire la navette entre Bowen et Adelaide ou Sydney … les amours à distance ne peuvent qu'entraîner vers une profonde et amer déception je préférais m'en protéger. Bien sur nul ne sait de ce dont demain sera fait mais pour le moment je préférais savourer pleinement le présent.

La remarque de la belle brune n'était pas sans m'amuser après tout il était vrai que certaines personnes étaient de nature à offrir des compliments sans nécessairement les penser en toute sincérité, j'ai toujours ressentis le plus profond et le plus ardent des mépris envers ces personnes qui s'évertuaient à user de bien jolies paroles afin de tirer profit d'une situation donnée … je trouvais cette façon de faire d'autant plus cruelle.

En effet rien n'est plus grisant et agréable que de se faire complimenter par une personne qui nous plait, d'autant plus lorsque le tout se fait dans un élan de sincérité. Je pris une légère pause. Mais malheureusement de nos jours la sincérité est si rare et puis de toute façon les beaux parleur finissent toujours par se voir démasquer.

Sûrement était-ce l'avocat en moi qui avait repris du service, néanmoins notre moment se voulait des plus agréable même que je parvenais à me détendre totalement en sa compagnie, ce qui se voulait plutôt rare me concernant. Je ne pus que lui adresser un large sourire lorsqu'elle fit un parallèle entre mon prénom et la personnalité unique de Mike Tyson … évidemment je n'hésitai pas à me dissocier du comportement peu exemplaire de cet homme tout en tentant néanmoins de prendre sa défense et de relativiser les choses … après tout il est vrai que les motifs pouvant expliquer son attitude étaient encore plus que nébuleux. Il y a longtemps que l'on n'avait pas fait l'éloge de mes envolées comme elle venait de le faire et d'une certaine façon je ne pouvais qu'en être touché.

Merci c'est gentil. Bien sur même que j'en serais plus que ravi. Tu vois c'est avant tout une question de justice et d'équité, trop souvent les gens ont tendance à se prononcer sur des trucs dont ils ne connaissent rien des tenants et des aboutissants … tu vois pour 95 % des gens les faits sont soit blancs ou soit noirs mais pourtant avec un peu de recul on ne peut que constater qu'il y a une énorme zone grise entre les deux visions et en tant qu'avocat il est de mon devoir d'explorer cette vaste zone inexplorée puisque bien souvent c'est dans cette fameuse zone que peut se retrouver la solution … c'est l'art du compromis. Je crois que nous pouvons tous nous exprimer avec passion, il s'agit de mettre le doigt sur ce qui peut déclencher cette fougue. Toi qu'est-ce qui te passionne? Je serais ravi de t'entendre m'en parler.

Par moment il était difficile de dissocier Tyson l'homme de Tyson l'avocat car dans un cas comme dans l'autre je m'intéressais aux gens … je n'aimais pas les discussions à sens unique , après tout nous n'étions pas là pour ne parler que de moi, et puis je m'intéressais à la jeune femme … j'avais bien envie qu'elle me parle de ce qui pouvait la passionner. Évidemment par la suite la discussion tourna autour de ce que les parents pouvaient désirer pour leurs enfants … désir qui n'était pas toujours partagé.

C'est là la clé de l'énigme, il faut aimer ce que l'on fait sinon le temps risquerait d'être long. Je suis persuadé que tu sauras y parvenir, après tout tu me donnes l'impression d'être une personne qui sait ce qu'elle veut et c'est une bonne chose, l'important c'est d'y croire et de tout mettre en œuvre afin d'y parvenir mais comme tu le dis si bien tu as encore du temps il n'y a pas péril en la demeure. Bien sur les gens essaient de faire baisser la valeur des contrats mais bon s'il y a bien une valeur à laquelle je tiens c'est le respect d'une poignée de main ou d'une signature alors dans un tel cas si une personne tente de ré-ouvrir un point sur lequel je nous croyais en accord je mets un terme à la négociation … c'est une question de principe.

S'il y a bien un truc qui me botte dans la vie c'est de surprendre les gens, derrière l'image de garçon raisonnable que je pouvais projeter j'aimais bien laisser s'exprimer cette facette un peu plus fofolle que les gens ne semblaient pas soupçonner. Me levant je ne pus que me montrer amuser à ce qu'elle venait de me dire, après tout elle avait raison on se moquait bien de ce que les gens pouvaient bien en dire ou en penser.

Tout à fait, pour ma part je n'en ai que faire de ce que les gens peuvent penser alors si tu es prête à te couvrir de ridicule en ma compagnie je suis ton homme.

Ma main dans la sienne je me laissai aller à la suivre dans son sillage et puis nous arrivâmes finalement sur la piste, au milieu de tout ces gens qui cherchaient à s'amuser, et mon regard plongé dans le sien je me mis à danser en sa compagnie. Me laissant entraîner par la musique je me mis à danser, bien que je n'étais pas le plus doué des danseurs, j'aimais bien cette sensualité qui se dégageait de chacun de ses mouvements. Certes je n'étais pas le plus talentueux des danseurs et mon sens du rythme était loin d'être parfait mais je passais un bon moment en sa compagnie et rien n'avait davantage d'importance à mes yeux.