Like northern lights on the ceiling [libre]

Lorsque j’étais petite, on me disait souvent que les feuilles des arbres sont plus belles au moment du printemps car c’est le moment où la vie renait de ses cendres et où tout bourgeonne. Du coup, j’étais devenue une habituée des balades en forêt ou en ville, au milieu des parcs, dès que le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Cet après-midi, j’écoutais le chant des oiseaux, à travers la foule peu bruyante. La fin des vacances scolaires de printemps et les températures fraiches faisaient que peu de gens étaient dans les rues à cette heure, mais moi, je m’en importe peu car cela me plait.

Je m’arrêtais juste devant une vitrine remplie de sucrerie en tout genre et plus particulièrement de chocolat. En grande gourmande et pâtissière de renom, il était de mon devoir d’entrer dans cette boutique et d’en gouter chaque parcelle de ces mets. Je ne me faisais donc pas prier, commandant un petit assortiment varié avant de reprendre ma route et de m’arrêter quelques centaines de mètres plus loin. Je m’asseyais alors sur un banc où se trouvait déjà une autre jeune femme au look assez atypique.

« Ça vous dérange si je m’assois ? » Je demandais alors par politesse.

Je lui souris lorsqu’elle m’indique que je peux en effet m’asseoir. Puis, je prends place avant de fouiner dans mon sac à gourmandises. J’en salives d’avance honnêtement et mes yeux sont plein d’étoiles qui brillent de mille feux. Et même si je n’ai pas envie de perdre une seule miette de ces déliciosités, je me dis qu’il est plus poli d’en proposer à ma voisine qui a bien voulu me faire une petite place à ses côtés.

« Vous en voulez ? » Je lui demande alors tout en lui montrant d’un geste, l’intérieur du sac. « Ils viennent de la petite boulangerie dans le coin de la rue. » Si je commence à parler de ma passion, elle n’en a pas fini alors il vaut mieux que je m’arrête là. « Je suis Jazz-Aimee. » Oui, j’éprouve un grand besoin de faire la conversation à tout le monde, que voulez vous ?

Elle ne veut pas de mes bonnes patisseries… Sacrilège. Elles sont tellement bonnes ! Je ne sais même pas comment on peut dire non devant des chouquettes, des meringues et tout le reste… Je hausse les épaules, tout en lui répondant avec un sourire amusé : « Ça en fera plus pour moi alors. » Et croyez-moi, tout va y passer. C’est certain. Alors qu’elle m’annonce son prénom, je garde un visage sympathique, mais alors qu’elle commence à me parler de la météo, je ne peux pas m’empêcher d’exploser littéralement de rire. « Excuses moi… C’est juste que mes parents m’ont toujours dit que lorsque je m’ennuie trop avec quelqu’un, je n’ai qu’à parler de la pluie et du beau temps. Alors ta question… » Je suis hilare et j’ai bien du mal à m’en remettre bien que c’était une question des plus simples et fréquentes que posent la gente humaine. Dans tous les cas, elle n’avait pas totalement tort car la chaleur du soleil sur mon visage était des plus agréable. « Tu fais quoi de beau assise toute seule ici ? » Et en attendant sa réponse, je ne me prive pas d'engouffrer une énorme meringue dans ma bouche.

Je reste perplexe en notant la réaction de la jeune femme. Moi qui suis si bavarde et qui raconte ma vie, j’aurais réagi au quart de tour, ou je me serais mise à rire aussi mais non, elle semble rester impassible. J’ai de plus en plus l’impression de la déranger. Néanmoins, elle me donne tout de même un petit indice pour continuer la conversation alors je fonce droit dedans, espérant ne pas me tromper. « Ah oui ? Parce que tu viens d’où ? » Moi j’ai toujours vécu à Bowen alors la température d’ici et le soleil me sont familiers mais je conçois que ce ne soit pas le cas de tout le monde.