i wasn't ready to see you, aelya.

Invité

La journée commençait bien, tu avais déjà donné deux cours, tu avais une pause de deux heures avant de donner les trois suivants. Il y en avait deux autres de prévu pour la fin de la journée. Ça allait être riche en effort tout ça, mais ça en valait la peine. Tu aimais vraiment ce que tu faisais et tu appréciais encore plus quand tu voyais les amateurs de ce sport, se détendre au fil de la séance. C'était le plus important pour toi. Qu'ils soient satisfait. Pendant ton break, tu en profitais pour te rendre en ville, tu avais quelques colis à récupérer. A peine étais-tu arrivé sur la place de la ville qu'un regard attiré ton regard. Tu ne l'avais aperçu que quelques secondes avant qu'elle ne se retourne mais tu pourrais jurer que c'était elle. Tu en aurais parié ta main à couper. Tu ne savais pas si c'était vraiment elle. Tu avais l'impression de reconnaître certains de ses traits lorsqu'elle était enfant mais tu ne l'avais pas vu depuis des lustres et au passage de l'âge adulte, le corps se transformait une nouvelle fois. Tu ne pouvais pas être certain à cent pour cent que c'était bien elle. Pourtant, tu avais déjà fait un pas en sa direction, le cœur battant à toute berzingue. Tu avais besoin de savoir. Tu posais doucement ta main sur son épaule, espérant que ça ne l’effraierait pas. « Aelya ? C'est bien toi ? » Tu avais l'impression de voir une revenante. Tu avais cessé de compter les années à vivre sans elle. Tu avais simplement oublié un beau matin. Tu t'étais fait à l'idée que plus jamais elle ne ferait parti de ta vie. Et pourtant, la voilà qui se trouvait juste devant toi. Comme par magie. Un véritable miracle. Qui arrivait juste presque dix ans trop tard.

Invité

Les jours passaient et se ressemblaient. La brune marchait au milieu de la foule qui l'entourait dans le centre ville, et pourtant, même avec tout ce monde gravitant tout près d'elle, la solitude la rongeait tout le temps. Il n'y avait jamais de pause, comme si un épais brouillard l'enveloppait constamment. Elle se sentait seule même si elle savait cacher ses faiblesses derrière un sourire. Peut-être qu'un jour, quelqu'un viendrait à s'apercevoir que ses yeux avaient perdus leur lumière. D'ailleurs, elle était même persuadée que cette lueur avait disparu depuis qu'elle n'avait plus aucune nouvelle d'Adrian, son meilleur ami d'enfance. Quelque part, il avait été son rempart contre le monde entier, et sa bouée de sauvetage au milieu d'un océan déchainé. Et, elle était partie. C'était surement à ce moment là qu'elle s'était perdue.

Elle faisait du lèche vitrine, se divertissant comme elle pouvait durant son jour de congés quand elle entendit une voix derrière son dos avant de sentir une main agripper son épaule. Le coeur battant, elle fit volte-face, prêt à se défendre s'il le fallait, avant de reconnaître ce regard. Son regard. Il avait grandit, vieilli, et pourtant, elle aurait pu le reconnaître entre milles.

- Adrian...? Murmura-t-elle, le souffle coupé par l'émotion. Ca... Ca fait longtemps, Ajouta-t-elle en essayant de paraître naturelle.

Elle ne savait pas comment réagir, même si son corps avait envie de l'enlacer tant Adrian lui avait manqué. Et en même temps, elle lui en voulait de ne jamais avoir essayé de la contacter.

Invité

Ta main s'était posée sur son épaule, presque instinctivement. Ton coeur battant à toute allure, elle s'était retournée pour confirmer tes pensées. Il s'agissait bien d'Aelya. Des années étaient passées sans que tu ne puisse la voir. Et maintenant que tu ne t'y attendais plus, elle se trouvait là. Juste devant toi. Tu avais l'impression que le monde entier se dérobait sous tes pieds. Les jambes tremblantes, tu ne savais pas si tu allais tenir le coup. Tu ne savais même pas comment te comporter avec elle. Tu avais autant envie de l'enlacer que de l'engueuler pour ces années de silence. Tu ne dis rien, restant face à elle, la contemplant. Tu ne savais pas vraiment ce que tu cherchais à voir, peut-être son regret, sa peine ou alors son bonheur. « Trop longtemps même. » ajoutais-tu rapidement à ce qu'elle venait de dire. Elle non plus ne bougeait pas d'un pouce, elle ne devait pas savoir comment s'y prendre non plus. On aurait dit deux idiots en plein milieu de la place de la ville. Deux statues incapables de bouger. Tu laissais un silence s'imposer lentement avant de le briser. « Tu as tellement changé ! » Tu avais un peu plus de mal aujourd'hui à reconnaître ses traits d'enfants, mais si tu cherchais un peu, tu pouvais les deviner. Malgré tous les sentiments qui se mélangeaient dans ton esprit, tu te décidais à lui faire un sourire. C'était déjà un début, vous connaissant tous les deux, vous pourriez rester plantés là pendant des heures.

Invité

C'était étrange mais, elle ne savait si elle était contente de le voir. En fait, elle se battait avec pleins de sentiments contradictoires qui teintaient son jugement. Elle était heureuse, émue de revoir ces traits qui lui avait tant manqués et en même temps, elle se sentait sur la défensive, ne sachant si c'était une bonne idée de le laisser entrer une nouvelle fois dans son quotidien. La brune avait peur de souffrir, de se sentir encore une fois abandonné même si, elle-même l'avait fait avec Adrian.

Aelya le détaillait, ne pouvant s'empêcher de fixer chaque parcelle de son visage pour vraiment se convaincre qu'il s'agissait de son meilleur ami d'enfance, celui qui avait eu la place la plus importante dans sa vie. Il avait beau avoir changé, gagné en centimètres, il avait toujours ce même regard qui savait la rassurer.

- Toi aussi, t'as changé. La dernière fois que je t'ai vu t'étais genre... pas aussi grand, avec moins de muscles aussi, lança-t-elle en rigolant pour détendre l'atmosphère.

Quand il avait sourit, elle avait directement su que c'était lui, et qu'elle ne pouvait pas se tromper. Elle lui avait sourit en retour, presque gênée, ce qui était rare en soit.

- J'allais m'arrêter dans un café pour boire quelque chose, je me dis qu'on pourrait y aller ensemble ? Enfin, à part si t'as autre chose de prévu.

Ils avaient tant à se dire, à se raconter qu'elle ne saurait sans doute même pas par où commencer.

Invité

Aelya ne tardait pas à te dire que tu avais changé toi aussi. Selon elle tu avais surtout pris du muscles et des centimètres. Ce qui eu le don de te faire rire, tu ne t'y attendais vraiment pas. C'était amusant de voir que c'est les premières choses auxquelles elle avait pensé. « C'est ça de passer l'âge adulte ! » C'était aussi lié au sport, tu ne faisais peut-être pas quelque de très viril mais ça portait ses fruits. Et pour la taille, tu avais eu une croissance tardive. Tu n'étais plus le petit gringalet qu'elle avait pu connaître. Elle aussi avait grandi, et elle avait des belles courbes. Tu restais un homme après tout et tu avais l'âge de la voir différemment. Tu mentirais si tu disais qu'elle n'était pas attrayante. Mais ce n'était pas avec elle que tu aimerais finir sous les draps, tu serais gêné. Après tout ce que vous aviez partagé, ça te semblait impossible. Elle te proposait de prendre un café et tu étais emballé à cette idée. Tu avais très envie de passer le plus de temps possible avec elle, avant qu'elle ne te file sous les doigts. « À part flâner je n'avais pas grand chose de prévu. Le café ça me dit bien ! » Ce serait peut-être un moyen plus facile pour vous, pour briser la glace. Vous auriez moins l'air de deux idiots ne sachant pas interagir avec l'autre. L'occasion pour vous de revenir sur toute votre relation, sur la façon dont vos vies avaient évolué. « Il y en a un à deux pas, ça te va ? Ou tu préfères un autre endroit ? » Tu préférais lui demander son avis, histoire de partir sur une bonne base. Tu ne savais pas comment, mais ressentais que la discussion qui allait suivre n'allait pas être des plus agréables. Malgré toute la joie que tu pouvais ressentir en la retrouvant, tu sentais que pas très loin, se cachait la rancoeur.

Invité

Aelya avait l'impression de voir un inconnu et en même temps, quelqu'un qu'elle connaissait très bien. Peut-être qu'Adrian aussi ressentait cette même sensation à son égard. Tant de temps avait passé, et pourtant elle avait l'impression qu'ils s'étaient quittés hier devant cet amas de souvenirs qui défilaient dans sa tête comme un film. Elle se revoyait, bras dessus bras dessous avec Adrian à faire des conneries dans les coins des rues, à s'échanger des secrets à l'oreille et surtout à essuyer ses larmes dans le creux de son épaule. Elle hocha la tête en souriant, ne pouvant s'empêcher de penser que la puberté avait bien fait les choses dans son cas.

Elle avait émis la possibilité de se retrouver autour d'un café, tout simplement pour refaire connaissance, pour aborder peut-être les choses qui fâchent, les choses douloureuses qui avaient caractérisées leur séparation abrupte.

- Ca me va, je te suis ! lança-t-elle en prenant la direction du café avec Adrian.

Elle avait rien de prévu de faire dans cette journée, elle voulait saisir cette chance et profiter le temps de quelques heures de sa présence. Ils rentrèrent dans le lieu, s'installant à une table où elle s'assit en face d'Adrian.

- Tu prends quoi ? demanda-t-elle en le regardant. Quand on était petits, on adorait boire des chocolats chauds ensemble... rigola-t-elle, nostalgique.

Invité

Tu avais accepté sa proposition pour passer plus de temps avec elle. Pour rattraper le temps perdu surtout. Assis face à elle, tu avais détourné le regard pour chercher ce que tu pourrais dire, histoire de briser la glace. Sauf que tu n'avais rien en tête. La seule question obsédante qui te venait c'était de savoir pourquoi elle ne t'avait pas donné de signe de vie. Heureusement pour toi, qu'elle était là. A l'entente de ses mots, tu avais un sourire aux lèvres et des souvenirs en tête. « Oh oui, je me souviens ! On avait une consommation démesurée. » Que ce soit en été comme en hiver, vous vous caliez dans le canapé, puis vous discutiez pendant de longues minutes parfois même des heures entière. Tu te souvenais de ton père qui ralait quand en moins d'une semaine, il devait racheter du chocolat en poudre. « J'en bois moins qu'à l'époque mais je sens qu'on va revivre le passé alors va pour un chocolat chaud. Et toi ? » Rien de mieux qu'un chocolat chaud pour tout avaler. Tu te doutais bien que les minutes qui allaient suivre n'allaient pas être faciles. Elle avait peut-être réussi à briser la glace mais ta question n'était pas très loin. Tu n'avais pas envie d'être trop agressif, que votre conversation parte en vrille et que vous vous eloignez encore. Tu avais une chance de partager sa vie, c'était une raison suffisante pour ne pas tout gâcher. « Alors dis-moi, qu'est-ce tu deviens ? » C'était une question assez générale, pour en apprendre le plus possible sur la vie de ton amie passée. Tu voulais savoir si elle voyait toujours son père, si elle avait fini ses études, si elle avait quelqu'un dans sa vie. Tu voulais simplement reprendre son rôle d'ami dans sa vie.

Invité

C'était comme si les souvenirs avalés par l'aigreur du temps avait fini par resurgir dans son esprit. Elle se revoyait avec Adrian, sourire et rire comme si la vie ne les arrêterait jamais dans leur complicité. Et la réalité fut tout autre.

- Ouais et ton père qui râlait en nous disant qu'à force, on allait développer un diabète, rigola-t-elle.

Et pourtant, ces petits moments où ils n'étaient que tous les deux devant ces tasses de chocolat chaud avaient permis de sceller leur amitié.

- Je suis obligée de choisir la même chose, sourit-elle avant de passer commande au serveur.

Il s'absenta derrière le bar et Aelya reporta son attention sur lui lorsqu'il prit de ses nouvelles. Elle ne savait pas par où commencer, ni quoi dire sur sa situation pour ne pas lire la déception dans son regard.

- Je suis strip teaseuse. J'ai toujours aimé la danse alors je me suis dit pourquoi pas. C'est pas trop mal, ça paye les factures, lança-t-elle d'un air détaché. Je vis dans un appartement avec un coloc, l'ambiance est plutôt cool. Sinon, je suis toujours aussi dérangée mentalement, plaisanta-t-elle pour détendre l'atmosphère.

Elle n'avait pas forcément envie de lui dire que c'était surtout le seul métier qu'elle avait pu exercer en sortant de prison puisque personne n'avait désiré lui donner sa chance en connaissant son passé.

- Et toi ? Demanda-t-elle, curieuse.

Elle voulait essayer de re-découvrir son meilleur ami d'enfance sous d'autres coutures, voit l'homme qu'il était devenu en son absence.

Invité

Visiblement, elle aussi se souvenait des paroles un peu provocantes de ton père. Mais il faut dire qu'il était prêt à tout pour vous obliger à réduire la consommation de sucre. Et de lait aussi, il lisait pas mal d'articles et il se méfiait un peu de tout ce qui pouvait finir dans l'estomac. « On peut dire que pour l'instant il avait tort ! » En tout cas toi, tu ne souffrais pas de diabète, peut-être que ça arriverait au moment de vieillir, tu avais encore de la marge. Surtout que maintenant, tu avais une alimentation vraiment bien équilibré, que tu faisais attention à ce que tu mangeais. Tu lui demandais ce qu'elle devenait et sa réponse te surpris. Tu ne t'attendais sûrement pas à ça mais tu ne la jugeais pas pour autant. « Tant que tu aimes ce que tu fais, c'est le plus important. » ajoutais-tu avec un léger sourire. Faut croire que tu n'étais pas un amateur de ces spectacles, sinon tu aurais pu la croiser beaucoup plus tôt. Tu aurais sûrement été gêné, toi qui avait grandi avec Aelya, tu n'imaginais pas pouvoir voir la voir dans sa plus grande intimité même si tu l'avais partagé plus jeune. Mais à l'époque tu n'avais pas vraiment conscience de son corps et encore moins du tien. « Tu peux l'être encore plus qu'à l'époque ? » Tu affichais un grand sourire sur le visage, moqueur. Tu avais bien envie de découvrir l'évolution de son grain de folie. Enfant, il ne vous fallait pas grand chose pour vivre de grandes aventures. « Je suis prof de beer yoga, je pratique de la pole dance pendant mon temps libre. Moi aussi je suis en colocation et ça se passe bien, j'en suis ravi. » Tu avais un peu peur, tu avais longtemps vécu avec un homme, un de tes amis de lycée avec qui tu t'entendais bien. Mais la vie avait fait que tu avais dû prendre tes affaires et trouver un nouveau toit à mettre sur ta tête. Heureusement pour toi, Maddie était apparue sur ton chemin. « Et ma maladie gagne du terrain de jour en jour, ça devient un peu plus compliqué à gérer. » Parce qu'au début c'était des petites doses de médicaments, puis après de plus importantes, puis toujours plus de médicaments et maintenant il fallait encore revoir ton traitement puisque de toute évidence, il n'était plus aussi efficace. Tu avais fait plusieurs crises au cours des dernières semaines, heureusement pour toi qu'Andeana en avait été témoin sinon tu n'aurais pas fait attention avant au moins plusieurs mois. Ce qui t'aurais sûrement causé un accident plus ou moins grave. Un sujet pas vraiment joyeux à aborder.

Invité

Aelya n'avait jamais vraiment pu tirer un trait sur l'amitié qu'elle avait noué avec Adrian. Quelque part, elle avait grandit avec lui, avait découvert certaines choses et avait pu se construire à ses côtés, avant de le quitter, de manière plus ou moins abrupte, renonçant à garder son meilleur ami dans sa vie pour ne pas le salir parce qu'elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant de le décevoir. D'ailleurs, elle l'avait fait surement fait, en se gardant de lui donner des nouvelles sans même lui avoir adressé un au revoir. Elle aurait surement aimé lui expliquer, mais elle n'était pas si douée que ça avec les mots. Elle sourit à sa remarque, en hochant la tête, approuvant le fait que son père avait eu tort même s'ils avaient toujours su qu'ils les mettaient en garde pour leur bien.

Elle lui avait confié son métier, non sans une petite appréhension mais bon, elle n'était pas du genre à mentir pour se faire valoir de fausses gratifications. Elle partait du principe que la vérité finissait toujours par éclater.

- Y'a des bons et des mauvais côtés comme dans tous les boulots, j'imagine, répondit-elle en haussant les épaules.

Elle n'allait pas admettre qu'elle aimait son métier, mais ça pouvait être pire aussi. Elle rigola à sa remarque.

- T'as pas idée ! J'ai pris en expérience depuis ! plaisanta-t-elle.

Aelya avait toujours été caractérielle mais il était clair que la tournure qu'avait pris sa vie familiale déjà inexistante n'avait rien arrangée. Elle haussa les sourcils à sa déclaration sur son métier.

- Je serais ravie que tu me montres à quoi ressemble du beer yoga. Peut-être que je pourrai venir à un de tes cours. Enfin... Si tu es d'accord bien sûr, lança-t-elle, essayant de contenir sa spontanéité. Sinon la pole dance je connais bien, évidemment, sourit-elle. C'est toujours mieux quand ça se passe bien sinon ça peut devenir l'Enfer, soupira-t-elle.

Elle en avait eu des colocs avant de tomber sur Maddox. Et ses expériences désastreuses avaient presque eu raison d'elle. Elle fronça les sourcils, soudainement soucieuse en entendant que sa maladie empirait. Aelya se rappelait évidement de ce fait, ayant pu assiter à quelques unes de ses crises d'epilepsie lorsqu'ils passaient leurs journées ensemble.

- Comment ça se fait ? demanda-t-elle. Ton traitement n'est plus efficace ?

Quelque part, elle se sentait coupable, culpabilisant à l'idée de savoir qu'il avait affronté ça tandis qu'elle, elle avait simplement fait son bout de chemin tortueux dans son coin.

Invité

Tu l'écoutais parler de son boulot avec attention. Elle avait raison, il y avait toujours des bons et des mauvais côtés. Souvent c'était lié à l'argent, aux horaires ou aux collègues. Tu n'en trouvais pas de ton boulot à toi mais c'était encore tout récent comme sport, pour l'instant vous attiriez sûrement les curieux et les amateurs de bières. Mais peut-être que par la suite tu pourrais avoir des clients compliqués à gérer. Tu préférais chasser cette idée, profiter des bons côtés tant qu'ils étaient là. Tu étirais ton sourire lorsqu'elle affirmait avoir pris de l'expérience. Déjà qu'à l'époque c'était parfois tout feu tout flamme entre vous, tu ne voudrez pas voir ce que ça pourrait donner aujourd'hui. « Ce serait avec plaisir oui ! » Si elle avait envie d'essayer et de se joindre à toi pour un cours, ça te ferait plaisir évidemment. Même si elle n'aimait pas trop le yoga, elle pourrait bien la bière et te voir à l'oeuvre. Un moyen pour vous deux afin de renouer vos liens. Après tant d'années sans se voir, tu savais que ça ne se ferait pas d'un coup. Il fallait vous laisser le temps de vous retrouver, de vous découvrir mais pour avoir Aelya dans ta vie, tu savais que ça valait le coup. « A force le traitement n'est plus aussi efficace non, il faut continuer sans cesse d'augmenter les doses. Rien d'alarmant, juste des petites crises. » Tu essayais toujours de minimiser ta maladie pour les autres, de leur donner l'impression qu'elle n'était pas aussi importante. Sûrement parce que tu essayais de te convaincre qu'elle n'était pas un handicap, que tu pouvais parfaitement vivre. Un jour tu devrais faire face à la réalité mais tu ne t'en sentais pas encore capable. « J'ai un rendez-vous la semaine prochaine, j'en saurais plus à ce moment là, je pense. » Tu affichais un léger sourire sur le visage qui s'estompait aussi vite qu'il était apparu. Tu évitais souvent le sujet si tu le pouvais mais s'il y avait bien une personne à qui tu ne pouvais pas le cacher, c'était bien elle. Même si elle avait manqué un bout de ta vie.

Invité

Aelya était tristement fascinée de constater à quel point le temps pouvait déchirer les âmes qui s'étaient promises d'errer ensemble pour l'éternité. Parce qu'à l'époque où l'innocence les avait rapproché, Aelya s'était vu rester en contact avec lui jusqu'à ce qu'il vienne lui-même décider de couper les ponts avec elle, ne voyant pas d'autres moyens de se détacher de la complicité qu'ils avaient crées. C'était sans compter sur le pouvoir des choses qui avaient choisi de séparer leur route autrefois entremêlées. Elle avait sourit lorsqu'il acquiesça favorablement à sa proposition, désireuse de rattraper le temps perdu même si c'était impossible d'oublier le fait que des bien des années s'étaient écoulées.

Même lorsqu'elle était plus jeune, Aelya s'était toujours inquiétée pour Adrian au sujet de sa maladie dont les conséquences étaient impressionnantes. Elle l'avait souvent admiré pour sa ténacité et son courage parce qu'elle ne l'avait jamais vu se plaindre. Jamais. A sa manière, elle avait toujours cherché à prendre soin de lui, à peut-être même parfois le ménager, avant de comprendre qu'il n'en avait pas besoin en réalité, parce qu'il était fort. Elle hocha longuement la tête, se replongeant dans les souvenirs de ses crises.

- Ca doit t'épuiser, ajouta-t-elle, renvoyant la fatigue qui le gagnait à chacune de ses crises.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de crisper légèrement ses traits sous l'effet de l'inquiétude, parce que même si du temps avait passé, il restait quelqu'un d'important pour elle. Et ça, rien ne pouvait y changer.

- Je m'en veux, avoua-t-elle en plissant les lèvres. J'ai toujours été là pour toi, et du jour au lendemain, je suis partie. Je sais que j'aurais du te donner des explications mais c'était trop compliqué à expliquer, même moi j'y comprenais rien. Mais je sais que t'avais besoin de moi, parce que moi, j'avais besoin de toi aussi. Je suis désolée, s'excusa-t-elle, captant son regard.

La tristesse et la culpabilité se lisaient à travers ses iris, et elle savait que toutes les excuses du monde ne pourraient jamais retirer la peine qu'elle lui avait causé.

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