#310 Wine is always the answer (Jamie)

Cette semaine, Romy avait la garde d'Arthur. Toutefois, elle n'était pas le genre de mère qui était parfaitement à cheval sur la bonne tenue de la garde partagée. Thomas avait prévu une journée surf, aussi avait-elle laissé leur fils partir avec lui pour la journée. Mais en fin d'après-midi, elle avait reçu un message de son fils qui lui disait qu'il restait avec son père pour la soirée. Elle comprenait ce besoin qu'avait son fils d'être plus souvent avec son père. Il n'y avait pas d'homme à la maison. Et Arthur était en pleine adolescence, voyant son corps changer, son esprit mûrir. Il avait besoin d'un homme à ses côtés, d'une figure masculine sur qui s'appuyer. Ce n'était pas pour autant qu'il aimait moins sa mère. ça, elle le savait et l'acceptait pleinement. Alors qu'elle était en train de répondre à son message, lui disant qu'il n'avait qu'à revenir demain matin, on sonna à la porte. La blonde se dépêcha d'aller ouvrir, trouvant Jamie sur le pas de la porte. "Salut, Jamie !" dit-elle, tout sourire. "Si tu cherches Arthur, il est avec ton frère, aujourd'hui. Ils sont partis faire du surf." Même si les jeunes femmes avaient été très proches durant leurs jeunes années, se connaissant depuis leur adolescence, puis partageant un bon bout de vie ensemble, tout avait changé avec le divorce. Romy était encore acceptée dans la famille Rankin parce qu'elle était la mère d'Arthur, mais elle n'avait plus le même statut. En divorçant, elle n'avait pas que perdu son mari, elle avait aussi perdu un soutien, une amie en Jamie. Maintenant, elles se voyaient essentiellement par rapport à Arthur. Aussi se doutait-elle que la présence de son ex-belle-soeur était uniquement en rapport avec son neveu.

Jamie avait vécu de loin le divorce de Thomas et Romy. Ça l’avait affecté. Elle était retournée à Los Angeles quand son frère l’avait appelé un soir. Elle se souvenait de ce moment et de cette tristesse. Naturellement, elle avait été du côté de Thomas. Elle n’en voulait pas à Romy parce qu’à sa place elle aurait fait pareil. A sa place elle avait fait pareil, même pire vu qu’elle avait presque ruiné son ex-mari. La blonde avait cependant refusé d’être l’avocate de son ainé, lui conseillant un très bon avocat. Puis elle était retournée à Perth, s’éloignant de son ex belle-sœur qui était une amie. Depuis, elles se reparlaient, se souriaient. Romy restait dans la famille même si son statut avait changé. Elle était la mère d’Arthur, et les souvenirs qu’ils avaient créé ensemble ne pouvaient s’effacer. Mais les deux femmes n’avaient jamais récupéré leur complicité et Jamie se doutait que Romy lui en voulait d’avoir pris la défense de Thomas. C’était avec naturel qu’elle se déplaçait chez son ancienne amie pour ramener le chargeur du casque d’Arthur qu’il avait oublié chez elle. Il était autant tête en l’air que son géniteur. Romy lui ouvrit. « Salut Romy ! » Répondait-elle avec le même sourire. « Oh d’accord ! Je lui ramène juste un truc. » Elle sortait de son sac le chargeur. Arthur savait réunie les adultes quand rien n’allait et il était le garde-fou au milieu de Thomas et Romy. Elle n’avait aucune raison de rester l’avocate mais avant elle voulait s’assurer que tout allait bien. « Ça fait longtemps. Comment tu vas ? » Demandait-elle avec bienveillance. Elles ne se voyaient pas tous les jours, et là c’était un hasard si l’adolescent avait oublié son chargeur.

Elles s'étaient éloignées, Jamie et Romy. D'abord, bêtement, la colère de Romy faisant en sorte qu'elle ne comprenait pas pourquoi Jamie s'était totalement rangée du côté de Thomas. C'était lui qui avait tout détruit et sur l'instant, elle avait cru que Jamie cautionnait pleinement l'attitude de son aîné. C'était la douleur qui pensait pour elle. Puis, elle avait compris. Dès que la colère était redescendue, la raison était revenue. Romy, elle-même, se serait rangée du côté de ses frères, peu importe leurs erreurs, peu importe leurs fautes, et même s'ils étaient les coupables. Puis, leur éloignement s'était fait naturellement, la jeune australienne s'éloignant doucement des Rankin, ne gardant un lien qu'au travers d'Arthur. Arthur qui les réunissait aujourd'hui, en oubliant notamment son chargeur. Romy secoua la tête, exaspérée. "Je suppose qu'il l'a oublié chez toi ? Un jour, il oubliera sa tête, celui-là ! Je crois qu'on sait de qui il tient ça." dit-elle en souriant. Elle récupéra le chargeur, qu'elle posa sur le petit meuble à l'entrée. "Merci pour lui." Un léger blanc s'installa, alors qu'auparavant, la conversation coulait facilement. Toutefois, l'une comme l'autre semblaient chercher comment rendre le dialogue plus naturel. Et ce fut Jamie qui commença. Romy lui adressa un léger sourire, hochant la tête : "C'est vrai que ça fait longtemps." Depuis les fêtes, sûrement. "Mais ça va bien. Et toi ?" Elle montra l'intérieur de la maison, enchaînant : "J'allais profiter d'être seule pour ouvrir une bouteille de vin. ça te dit d'entrer et de venir boire un verre ?"

Romy elle était entrée dans cette famille avec facilité. Ç’avait été évidemment dur pour Jamie de la laisser partir. Elle aurait pu en vouloir à Thomas, elle lui en avait voulu. Il avait été stupide et idiot de laisser Romy lui filer entre les doigts. Il avait été stupide d’aller voir ailleurs alors qu’il avait déjà la femme parfaite. Mais il restait Thomas, et quoi qu’il arrive elle restera avec lui. Arthur avait bien compris l’affection qui régnait malgré tout entre sa mère et sa tante préférée. Peut-être qu’il avait fait exprès d’oublier son chargeur, ça ne serait pas étonnant. Mais il était très tête en l’air. « Tout à fait ! » Disait-elle en riant. « Franchement il n’a pas pris le bon de Thomas. » Elle adorait se moquer de lui, il en avait l’habitude. Elle avait tellement de questions à lui poser. Avant, elles se racontaient des choses les deux blondes et maintenant il y avait ce blanc. « C’est normal. » Ce blanc il s’était installé depuis un moment et pourtant pour Jamie il était temps qu’il s’arrête. Alors elle posait une question banale. Mais c’était un début, certes fragile mais un début. Elle lui souriait. Elle s’étaient croisée au repas du Noël, alors qu’elle avait passé le réveillon avec son meilleur ami. « Tout va bien ! » Vraiment ? Jamie était perdue dans sa tête mais à part ça tout allait bien. « Oh ! Pourquoi pas ! » C’était une invitation surprise et spontanée. Elle suivait la blonde chez elle. « Faut pas que je te dérange non plus ! » Disait-elle, après tout Romy avait peut-être d’autres choses de prévu.

Arthur était connu pour être tête-en-l'air, très tête-en-l'air. Mais il était aussi malin, bien malin. Aussi, Romy ne savait pas si l'adolescent avait volontairement oublié son chargeur ou s'il n'avait pas fait exprès. Elle verrait à sa tête quelle était la bonne réponse. Son fils ne savait pas mentir. Ou alors, c'était surtout parce qu'elle était sa mère et qu'elle savait quand il mentait. Romy se mit à rire quand Jamie rétorqua qu'Arthur n'avait pas pris le bon de son père. "Sur ce point-là, oui. Heureusement, il y a toutes les autres qualités qu'il a pris de lui." Même s'ils étaient séparés à ce jour, que Thomas avait fait des erreurs pour lesquelles elle souffrait encore, Romy n'était pas là pour rabaisser son ex-mari. Il avait énormément de qualités. Des qualités qu'il avait transmis à leur fils. Et c'était important qu'elle le dise. Face-à-face, et une fois le chargeur récupéré, les deux jeunes femmes se trouvèrent confrontées à un blanc gênant. Avant, elles refaisaient le monde à chaque fois qu'elles se voyaient. Il était triste de voir à quel point leur relation avait aussi pris un coup avec le divorce. Quand Jamie clama que tout allait bien, Romy n'en fut pas pleinement convaincue mais elle lui adressa un sourire pour simple réponse, pour l'instant. L'invitant à boire un verre, son sourire s'élargit davantage quand son ex belle-soeur accepta. Elle ouvrit davantage la porte, la laissa entrer avant de refermer derrière elle. Se dirigeant vers la cuisine afin d'aller chercher cette fameuse bouteille de vin, Romy secoua la tête alors que Jamie craignait de la déranger. "Tu ne me déranges absolument pas ! Je devais corriger des copies de mes élèves et je n'en avais aucune envie. On va donc dire que tu me sauves de cette tâche." répondit-elle en riant. A cet instant, deux boules de poils débarquèrent à toute vitesse. Ses deux chiens, Thor et Drax, avaient fini par se rendre compte qu'il y avait une invitée qu'ils saluèrent chaleureusement. Romy esquissa un sourire, ouvrit la bouteille et versa son contenu dans deux verres. L'invitant à s'installer dans le salon, elle lui donna un des verres avant de demander : "Alors, tu racontes quoi de neuf ?" Elles avaient sûrement beaucoup de choses à se dire.

Elle le connaissait Arthur et ses petites manigances. Il était tête en l’air comme Thomas mais il était loin d’être stupide. Evidemment Jamie se faisait toujours avoir. Son unique neveu arrivait à faire gober à sa tante tout et n’importe quoi. Les deux parents d’Artur étaient un peu moins naïfs. « Je ne savais pas que Tom avait des qualités. » Disait-elle en riant. Romy connaissait bien la relation entre les frangins Rankin. Il n’y avait pas un jour où ils ne se chamaillaient pas et ils le faisaient même quand l’autre n’était pas là. C’était maladroit de la part de la blonde, elle savait que leur passif avait été compliqué. Pourquoi venait-elle parler de son frère à son ex-femme ? Romy lui manquait tout de même. A los Angeles elles avaient adoré passer du temps ensemble, à discuter à et s’amuser avec Arthur au parc. Elle se souvenait de les avoir engueulé pour lui avoir fait un neveu aussi tôt, se trouvant trop jeune pour être tata. Mais le divorce avait eu raison sur leur relation et de leur amitié n’était resté qu’une affection particulière. Quand elles se croisaient dans la rue, les deux femmes parlaient. Il y avait encore des repas de famille où toute la tribu Rankin était réunie. Mais il n’y avait plus de moment à deux comme elles avaient l’habitude de faire. Romy avait été la confidente de la blonde et elle avait accueilli l’énervement de Jamie à chaque fois que Thomas allait voir ses copains. Sauf que Jamie n’avait plus seize ans. Le trentaine l’avait attrapé et Romy lui manquait toujours autant. C’était un grand sourire qu’elle acceptait l’invitation de la blonde à rester boire du vin, son poison. « Parfait alors si je te sauve. » Disait-elle dans un rire. Elle suivait la blonde chez elle, imitant ses gestes et une fois assise sur le canapé, elle prit une gorgée de son vin. « Mmmhh. » L’avocate aimait tellement cette boisson, même si elle essayait de se limiter. « Rien tu sais à part le travail. » Faux. Mais elle n’allait pas quand même lui raconter sa vie après toutes ces années. Puis dans le fond, elle savait qu’elle voyait encore Thomas et pour une fois qu’elle voulait être sûr d’elle avant d’avertir l’ainée Rankin.

Finalement, dans la famille Rankin, c'était le plus jeune d'entre eux qui tirait les ficelles. Arthur, avec sa bouille d'ange et son regard malicieux, arrivait à attirer père, mère et tante dans ses divers traquenards. Aujourd'hui encore, il était parvenu à faire en sorte que Jamie et Romy se rencontrent. Certes, Arthur était tête-en-l'air, mais il était du genre à oublier ses devoirs plutôt que le chargeur de son casque. Son fils avait décidément quelque chose en tête. Même si c'était plus facile pour elle de dire que c'était un oubli plutôt qu'une espèce de piège tendu par Arthur. Faisant le rapprochement avec Thomas, Romy se mit à rire en entendant la jeune Rankin : « Avec d'autres, il a des qualités. Avec sa petite sœur, c'est autre chose. Ah les grands frères ! » C'était dit sur le même ton blagueur. Pour cause, Romy avait trois grands frères, elle connaissait donc les chamailleries entre frère et sœur. Alors qu'un blanc s'instaurait entre elles, l'une et l'autre ne sachant pas forcément quoi faire, Romy prit les devants en lui demandant si elle voulait boire un verre avec elle. Elle n'avait jamais trouvé la bonne occasion de se retrouver avec Jamie, entre filles, étant tout le temps entourées par Arthur ou Thomas. La dernière fois qu'elles s'étaient retrouvées seules remontait sûrement à l'époque du divorce. Puis Romy avait pris ses distances, estimant qu'elle n'avait plus totalement sa place dans cette famille. Mais même si les années passaient, Jamie lui manquait toujours autant. Elles s'étaient connues jeunes, très jeunes. Elles avaient partagé des confidences, des doutes et des peurs. C'était triste de voir à quel point le divorce les avait éloigné, même si Romy comprenait pourquoi Jamie s'était tournée vers Thomas. La famille avant tout. Alors, ce verre, c'était une façon de pallier à ce manque. S'installant dans le salon, verres en main, copies de ses élèves mises de côté, les deux jeunes femmes trinquèrent avant de boire une gorgée de vin. Et évidemment, Romy fit sa curieuse en essayant de savoir ce qu'il se passait dans la vie de Jamie. « Rien ? Vraiment rien ? » demanda-t-elle en souriant. « Ne me dis pas que nous sommes des trentenaires perdues dans la routine, s'il te plaît ?! »

Romy elle ne l’avait pas enlevé de sa vie, il y avait toujours une place pour elle. Mais quand elle et Thomas avaient divorcé, Jamie savait que son frère avait une connerie et qu’il allait la regretter jusqu’à la fin de sa vie. Evidemment, elle lui avait fait la morale mais dans le fond elle s’était éloignée de Romy pour ne pas que Thomas ne souffre de cette proximité. C’était peut-être égoïste pour Romy, mais Thomas était la seule personne qui avait toujours été là pour la blonde. Même s’ils adoraient se lancer des petites piques de temps en temps. Elle souriait, contente de voir que Romy prenait la défense de son ex mari, et pour jouer dans le dramatique, Jamie fit mine de bouder. « Mouai … si tu le dis. Moi tout ce que je retiens c’est que c’est un fouineur et un emmerdeur, pas comme Arthur. » Disait-elle en riant. Arthur elle l’aimait énormément et il lui rendait bien à sa tante, son unique tante puisque du côté de Romy il n’y avait que des tontons. Arthur avait exprès d’oublier son chargeur espérant dans le fond que les deux femmes se parlent comme avant. Mais une fois que Jamie était venue pour ramener le chargeur, les deux femmes avaient du mal à trouver un sujet de conversation. Mais Romy invitait Jamie à entrer chez elle pour une verre de vin. Elle n’avait pas oublié le démon de la cadette Rankin, amoureuse de cette boisson. Elle s’installait prête à passer un bon moment mais directement Romy posait des questions qui mettaient mal à l’aise l’avocate. Elle avait envie de lui parler mais elle ne voulait pas Thomas apprenne certaines choses. Elle haussait les épaules avant de rire. « Peut-être. » Non Jamie ne se perdait pas dans la routine en ce moment, elle avait toujours mille choses à faire. Elle exprimait sa satisfaction après avoir gouté le vin. « En tout cas la trentaine a apporté quelque chose de bien. On boit du vrai vin. » Disait-elle en riant. Il leur faudra un peu plus d’un verre pour que les deux femmes commencent à parler de chose plus sérieuse. « Merci pour l’invitation, ça me fait vraiment plaisir. » Disait-elle en souriant à son ancienne belle-sœur qui restait toujours son amie.

Elle connaissait la relation entre Jamie et Thomas. Elle connaissait les petits piques et les chamailleries entre eux. Elle en avait été la spectatrice pendant des années, s'amusant même à les provoquer, à prendre faussement parti. Il y avait des habitudes qui restaient. Aujourd'hui, Romy prenait la défense de Thomas. Mais quand la benjamine Rankin traita son aîné de fouineur et emmerdeur, la blonde éclata de rire. "Tout ce qui est dit ici restera ici et ne sera aucunement répété." dit-elle en riant. "Mais c'est vrai, Arthur n'est ni fouineur, ni emmerdeur. Il a dû prendre ce côté de mes gênes." Elle, elle était rancunière, ce qui n'était pas forcément mieux. Récupérant le chargeur oublié par Arthur, qu'elle plaça sur le meuble à l'entrée, Romy se demanda comment briser le blanc qui s'instaurait peu à peu entre elles. Le vin semblait être la meilleure solution. Elle connaissait le goût de Jamie pour cette boisson, ayant souvent descendu une bouteille à deux avec elle. L'invitant à entrer et à prendre place dans le salon, Romy tenta d'en savoir plus sur la vie de Jamie. Mais elle comprit bien vite que ses questions mettaient son ex-belle-soeur mal-à-l'aise. Elle eut évidemment un pincement au coeur, qu'elle dissimula derrière un sourire et une gorgée de sa boisson durement avalée. "Peut-être, oui." dit-elle en haussant légèrement les épaules. Mais en entendant la suite de ses mots, Romy se dérida quelque peu. "Mis en bouteille au château, qui plus est !" ajouta-t-elle en regardant l'étiquette de la bouteille de vin. Elle reposa la bouteille sur la table et reporta son regard sur Jamie quand cette dernière la remercia pour l'invitation. "Merci à toi d'avoir accepté." Au début de la séparation entre Romy et Thomas, la blonde s'était demandée ce qu'elle avait fait pour que Jamie s'éloigne également d'elle. Elle lui en avait voulu d'avoir pris le parti de Thomas, mais avec le recul, elle avait compris que ce n'était pas ce qu'elle reprochait à Jamie. Elle lui reprochait juste de l'avoir oubliée. "ça me fait plaisir de te voir ici, sans Arthur ou Thomas dans le coin. ça me manque un peu les moments comme ceux-là." reprit-elle en détournant le regard, pudique à l'idée d'annoncer ça.

Romy avait toujours été le témoin privilégié des chamailleries entre les Rankin. La plupart du temps, elle prenant la défense de Jamie parce qu’elles adoraient faire tourner en bourrique Thomas. Même Arthur s’amusait de cette situation. Mais oui Thomas était une fouineur. Il adorait venir mettre le bout de son nez dans les histoires de Jamie. Ç’avait le don d’énerver la blonde, mais en même temps il ne restait qu’eux deux. Thomas avait été toujours été protecteur et Jamie veillait continuellement sur lui. « J’espère bien ! » Disait-elle en riant. « C’est sûr. Arthur est parfait. » Répondait-elle en riant. Ce n’était pas un secret que Jamie adorait son neveu. Arthur l’avait bien compris puisqu’il savait que sa tata préférée était incapable de lui dire non, au plus grand damne de ses parents. Maintenant qu’il était un adolescent il s’était calmé, mais enfant, il allait toujours voir Jamie quand il se faisait disputer. Elle se souvenait que sous le regard sévère de Romy et Thomas, elle ne prenait quand même dans ses bras pour le réconforter. Romy était bien plus au courant des plans machiavéliques de son fils, mais ça ne l’empêchait pas d’inviter Jamie à venir boire un verre de vin. Elles se connaissaient bien les deux femmes. C’était un peu leur rituel, quand Jamie rentrait aux Etats-Unis elles pouvaient boire une bouteille toutes les deux avec des confessions. Ce n’était plus le cas maintenant. Ça lui manquait à Jamie, parce que divorce ou non, Romy continuait à faire partie de la famille. Sauf que cinq ans c’était beaucoup et Jamie n’était pas trop à l’aise à lui raconter sa vie et surtout parler de Carter. Elle avait peur que ça vienne aux oreilles de son cher frère. Alors elles parlaient de vin. « Ah oui ! Ce n’est plus la même chose que nos bouteille à 2$. » Disait-elle en riant. A l’époque, alors qu’elles ne travaillaient pas forcément, elles buvaient quand même mais des vins à quelques dollars et pas très bon pour leur corps. Mais elles s’en moquaient. Elle lui souriait. La dernière fois qu’elles s’étaient retrouvées ainsi toute les deux remontaient à longtemps, alors que Romy et Thomas habitaient encore à Los Angeles. « Moi aussi. » Disait-elle dans un souffle surprise de la confession de son ex belle-sœur. « Je ne voulais pas m’imposer … Mais tu m’as manqué chaque jour. » Disait-elle tristement. Romy avait coupé aussi contact avec Jamie après qu’elle ait soutenu Thomas. Ce qu’elle comprenait l’avocate mais ça ne l’empêchait pas d’être blessée.

"Par contre, ne dis surtout pas à Arthur qu'il est parfait, sinon il va en jouer ! Déjà qu'il use de ses charmes à tout moment. J'ai l'impression de voir son père !" Arthur avait hérité de la fossette au menton de Thomas, de son sourire en coin et de son regard charmeur. Il en faisait craquer plus d'une au lycée, et il en jouait déjà énormément. C'était un mini-Thomas, la réplique parfaite du père Rankin à son âge. Les chiens ne faisaient pas des chats, comme on le disait. Elle secoua la tête, amusée, puis but une gorgée de son vin. Elle jeta un regard sur Jamie, esquissant un léger sourire alors que le silence s'était installé. C'était bête mais à part parler d'Arthur, il était presque difficile d'établir une conversation entre les deux femmes. On sentait qu'il y avait un fossé entre elles, un fossé qu'elles essayaient de combler avec des discussions lambda, comme ce vin qu'elles partageaient, en bonnes trentenaires qu'elles étaient. "Je ne sais pas comment on faisait pour boire cette piquette. C'était horrible !" dit-elle en riant, haussant les épaules. Tout restait superficiel, ni l'une ni l'autre ne voulant trop se confier, trop parler de leurs vies, de leurs secrets. C'était triste, d'autant plus quand on savait à quel point elles étaient proches auparavant. Face à ces souvenirs, Romy brisa la carapace et confia à son ex-belle-soeur que les moments comme celui-ci lui manquaient. Qu'au fond, elle lui manquait, elle aussi. La blonde releva la tête, esquissant un sourire quand Jamie confia que c'était le cas pour elle aussi, qu'elle lui avait manqué chaque jour. "J'ai été bête de te rejeter, toi aussi. Maintenant, avec le recul, je sais que c'était parfaitement normal que tu prennes la défense de Thomas." Elle s'arrêta un instant, avant de reprendre : "Je crois qu'au fond, j'avais peur que ma présence ne soit plus légitime auprès de toi, qu'en me séparant de Thomas, je devais aussi tirer un trait sur sa famille." Elle but une gorgée de son vin. "Ce qui est encore plus bête, c'est de voir qu'à l'heure actuelle, je traîne toujours autant avec ton frère alors qu'avec toi, notre complicité a pris un sacré coup..." Divorcer de Thomas ne signifiait pas pour autant qu'il ne faisait plus partie de sa famille. C'était tout le contraire. Et c'était aussi valable pour Jamie.

Arthur était le sujet qui tampon dans cette famille. Il réunissait parfois sans le vouloir et souvent en le faisant exprès. Jamie l’aimait son neveu et elle adorait les moments qu’elle avait lui. L’avantage d’être sa tante c’est qu’elle n’avait que le fun, jamais elle ne le disputait et n’avait pas à l’élever. « Je vais essayer. Mais je crois qu’il a compris comment m’avoir. » Disait-elle en riant. Un sourire d’Arthur et elle craquait. « Non il est encore plus doué que Thomas. Parce que Thomas il avait beau me faire des sourires ça ne marchait. » Disait-elle malicieuse. En même temps c’était son frère. Ils avaient une drôle de relation mais Jamie ferait tout pour l’aîné Rankin. Et même pour le bébé Rankin qui n’en était plus un. Le silence s’installait. Ni Jamie ni Romy ne trouvait un sujet pour relancer la conversation. Ça blessait Jamie de ne pas réussir à parler à Romy comme avant. Elles qui étaient si proches, le divorce les avait trop séparé. Parfois elle avait l’impression que la séparation avait été plus importante pour els deux femmes que pour les deux ex. Le vin était un bon sujet, même si ça ne durait que quelques minutes. « On avait un foi d’enfer. » Répondait-elle en riant. Sauf qu’elles n’avaient plus vingt ans et qu’une bouteille à deux était synonyme d’un gros mal de tête le lendemain. Romy lui manquait, mais elle ne se sentait pas légitime à réinstauré un lien entre elle. Choisir le camp de Thomas n’avait pas été facile mais c’était Thomas. Puis elle ne voulait pas Romy disparaisse de sa vie. Au final, dans l’histoire Thomas était celui qui avait merdé, et Romy était en droit de le détester. Mais Jamie ne pouvait pas être du côté de Romy et laissé son frère sans soutien. « Je n’ai pas pris sa défense tu sais … Je l’ai engueulé autant que j’ai pu. » Elle décidait d’être honnête et de faire comprendre à Romy que pour ce qui était de la tromperie elle était de son côté. « Mais c’est mon frère, je ne pouvais le laisser seul. » Il avait fait une connerie qu’il devait assumer, mais un divorce c’était dur pour les deux parties, même pour celui qui est fautif. Elle buvait une gorgée de son vin, alors qu’elle sentait les larmes monter. C’était de notoriété public que Jamie pleurait très souvent, dès que les choses étaient un peu sensibles. « Mais tu fais toujours partie de la famille. Je ne t’ai jamais rayé. » Répondait Jamie se sentant mal que Romy ait pu penser ça. « Je sais … et je n’ai jamais compris pourquoi tu m’en voulais plus à moi qu’à lui. » C’était ce qu’elle ressentait Jamie. Après tout Thomas et elle se voyait régulièrement alors que les deux femmes ne se voyaient qu’aux réunions de famille et se parlaient à peine.

« Tu es foutue, alors. » dit-elle, faussement grave, quand Jamie avoua qu'Arthur avait compris comment il pouvait l'avoir. Mais Romy se mit à rire quand elle ajouta que le jeune Rankin était plus fort que Thomas. « L'élève a dépassé le maître. Enfin, je dis ça, mais c'est parce que le sourire des deux me fait craquer. » Romy, elle, avait craqué dès le premier jour, quand elle avait croisé Thomas au lycée. Et depuis, il usait de ses charmes sur elle, même encore aujourd'hui. Installées dans le salon, verres en main, elles constatèrent très vite qu'une fois le sujet Arthur passé, il était difficile d'enchaîner sur autre chose. Avant, elles refaisaient le monde à leur façon, se confiaient sur leurs petits secrets, se liguaient pour faire tourner Thomas en bourrique. Maintenant, il n'y avait plus rien. Rien hormis cette discussion futile sur le vin. Romy hocha la tête quand Jamie parla de leurs foies, ne répondant rien de plus, tant la situation l'attristait. Reprenant une gorgée et face à ce silence insupportable, Romy ne put rester de marbre. Elle décida de parler à cœur ouvert, en lui confiant que les instants avec Jamie lui manquaient. Jamie sauta sur l'occasion pour se confier, elle aussi. Et finalement, elles se rendaient compte qu'elles se manquaient l'une et l'autre, que les non-dits avaient altérés leur relation alors qu'elles auraient simplement pu parler. Cela avait pris cinq ans. Cinq foutues années avant que Romy ne baisse sa garde, aussi bien avec Jamie qu'avec Thomas. Cinq fichues années pour se rendre compte qu'elle avait besoin des Rankin dans sa vie. « Je sais que tu l'as engueulé. Mais je ne sais pas, je crois que la colère parlait et pensait pour moi. J'ai été trompée et au final, c'était moi qui étais seule. Je trouvais ça tellement... injuste. Il m'a fallu du temps pour comprendre qu'en réalité, c'était normal que tu sois derrière lui, en l'engueulant, oui, mais derrière lui. Et heureusement que tu étais là, à ses côtés » Elle se souvenait de ses nuits passées à pleurer, à Los Angeles, parce qu'elle n'avait plus personne, parce qu'elle se sentait exclue de la famille Rankin, parce que sa famille à elle était loin, parce que leurs amis communs s'étaient éloignés d'eux parce que la situation était gênante. En réalité, elle s'était trompée sur toute la ligne. C'était sa colère qui avait été juge de la situation et qui avait éloigné tout le monde. Dont Jamie. Jamie qui, aujourd'hui, était là, face à elle, les yeux embués. Et les paroles de la jeune Rankin achevèrent Romy qui, à son tour, sentait aussi les larmes lui monter aux yeux. Elles étaient belles, toutes les deux, à pleurer ensemble ! « C'est moi qui me suis éloignée. » dit-elle doucement. En effet, jamais Jamie ne lui avait fait comprendre qu'elle ne faisait plus partie de la famille. « Je me voyais juste comme la mère d'Arthur. Je me disais que s'il n'était pas là, vous n'auriez plus aucun lien avec moi. » Et ça c'était sûrement la vérité. C'était Arthur qui rapprochait tout ce joli monde, qui était le lien le plus solide entre eux. Mais même le jeune Rankin n'avait pas réussi à entretenir la relation entre les deux jeunes femmes. En entendant les mots de Jamie, Romy s'en voulut de l'image qu'elle avait renvoyé, de se froideur supposée, de sa rancoeur. « Je n'en voulais pas plus à toi qu'à lui. C'est juste que Thomas, j'étais obligée de le voir vis-à-vis d'Arthur. Au début, c'était chacun devant sa porte. Puis on a été amenés à parler, à se voir plus souvent. La colère s'est effacée naturellement, petit à petit. » Elle s'arrêta un instant, buvant une nouvelle gorgée avant de reprendre : « Pour toi, c'était différent. On s'était éloignées, on ne se voyait pas souvent. Quand tout s'est calmé, je me suis rendue compte que le temps s'était écoulé et je ne savais plus comment revenir vers toi. Mais tu m'as manquée, énormément. » Romy avait toujours un mot gentil pour Jamie. Elle demandait tout le temps des nouvelles à Thomas, guettait ses aventures sur son Insta. Quand elles se voyaient aux réunions de famille,le courant passait bien mais tous ses non-dits avaient retardé leurs retrouvailles. « Tu crois qu'un jour, ça redeviendra comme avant ? J'ai envie de retrouver mon amie, mon alliée, ma sœur de cœur. »

Elle riait à sa phrase. Avec Arthur, oui elle l’était foutue. Autant Thomas n’avait jamais réussi à charmer sa sœur, autant Arthur avait très vite compris. Mais il n’en jouait pas ou alors il le faisait avec talent puisque Jamie ne le voyait pas. Être la seule tant de ce bout d’homme était un privilège pour Jamie et plus les années passaient et plus ils se rapprochaient. Elle souriait attendrie à la remarque de Romy. « C’est le sourire Rankinien. » Disait-elle en pouffant de rire avant de prendre une gorgée de son vin. Le sujet Arthur passé, les deux femmes avaient à présent une conversation insipide. Ce genre de conversation froide qui ne leur ressemblait pas. Ce fut d’abord Romy qui crevait l’abcès de ce malaise. Cinq ans que les deux femmes avaient perdu leur complicité, et même si Jamie buvait un verre avec Romy, elle ne savait pas comment se comporter. Cinq ans pour presque rien au final, puisque les deux femmes ressentaient la même chose. Elles se manquaient. Mais Jamie lui avait laissé l’espace qu’elle avait demandé Romy. Après tout c’était elle la femme blessée. « Tu n’étais pas seule Romy … Puis je n’étais même pas à Los Angeles. Quand j’essayais de venir vers toi, tu ne voulais pas. Alors j’ai juste respecté ton choix. » Disait Jamie tristement. « Je ne pouvais pas lui tourner le dos. Mais ça ne voulait pas dire que je tirais un trait sur toi. » C’était même loin d’être le cas. Romy, elle l’avait toujours considéré comme une sœur, une amie et jamais elle ne se voyait l’enlever de sa vie. Ça lui faisait du bien de lui parler, d’enfin mettre des mots sur tant de blessures non-dites. Romy s’était éloignée pour se protéger et ça Jamie l’entendait. Surtout que la rousse avait divorcé également, elle comprenait la difficulté de se reconstruire. Ce que lui disait son ex-belle sœur lui fit mal à Jamie. Elle avait les larmes qui coulaient accompagnant ainsi Romy. Elles étaient bien là toutes les deux avec leur verre de vin et les larmes aux yeux. « Ce n’est pas vrai … » Répondait Jamie. « Ça ne serait jamais arrivée. Tu es bien plus que la mère d’Arthur à nos yeux. Je ne vais pas parler à la place de Thomas. Mais pour moi, tu as toujours été bien plus que cela et même quand on ne se parlait plus. » En voyant Thomas et Romy se rabibocher alors que la maman gardait une distance avec elle, Jamie avait été blessée. Relativisant, elle se disait qu’elles n’avaient plus la même vie. N’étant déjà pas dans la même ville, ce n’était pas forcément facile de garder des liens. C’était logique qu’avec Thomas, avec le temps, ils allaient se reparler. Puis Jamie savait que les sentiments ne s’étaient jamais éteins. « J’avais besoin de toi … » Confessait Jamie honteusement. « Quand j’ai divorcé, je n’avais personne pour m’expliquer et je me suis sentie trop seule. Alors j’ai compris ce que tu as ressenti. Tu allais mieux alors je ne pouvais pas t’embêter avec ça. Mais tu m’as manqué chaque jour. » Combien de fois Jamie avait voulu lui envoyer un message mais s’était abstenu à le faire à la fin. Cette conversation aurait dû arriver bien plus tôt. Jamie prit une gorgée de son vin, essayant d’oublier tout ce qu’elles avaient loupé à force de ne pas se parler. Elle relevait la tête à la question de Romy. « J’ai envie que ça redevienne comme avant … » Mais est-ce que ça pourrait l’être ? Jamie se demandait si les choses n’avaient pas trop attendu, et puis surtout qu’il y avait toujours Thomas. Et chaque jour elle le voyait attendre que Romy lui revienne. « J’ai envie de retrouver mon alliée, mon amie et ma sœur de cœur également. » Répondait Jamie timidement, avant de se lever et de prendre Romy dans ses bras.

Spoiler:

Il était fort, Arthur. Il savait mettre sa mère et sa tante dans sa poche, sans même qu'elles ne s'en rendent compte. Un petit sourire en coin, ses yeux si clairs dignes du Chat Potté et le tour était joué. Romy savait qu'elle se faisait complètement avoir par son fils, mais elle ne lui en tenait pas rigueur. Elle aimait cette complicité, ces taquineries entre eux. Elle avait pleinement confiance en lui, elle savait qu'il ne faisait pas d'énormes bêtises, aussi lui laissait-elle la liberté qu'il méritait. « Ah le sourire Rankinien... si célèbre et qui les fait toutes craquer. » Elle se souvenait de Thomas au lycée. Certaines n'attendaient qu'un regard ou un sourire de sa part. Pour Arthur, c'était la même chose. Elle savait qu'il avait du succès à l'école. Elle allait s'en faire, des cheveux blancs ! Une fois installées dans le salon et alors que la gêne s'installait entre elles, face au manque de sujets de conversation, les langues se délièrent. Il était temps de dire ce qu'elles avaient sur le cœur, de faire un pas l'une vers l'autre. Alors que Romy évoqua la solitude qu'elle avait vécu après le divorce, elle comprit bien vite que Jamie n'avait pas mis de barrières. Elle avait juste respecté le besoin d'éloignement de Romy. « Je ne me rendais pas vraiment compte que je t'éloignais. » C'était sa colère et sa peur qui avaient rejeté tous ceux qui lui tendaient pourtant la main. Elle se rendait compte qu'elle s'était braquée pour rien, qu'elle avait vu le mal là où il n'y en avait pas. Et cela, pendant des années. Aucun membre de la famille Rankin ne lui avait lâché qu'elle n'était que la mère d'Arthur. C'était Romy qui s'était vue de la sorte et qui, finalement, avait coupé avec tous. « En gros, je me suis prise la tête... pour rien ? » demanda-t-elle, les larmes aux yeux, en se disant qu'elle avait perdu cinq ans à les éloigner. A les éloigner d'elle et à s'éloigner d'eux, sciemment. Elle avait raté beaucoup de choses, Romy. Elle n'avait pas été présente quand il le fallait, ce que Jamie lui fit savoir. Ce n'était pas dit avec méchanceté, c'était un constat criant de vérité. « Je suis désolée. » dit-elle, sentant la culpabilité s'emparer d'elle. « Quand je l'ai appris, j'ai eu envie de t'envoyer un message, mais je me suis défilée. » Elle marqua un temps d'arrêt : « En fait, on avait toutes les deux envie de renouer mais on a toutes les deux cru que ce n'était plus le moment. » C'était triste d'arriver à un tel constat. Elles se rendaient compte qu'elles se manquaient, qu'elles avaient envie de se retrouver, de retrouver leur complicité d'antan. Se le dire à voix haute faisait un bien fou. Et quand Jamie se leva pour venir prendre Romy dans ses bras, la blonde se redressa à son tour et serra son ex-belle-soeur tout contre elle. Evidemment, les larmes coulèrent de plus belle, ce qui fit rire Romy quand elle relâcha son étreinte. « Si Thomas nous voyait à ce moment, tu sais qu'il se moquerait de nous ? » dit-elle pour alléger l'atmosphère. Mais les yeux de Romy, bien que bouffis, s'étaient illuminés d'une lueur joyeuse. Elle savait que leur lien mettrait du temps à se renforcer, mais la base était là. Et cela lui enlevait un énorme poids sur le cœur. « Je sais que je n'ai pas été là au bon moment, mais je veux que tu saches que maintenant je suis là. Que ce soit pour papoter, pour te confier ou juste pour descendre une bouteille de vin. Je suis là. » C'était important pour elle de le dire clairement.