Un bivouac improvisé - Feat. Victor Hamilton

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Un bivouac improvisé

EXORDIUM.

Il était tard ce soir là. La salle du restaurant de l'hôtel dans lequel travaille Nyeleti se vidait petit à petit. Certains clients regagnaient leurs chambres dans les étages. D'autres, plus courageux, s'en allaient au dehors pour profiter de l'air frais de cette fin de journée. Les autres, non clients de l'hôtel, rentraient chez eux, ou allaient ailleurs. Cela faisait bien des années que Nyeleti ne se posait plus la question de savoir où. Fût un temps, elle s'amusait à imaginer la vie des gens qu'elle servait. Mais le temps était passé. La lassitude s'était installée, et désormais, elle les aurait bien volontiers mis dehors un peu plus vite.

Fort heureusement, elle était suffisamment professionnelle pour ne pas céder à ses désirs sur ce plan là. C'est donc dans un soupir qu'elle afficha un dernier sourire faussement sincère au dernier couple qui montait dans les étages. Un dernier "Bonne soirée, merci et à bientôt". Et le service était fini pour elle. L'un des avantages à être monté en grade, c'est qu'elle ne terminait pas trop tard. Elle ne se chargeait pas de débarrasser les dernières tables, ni de faire la plonge. Elle reviendrait normalement tôt le lendemain matin pour vérifier la mise en place de la salle. Mais pas demain. Demain, elle était de repos et elle comptait bien en profiter.

Elle ne tarda pas à rentrer chez elle. Un appartement de taille moyenne un peu excentré du cœur de ville. Il était déjà 23h lorsqu'elle eue la formidable idée d'envoyer un message à l'un de ses amis. Victor. Ce dernier dormais peut-être même déjà lorsqu'il reçu: "Salut toi. Dis, je rentre du boulot, je suis claquée. Je me disais, demain tu serais partant pour aller voir le mont roundback? Un petit camping sauvage me tenterais bien pour une nuit. Redis moi si tu bosses, je me rappelle plus tes horaires. Je ramène la bouffe et la boisson, t'as juste a enfiler tes chaussures. Je passe te prendre à 11H. A plus ! "

Après une bonne douche, elle s'était mise au lit. Et c'est comme ça, que le lendemain matin, à 11h tapante, elle se retrouvait en bas de chez lui, un gros sac à dos dans le coffre de sa voiture noire tout ce qu'il y a de plus classique. Elle avait pensé à tout. Ses rangers au pieds, son bonnet sur la plage arrière, elle était pourtant en t-shirt. Il faisait déjà doux ce matin là et la météo s'annonçait plutôt clémente. Tiens, d'ailleurs, elle n'avait même pas regardé si il lui avait répondu....

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Yeux rivés sur l’écran, une trentaine de pages de corrigées et la forte envie de prendre un thé se fait sentir. Tu recules un peu, t’étires et essaye de pousser Mikkel qui avait pris place sur tes genoux. Il râle un peu et tu le prends dans tes bras pour le déposer dans l’arbre à chat aux côtés de son frère. Tu ne fais pas attention à leurs feulements, qui de toute façon, se calmeront après deux trois léchouilles sur le front. Tu râles doucement en sentant un ou deux os qui craquent dans ton dos avant d’aller vers la bouilloire.

Tu te frottes les yeux, te demandant bien quelle heure il était. Par chance, tu avais très bien avancé ton travail et avec un peu de chance, si tu finissais ce soir, tu pouvais dire que tu étais en week-end et que les deux prochains jours seraient destinés à dormir, manger, câliner tes chats et regarder Netflix. Enfin, c’est ce que tu croyais… Tu prends ton mug plein et retournes devant ton écran. Tu profites pour avancer rapidement, grattant la tête de ton chat, revenu sur tes genoux alors que le deuxième s’est mis à râler pour avoir lui aussi des câlins.

Tu l’as attrapé alors dans tes mains pour le poser sur un lit qui traînait sur ton bureau. Trop gâteau pour leur dire non. Tu avances alors ta correction tranquillement durant toute la soirée avant de sursauter en entendant la notification de ton téléphone. Qui pourrait avoir la bonne idée de… Oh merde. Tu te facepalms un peu, sachant très bien ce que ce nom pouvait dire. Tu ne prends même pas le temps de lire son message que tu termines ce que tu avais à faire pour aller ensuite te coucher pour le lendemain…

Un réveil assez rapide qui se fait au lever du jour, un thé avalé, dents lavées et chat nourri, tu changes un peu l’eau et te prépares rapidement. Tu regardes rapidement ton téléphone pour voir l’heure qu’elle avait imposée et descend en bas de l’immeuble à la minute près. Tu la toises du regard alors que tu as ton sac sur le dos et soupires.

- Tu as de la chance que j’ai un placard avec des affaires d’urgence marquées Nyeleti dessus… Je te suis...

Que tu dis d’un air fatigué, déjà. Après, tu sais que peut-être cette balade improvisée te ferait le plus grand bien. Pour ça aussi que tu as des amis qui te poussent à sortir.

- Pourquoi tu veux y monter aujourd’hui, rappelle-moi?

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Un bivouac improvisé

EXORDIUM.

Elle avait à peine eu le temps de vérifier sa réponse sur son téléphone, qu'il se trouvait déjà là. Un large sourire apparu sur le visage de la jeune femme alors qu'elle ouvrait la portière pour sortir de la voiture. Elle ricana, amusée. "Oh fait pas cette tête Victor, je t'ai pas mis le couteau sous la gorge hein!" Lança t-elle en ouvrant le coffre afin qu'il puisse y mettre ses affaires. Ca l'arrangeait pas bien qu'il l'a suivre. Ca ne l'aurait pas empêché de s'y rendre, mais seule, c'était clairement beaucoup moins fun.

Elle repris place côté conducteur, le laissant s'installer à son tour. "Aucune raison particulière. L'envie de prendre l'air je suppose". Justifia t-elle en un haussement d'épaule. Ce qui n'avait rien de surprenant en réalité. Elle faisait tout le temps ça. Elle passait très rarement ses jours de congés chez elle de toute façon. Ils prirent alors la route. Le mont rounback ne se trouvait pas si loin de que ça. L'excursion ne serait pas insurmontable et ils seraient très probablement rentré le lendemain à la même heure.

"Et puis,la météo semble clémente pour cette nuit. Ont vois très bien les étoiles depuis là haut. Tu vas voir, c'est sympa." Précisa t-elle d'un air enjoué. Il était clair que la mauvaise humeur n'avait pas sa place dans la petite sortie improvisée. Elle allait le dérider coute que coute ce vieux grincheux. D'ailleurs, le trajet s'acheva relativement rapidement. Nyeleti gara la voiture noire sur un parking de terre battue prévu à cet effet au pied de la montagne. Sortant du véhicule, elle s'étira longuement tout en baillant. Le fond de l'air était un peu frais. Mais ils leur faudrait faire un effort pour emprunter le sentier qui menait en haut. Donc ce n'était pas plus mal. Ouvrant le coffre, elle mis son gros sac sur son dos, clipsant les harnais pour le stabiliser. Elle vérifia les lacets de ses rangers et attacha sa gourde à sa ceinture. Elle était fin prête. "Bon, je pense qu'on en a pour à peine 2H de marche avant d'arriver en haut. On s'arrêtera pour manger en route si tu veux". Proposa t-elle alors.

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- Tu as de la chance que j’ai quelqu’un pour garder mes chats… Vraiment… Allons y.

Ton interlocutrice t’affirme, fièrement et d’un seul coup que l’envie même de sortir aujourd’hui venait simplement d’une impulsion pure et dure. Une simple envie qui venait de rien, juste le besoin soudain de prendre l’air, de sortir de la ville. Tu sais que tu serais bien préféré rester chez toi, mais comme Avery, Nyeteli n’était pas le genre de fille auquel il fallait répondre non pour cela. Tu passes une main sur ton visage et la suis sans demander ton reste. Tu fais signe en avançant, la faisant comprendre que tu étais prêt pour commencer le week-end randonné des enfers.

Elle confirme aussi le temps radieux qu’il y aura, pensant pouvoir te faire sourire et te faire apprécier ce séjour. Tu mets tes affaires dans sa voiture et te mets côté passager, le temps de fermer un peu les yeux pour gratter quelques minutes de sommeil, conscient que tu allais avoir besoin du reste de tes forces pour la grimpée. Tu te redresses un peu quand elle se gare et sort tes affaires en même temps qu’elle, vérifiant ton sac, tes chaussures et la suit en souriant et regarde le mont.

- Deux heures ? T’es sûre ?

Tu rigoles un peu, sachant très bien qu’elle est capable de pousser suffisamment pour le faire limite en courant. Mais bon. Avec toi, cela la ralentirait, tu le sais. Tu hausses les épaules et hoches la tête, ta confiance pleinement tournée vers elle.

- Te connaissant, tu pourrais le faire en moins de temps, mais ok pour deux. Et va pour manger en route.

Tu montres le sentier de départ et avance avec elle en souriant, regardant autour de toi, profitant pour commencer à faire quelques photos.

- Merci quand même pour cette sortie. Je serais resté devant ma télé sinon...

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