Here they come ! - PV Donovan

C’est quoi être mère ? J’étais en train de le découvrir, et je savais que je continuerais durant le reste de ma vie. Ce n’est pas que donner la vie, ça j’en suis persuadée. On a beau être la génitrice d’un enfant, ce qui compte c’est ce qui se passe après. C’est l’amour qu’on va lui donner, la façon dont on va prendre soin de lui, l’éduquer, lui sacrifier du temps et de l’énergie, dont on va s’inquiéter quand il sera malade… Je ne suis qu’au tout début de l’aventure et comme toute mère qui se respecte je doute. J’ai peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas avoir les bons gestes ou les bons réflexes, les bons instincts. Pourtant on dit que ça ne s’apprend pas vraiment, que les choses viennent naturellement, mais douter reste quelque chose de normal, je crois même que ça doit être sain dans un sens, être trop sûr de soi n’est jamais très bon.


Oui, c’est vrai, je me souviens de ça.


Je souriais. C’est vrai qu’on en avait passé des nuits blanches à Bangkok… et il m’avait un jour avoué que quand il était plus jeune, il avait beaucoup de mal à trouver le sommeil. Des nuits blanches on risquait d’en avoir, surtout avec des jumeaux. Moi sans doute à une plus grande cadence que lui, c’est moi qui les aurai le plus souvent, mais j’espérais que Don prendrait quand même ses fils régulièrement pour créer un véritable contact dès la toute petite enfance. De ce que j’ai lu sur le sujet, je sais à quel point c’est important, ça ne doit pas être négligé. Je sais que Don sera à la hauteur, qu’il jouera sans doute là son plus beau rôle, le plus parfait de tous, et ça me fait plaisir qu’il pense la même chose de moi. Il me rassure et ça me fait vraiment du bien d’entendre qu’il croit en moi. Au début il m’avait dit que j’étais trop jeune, que j’étais moi-même encore une enfant et j’avoue que je ne l’avais pas très bien pris, j’avais été blessée par ces paroles si radicales. Mais je sais aussi que c’est sur le coup de l’émotion qu’il avait dit ça. J’avais débarqué après plusieurs semaines pour lui annoncer que j’étais enceinte, il était évident qu’il n’allait pas m’offrir le thé.


Oh… Je ne pourrai pas les louer à des laboratoires pour qu’ils s’en servent de cobayes ? Flûte alors !


Je riais de bon coeur avec lui, heureuse de cette ambiance détendue. Les bébés dormaient toujours aussi bien, je voyais leurs petits visages sereins parfois être parcourus de légers mouvements nerveux au niveau des paupières. Est-ce que les nouveaux nés peuvent déjà rêver ? Le cerveau n’a-t-il pas besoin d’être rempli d’un minimum d’images, de souvenirs pour que les songes puissent y puiser leur inspiration ? Je glissais mon index sur les petits doigts de Nolan qui aussitôt s’agrippèrent au mien sans qu’il se réveille.


Tu comptes les prendre à quel rythme ?


On n’avait pas encore parlé de cet aspect pratique, mais je ne me faisais pas de souci pour ça, je savais qu’on allait facilement se mettre d’accord. On vivait à deux pas l’un de l’autre et j’avais déménagé pour ça, alors bien entendu ce n’était pas pour limiter son droit de visite et de garde !


Oui, on fera en fonction de leurs besoins. Ce sont des petits garçons, ils vont vouloir que tu leur apprennes à jouer au foot ou au basket. Comme on vit à quelques pas l’un de l’autre ça sera plus facile pour s’organiser. Tu sais que ma porte est toujours ouverte, tu peux passer les voir quand tu veux… Et Victoria est la bienvenue aussi, ça va de soit.




© _Viviie.