prouve-moi que je peux compter sur toi. (julian)

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Julian ∞ Leanne

prouve-moi que je peux compter sur toi.

Leanne faisait les cent pas. Cela faisait déjà une bonne dizaine de minutes qu’elle avait fait toute la longueur du couloir. Et, à chaque fois, elle recommençait. Elle n’arrivait pas à se calmer, à rester assise. Plusieurs infirmières lui avaient déjà proposé de s’assoir, d’aller prendre un café, mais à chaque fois, elle avait refusé. Elle préférait attendre dans ce couloir. Un couloir où il n’y avait que très peu de monde. Pourtant, elle se doutait que, la plupart du temps, le couloir principal des urgences devait être bourré de monde. Jamais Leanne n’aurait cru un jour se retrouver aux urgences. Jamais elle n’aurait cru qu’un jour, elle serait là, stressée et angoissée à parcourir ce couloir de long en large. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle faisait. Ce matin, la journée avait commencé normalement. Elle avait réveillé Maëlys et avait préparé son petit déjeuner ainsi que ses vêtements. Ella avait déposé sa fille à l’école et était partie travailler. Son service se terminait à 16h00. Autant dire qu’une longue journée s’annonçait. Tout s’était merveilleusement bien passé jusque début d’après-midi. Vers 13h45, son portable avait sonné. Leanne avait répondu automatiquement même si elle ne connaissait pas le numéro. « Allo ? » « Mademoiselle Leanne Bennett ? ». A l’autre bout du fil, c’était une voix feminine. Une voix que Leanne ne connaissait pas. « Elle-même. » « Ici l’hôpital de Bowen. » Le cœur de la jeune femme s’arrêta de battre. L’hôpital...Pourquoi diable l’hôpital l’appelle-t-elle ? Elle avait peur d’entendre la suite. Terriblement peur. « Votre fille Maëlys vient d’être amenée ici e ambulance. La directrice de son école nous a téléphoné en urgence pour nous signaler que votre fille avait fait une crise assez importante... » Si elle avait eu un plateau en main, Leanne aurait tout laissé tomber à terre. A la place, elle se laissa tomber sur l’une des chaises près d’elle. Maëlys...Sa petite Maëlys chérie... « Co...Comment va-t-elle ? » Sa voix tremblait, elle n’était pas certaine de savoir placer plus de dix mots à la suite correctement. « Les médecins sont en train de l’examiner. Vous êtes en mesure de venir jusque ici Mademoiselle ? » « Oui, je me dépêche. » Elle avait à peine raccrocher que des larmes commencèrent à couleur sur ses joues. Son patron la laissa partir lui disant qu’elle ne devait pas venir le lendemain. Il préférait qu’elle reste auprès de sa fille. Lauren le remercia et se dépêché de partir. Sur le chemin, elle pesta longuement sur les conducteurs qui roulaient trop lentement selon elle. Là, elle était prête à tout pour arriver le plus vite possible à l’hôpital, auprès de sa fille. Leanne finit par arriver à l’hôpital. Elle se gara sans vérifier si elle était correctement mise et fonça aux urgences. Elle intercepta la première infirmière qu’elle croisa et lui demanda où était sa fille. « Votre fille est toujours en train de passer des examens Mademoiselle. Vous devriez vous assoir. » Depuis, Leanne attendait. Elle attendait, les larmes aux yeux. Elle essayait de retenir ses larmes. Elle essayait tant bien que mal. Elle ne voulait pas paraitre faible. Mais sa fille était malade. Alors qu’elle recommençait une énième fois à marcher le long du couloir, elle aperçut une silhouette qu’elle ne connaissait que trop bien. « Julian ! » L’intéressé se retourna et ses yeux tombèrent sur Leanne. Il ne fallut que quelques secondes à Leanne pour commencer à pleurer comme une madeleine.

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Prouve-moi que je peux compter sur toi

Leanne ∞ Julian

Depuis sa dernière opération du genou, Julian n'avait pas eu l'occasion de revoir un médecin. Il s'était alors rendu à l'hôpital pour une visite post-opératoire avec l'un des médecins qui avait longuement suivi son cas. Quelques examens de pacotille et ce fut avec le coeur beaucoup plus léger que le blond sortit du bureau du médecin. Il se rétablissait bien, l'opération avait bien fonctionné et la rééducation se passait à merveille. Julian n'avait plus forcément besoin de sa béquille, même si ce dernier l'avait déjà abandonné depuis quelques jours déjà. Marchant tranquillement vers la sortie, ses yeux verts portés sur le dossier qu'il avait en main, lisant le charabia du médecin, Julian s'arrêta net lorsqu'il entendit son prénom. Il redressa la tête et se retourna afin de voir qui l'appelait. Quand ses yeux se posèrent sur Leanne, le jeune homme fronça les sourcils. Que faisait-elle là ? Mais il fut essentiellement surpris par les larmes qui coulèrent instantanément sur les joues de la jeune femme. C'était rare de la voir dans cet état-là. Leanne était ce genre de fille très forte, qui ne se laissait pas abattre par le premier obstacle qui se confrontait à elle. Mais Julian l'avait déjà vu pleurer. Une fois. C'était peu après que son propre père avait donné le chèque à ses parents. Bien évidemment, Julian n'était pas insensible à tout cela. Elle avait beau croire qu'il avait un coeur de pierre, il était plus que touché quand il la voyait dans cet état-là. Il était attaché à elle, contrairement à ce qu'on pouvait croire. En quelques pas, il la rejoignit rapidement. Il approcha sa main de la jeune femme, comme s'il s'apprêtait à faire un geste réconfortant, comme s'il allait poser sa main sur son épaule pour la soutenir. Mais le jeune homme se rétracta vite, laissant retomber mollement sa main. Elle le jetterait probablement. Autant éviter de la brusquer davantage. Ses yeux verts étaient posés sur elle. Julian était inquiet et cela se ressentit dans sa voix, quand il lâcha :

Leanne, mais... Qu'est-ce que tu fais là ?

Il regarda autour d'elle, comme s'il cherchait Maëlys des yeux. Julian était parfois long à la détente, mais là, à vrai dire, il avait la trouille à l'idée que ce soit bien ce qu'il pensait. Il enchaîna alors :

Ne me dis qu'il est arrivé quelque chose à Maëlys...

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Julian ∞ Leanne

prouve-moi que je peux compter sur toi.

Des journées comme celle-ci, Leanne en avait déjà rêvé. Enfin, cauchemarder était plutôt le terme exact. Des cauchemars dans lesquels sa fille n’allait pas bien, dans lesquels sa santé se dégradait. La santé de Maëlys avait toujours été problématique. Lorsqu’elle avait appris que sa fille souffrait de problèmes respiratoires, Leanne avait, pendant quelques instants, complètement déboussolée. C’était un peu comme si le monde s’était écroulé. Sur le moment, elle n’avait pas compris pourquoi il avait fallu que cela tombe sur sa fille. Comme si cela n’était pas déjà compliqué d’être seule pour l’élever. Elle ne roulait pas sur l’or et voilà qu’on lui rajoutait des frais médicaux du jour au lendemain. Elle avait quand même réussi à s’en sortir, prenant un job en plus. De toute façon, elle aurait tout fait pour le bonheur et le bienêtre de sa fille. Au fil des années, Maëlys en avait eu des crises. Des petites, jamais de quoi devoir aller à l’hôpital. Le personnel enseignant était au courant de toute façon. Ils savaient quoi faire. Comme aujourd’hui par exemple. Ils avaient su quoi faire. Ils avaient appelé l’hôpital directement et une ambulance était venue chercher la petite. Leanne s’en voulait. Elle s’en voulait de ne pas avoir été là quand sa petite a commencé à montrer des signes inquiétants. Bien évidemment, elle ne pouvait être là à chaque fois mais elle s’en voulait quand même. La jeune femme n’avait jamais aimé les hôpitaux. La vie et la mort se croisaient, se côtoyaient trop facilement à son goût. Et voilà qu’elle croisait, dans cet hôpital, Julian. Elle ne l’avait plus revu depuis leur dernière rencontre assez houleuse pour tout dire. Là, pourtant, Leanne n’avait aucune envie de s’énerver sur lui, de lui trouver un quelconque reproche à lui balancer à la figure. Elle avait à peine prononcé le prénom du jeune homme que celui-ci s’était rapproché d’elle. C’est à peine si elle vit sa main se lever et retomber de suite tellement les larmes coulaient. La présence de la jeune femme le surprit. « Je ... C’est... » Totalement paniquée et perdue, elle avait l’impression qu’on lui ôtait les mots de la bouche. Elle avait peur de lui dire. Le dire à voix haute, ce serait comme apprendre la nouvelle une nouvelle fois. Julian était cependant loin d’être aveugle. Les mots qu’il prononça n’eurent pour effet que de redoubler les pleurs de la jeune femme. « Si... » Leanne s’appuya contre le mur près d’elle. « Elle a fait une crise....L’enseignante et la directrice ont du appeler l’hôpital tellement la crise était forte. » Une infirmière sortit d’une salle et Leanne crut un instant qu’elle allait lui dire quelque chose sur l’état de sa fille mais il n’en fut rien. « On ne veut rien me dire. Ils disent qu’ils sont en train de lui faire passer des examens ou des analyses, je sais plus trop... » La jeune femme osa enfin croiser le regard de son ex. « J’aurai dû être là quand c’est arrivé, j’aurai dû...Je m’en veux tellement Julian ... Je suis désolée. »

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Prouve-moi que je peux compter sur toi

Leanne ∞ Julian

Quand il avait aperçu Leanne, sur le coup, Julian s'était dit qu'il tombait toujours sur elle quand il ne le fallait pas. Leur dernière entrevue ne s'était pas bien passée et il craignait l'idée de la revoir. Julian avait beau jouer l'homme fier en toute circonstance, il fallait dire qu'il ne faisait pas le malin face à la jeune femme. Ils avaient tous les deux un caractère fort... trop fort peut-être. Cela faisait forcément des étincelles. Mais à cet instant, tout était différent. Ils étaient dans un hôpital et Julian ressentait tout le bouleversement de Leanne. Il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre qu'il s'était passé quelque chose. La rejoignant rapidement, il lui demanda ce qu'elle faisait là. La jeune femme était dans tous ses états, c'était d'ailleurs bien la première fois qu'il la voyait dans un tel état de panique. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre que cela venait de Maëlys. Il n'y avait que pour son enfant qu'une mère pouvait réagir de cette manière. Bien sûr, Julian espérait qu'elle lui dise que non, ce n'était pas la petite qui était aux urgences. Tant pis s'il passait pour un sans-coeur. La volonté de protéger cette petite fille, qui n'était autre que sa chair et son sang; de la voir en bonne santé, était bien plus forte que tout. Ce qu'il se passait à l'intérieur du jeune homme était indescriptible. Et ce qu'il redoutait arriva. C'était Maëlys qui était ici. L'inquiétude l'envahit alors de plus belle, attendant des informations supplémentaires. Que s'était-elle fait ? Etait-ce grave ? Oui, Julian se posait un tas de questions. Il s'inquiétait pour quelqu'un d'autre que lui et c'était toujours étrange comme ressenti. Il fronça les sourcils et écouta Leanne avec attention. Une crise ? Cela ne l'avançait pas plus, mais avant qu'il ne puisse répondre quoique ce soit, une infirmière sortit d'une salle et passa devant eux sans un mot. Faux espoir. Et cela le rendait presque irritable. Il reposa son regard sur son ex alors qu'elle lui annonçait que les médecins étaient en train d'examiner la petite fille.

Dès qu'ils en sauront davantage, tu seras la première prévenue. Ils savent ce qu'ils font, ne t'en fais pas.

Julian semblait d'un calme étonnant. Bizarre lorsque l'on connaissait son impulsivité. Or, au plus profond de lui-même, c'était la tempête. Mais il ne voulait pas inquiéter davantage Leanne. Il ne voulait pas être un boulet, mais plutôt un soutien. Plongeant son regard dans le sien, il secoua vigoureusement la tête à ses dernières paroles. Même s'il était en froid avec Leanne, il y avait bien une chose que Julian refusait : qu'elle culpabilise vis-à-vis d'une telle situation.

Je ne veux pas que tu te dises ça, Leanne. C'est arrivé à l'école, même si elle était avec toi, tu n'aurais rien pu faire contre. - il l'observa avec attention. Leanne était une mère merveilleuse, c'était certain. Il était donc hors de question qu'elle s'en veuille - Mais... c'est la première fois qu'elle fait ça ? Et cette crise, ça consiste en quoi, au juste ?

Julian avait besoin de savoir ce que sa fille avait exactement. Hormis le fait qu'elle ait eu une crise, il n'en savait pas plus. Ce qui le rendait encore plus inquiet.

Spoiler:

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