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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora

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Elijah Bishop
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MessageSujet: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyLun 12 Juin 2023 - 22:13

18h. J'quitte la station-service, celle dans laquelle je bosse depuis des années maintenant. J'ai jamais eu l'intention de changer quoi que ce soit. Il est très bien ce boulot. Le patron est vraiment cool, j'peux rester la plupart du temps à traîner sur le parvis de la boutique pour m'entraîner à faire du skate et puis, j'ai un accès infini aux snikers et au sprite. En vrai, est-ce que je pourrais rêver mieux ? (Oui très clairement, mais la flemme d'me bouger, partisan du moindre effort pour toujours.) Comme d'habitude, j'me déplace qu'en skate et j'prends la direction de l'appartement dans lequel je vis avec Alexis. En ce moment, c'est pas le climax de la joie pour elle, alors j'fais mon maximum pour être là pour elle. J'sais ce qu'elle traverse, et j'essaye d'être présent à l'appartement le plus souvent possible, pour lui montrer que j'suis là. Et comme j'suis le coloc le plus génial de l'univers, j'lui ai même ramené un p'tit paquet de cookies que j'ai choppé dans la réserve de la boutique. J'suis d'assez bonne humeur, bien content d'avoir enfin terminé cette journée de travail. J'arrive en pas de l'immeuble, alors j'ramène mon skate à ma main et j'me mets à monter les marches, deux par deux, comme j'fais toujours. J'sais pas être calme, j'sais pas faire les choses tranquillement. J'ai toujours ce bouillonnement en moi. J'arrive sur le palier de notre immeuble, presque comme une furie. J'ai déjà la main fourrée dans la poche de mon jean à la recherche des clefs de l'appartement, c'est alors que j'remarque la présence de quelqu'un, avec moi. Cette personne là, elle sort de l'appartement, juste à côté du notre. J'y prête qu'une attention rapide, "Bonjour!" que j'lance poliment avec entrain et un joli sourire. J'porte mon regard deux secondes sur cette nouvelle voisine et là, j'perds mon sourire. En l'espace d'une demi seconde, mon coeur rate un battement, et j'lâche mes clefs ainsi que mon skate qui viennent tout deux percuter le sol. Ouais, ca fait très dramatique vu de l'extérieur, mais là, j'peux pas faire autrement. Parce que là, devant moi, c'est pas n'importe qui. En fait, j'suis pas tout à fait sûr que ce soit elle, parce que ça fait cinq ans que j'l'ai pas vu. Alors, j'fronce un peu les sourcils. Mais bordel, que fait ma soeur sur le palier de mon appartement ? Et qu'est ce qu'elle fait ici à Bowen? J'comprends plus rien. J'crois que ça se voit dans mon regard que c'est le vide. Ma soeur, j'l'ai pas vu depuis qu'elle est partie, j'ai aucune nouvelle d'elle, parce qu'on est parti fâché. J'sais pas comment accueillir ce truc là, c'est un mélange de sentiments tellement différents que j'suis un peu sonné. J'ai comme un mouvement de recul avec ma tête, comme si j'essayais d'analyser un truc qui m'échappait totalement. "Ro .. Rori?" Comme si j'avais besoin d'être sûr .. alors que j'vois bien, que c'est elle. Ses yeux bleus, j'pourrais jamais les oublier.

@Aurora Bishop

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☽☽ Si c'était si facile, tout le monde le ferait, qui tu serais pour réussir où tous les autres ont échoué? Oublie tes rêves prétentieux, redescend sur terre ou tu n'en reviendras jamais

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Aurora Bishop
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STATUT : Malgré les up and down, mon coeur est à présent pris par le tendre, maladroit et parfois un peu idiot Ari Coleman.

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⇢ à propos de moi
: Je suis née à Bowen, mais je suis partie vivre à Londres 5 ans pour mes études en musique. Là-bas j'ai rencontré l'amour, mais notre relation était toxique, aussitôt mon diplôme en poche, j'ai fuis Londres pour retrouver ma ville natale. Je me suis trouvée un petit job d'assistante de production et je continue la musique en parallèle. Sinon je suis Vegan et allergique aux arachides si jamais ça t'intéresse ! Je suis pas méchante, juste un peu chiante, mais si tu veux faire connaissance n'hésite pas !
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyLun 12 Juin 2023 - 23:25


Je ne savais plus vraiment où donner de la tête depuis mon retour. Entre mon emménagement et puis mon nouveau boulot, ma vie avait pris un tout autre tournant. Mais est-ce que tout cela n'aurait pas été des excuses pour repousser l'inévitable ? Et par l'inévitable, je parlais évidemment de revoir Elijah. Bowen n'était pas une immense ville et c'était certains qu'on finirait par se croiser, tôt ou tard. Depuis que j'étais revenu, maman demandais sans cesse si j'avais reparlé à mon frère. La réponse était inévitablement la même à chaque fois... Non. Pourquoi ? Parce que je n'avais aucune idée de sa réaction et que finalement, ce que je ne savais pas ne pouvais pas me faire de mal !  Je ne suis pas certaine que je parviendrai à me remettre d'un nouveau rejet de sa part, puisque c'était ce que j'avais ressenti, un rejet, un nouvel abandon. Pourtant, il me manquait terriblement, et mon cerveau, comme pour me punir, me donnait l'impression de la voir partout. Comme l'autre fois que je regardais par la fenêtre de mon studio, quand j'ai vu ce mec partir en Skate, j'ai vraiment cru que c'était lui, mais le temps de réaliser, il avait déjà disparu. Cela devait être probablement ma tête qui me jouait des tours. Aujourd'hui, je ne travaillais pas. J'avais passé ma journée enfermée à faire de la musique, sauf que je me suis mise à culpabiliser de n'avoir pas bouger de chez moi. Alors j'ai décidé d'aller faire un tour à la plage. Une fois une paire de sandale enfilé, je suis sortie de chez moi. J'étais en train de fermer ma porte, quand j'ai entendu quelqu'un me saluer. - Bonjour ! Mais quand j'ai relevé la tête pour mettre un visage sur mon interlocuteur, ma mâchoire s'est décroché et je jurerai que mon coeur a sauté un battement et que mon souffle s'est coupé. Pourquoi on se retrouve sur le même palier ? Pourquoi il as les clés de chez Alexis ? C'est chelou quand même... Mon cerveau tourne a dix mille à l'heure. J'ai les mains moites, si moites que mes clefs me glisse d'entre les doigts. Puis mon cerveau fait le pont avec les mots de maman : - Je t'ai trouvé le studio PAR-FAIT, le voisinage est vraiment super ! Ces mots, associés au fait qu'elle m'a demandé 356 fois si j'avais revue Elijah. Oh putain le traquenard ! Je secoue alors la tête comme pour m'ancrer à nouveau dans le moment présent. Eli... Je... je te jure que je savais pas c'est... maman qui m'a trouvé ce studio quand je lui ai dit que je rentrais... Et là, mon coeur me crie de lui sauter au cou, mais ma tête m'en empêche de peur de me faire rejeter violemment. Surbmergée par un flot de sentiments tous aussi contradictoire que complémentaire, je sens mon regard s'embué et rapidement débordé de larmes. Je lui en veux tellement de m'avoir laisser, alors que j'avais besoin de lui mais à la fois... suis-je vraiment en capacité de dire quoi que ce soit alors que je suis partie ? Je reste là, pétrifié face à lui, la bataille entre mon coeur et mon cerveau battant son plein. - Tu m'as manqué.
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMar 13 Juin 2023 - 18:25

C'était une journée basique. Tout ce qu'on fait de plus basique. Il n'y avait eu aucun contre-temps dans ma journée, j'avais bien traîné derrière le comptoir de la station service, j'avais textoté avec Leyla une p'tite partie de la matinée et j'avais fini mon après-midi à m'entraîner au skate devant la boutique. C'était calme, comme toujours. Cette station service se trouvait un peu excentrée, en périphérie de la ville, alors les clients n'étaient pas très nombreux. Parfois je m'ennuyais, mais la plupart du temps, je trouvais ce vide tout à fait confortable. J'avais pas besoin d'avoir un boulot de ouf moi, le moins de responsabilité possible, ça m'allait parfaitement. J'avais toujours chercher à en faire le moins possible, j'me contentais de ça. Ca payait les factures et ça me permettait de vivre à côté, de profiter de la vie, d'pas me prendre la tête. J'préférais consacrer du temps aux personnes qui comptaient vraiment pour moi et être disponible, quoi qu'il arrive. Alors ouais, j'ferais jamais fortune mais ça m'intéressait pas tellement l'argent. Et puis, j'avais pas l'ambition suffisamment gonflée pour prétendre à ça. Alors j'me laissais vivre, au rythme des saisons de Bowen, depuis ma naissance.

Ce jour là, j'étais très très loin d'me douter que ma journée allait basculer. Dans ma tête, ça ressemblait plutôt à ça: moi qui rentre à l'appartement, prenant soin d'aller voir Alexis, d'm'assurer si elle allait bien, si elle avait besoin de quelque chose. Et puis, si par hasard elle n'avait pas été à l'appartement, j'aurais tout de suite pris mon téléphone, pour m'assurer d'savoir qu'elle n'était pas toute seule en train d'se prendre un comprimé d'oxy. Une fois l'esprit libre, j'aurais probablement été prendre une douche, puis j'aurais certainement proposé à Leyla d'la rejoindre, ou qu'elle vienne à l'appart. On passait beaucoup de temps ensemble, c'était vraiment une petite merveille cette nana, et elle me rendait très, très heureux. Mais apparement, le destin avait décidé d'la jouer différemment avec moi ce soir. Il avait décidé d'me planter devant les yeux une personne avec qui c'était .. flou? Ouais, j'suis pas certain du terme, mais c'est tout à fait ce que j'avais ressenti quand mon regard s'était posé dans le sien. Aurora. Ma petite soeur. J'm'attendais pas à la voir et j'avais senti autour de moi que ça commençait un peu à tourner. Comme si le temps avait décidé de s'arrêter et ça m'avait fichu un sacré coup de vertige en dedans. J'essayais de rationaliser les choses. Alors, j'avais juste prononcé son prénom. Comme pour m'assurer que c'était bien elle.

En l'espace d'une seconde, j'me revoyais cinq ans en arrière. J'pouvais revivre exactement tout, au détail près. J'me souviens de cette soirée, lorsqu'on mangeait avec notre mère et notre autre frère. Le repas, c'était la bonne ambiance. Maman nous avait cuisiné des plats délicieux, j'crois qu'on était tous réuni pour son anniversaire. J'me sentais bien là, entouré d'mes proches. Et puis, Aurora, elle avait commencé à parler d'un plan qu'elle avait, pour poursuivre ses études en Europe. J'avais un peu tiqué, mais j'avais rien dit. Notre frère et notre mère, ils avaient tout de suite exalté, emballé par l'idée. "Mais ma chérie, c'est une très bonne nouvelle ça! Tu as eu des contacts sur place déjà?" Moi, j'me sentais trahi. J'avais l'impression que Rori, elle avait tout planifié dans notre dos et qu'elle nous assénait un truc bien violent, tout d'un coup. En l'espace de deux minutes, c'était plié. C'était plus qu'un plan en fait, elle avait déjà été accepté dans une école. Elle s'y voyait déjà. Moi j'étais resté très silencieux jusqu'à la fin du repas. On avait finit par s'mettre à discuter elle et moi. Avec son p'tit sourire habituel, elle m'avait souligné qu'elle me trouvait bien silencieux. Et moi j'avais juste haussé les épaules. "J'veux pas qu'tu partes." que j'lui avais lâché. Elle avait été surprise. Et puis, les jours avaient passés. Beaucoup trop vite. Aurora, elle avait pris son billet d'avion et j'me souviens encore de la voir dévaler les escaliers, le jour du grand départ. Il y avait trois valises dans l'entrée. J'avais juste l'impression qu'elle se déracinait d'ici, qu'elle prenait tout ce qu'elle avait et qu'elle nous abandonnait. Qu'elle m'abandonnait.  Moi, j'étais dans un coin d'l'entrée, l'épaule reposant sur l'encadrement d'la porte et j'disais rien. J'avais toujours ce p'tit espoir qu'elle n'allait pas partir, qu'elle allait faire demi-tour. Mais non, on s'était retrouvé bien trop vite dans le hall de l'aéroport. Et moi, j'avais l'impression qu'on m'arrachait un bout de moi. Alors ouais, avec Rori, ça avait toujours été un amour vache, on aimait bien s'envoyer des trucs à la tête, mais c'était toujours débordant d'amour. Notre mère, elle avait bataillé une bonne partie de notre adolescence pour qu'on s'mette à mieux se parler, mais on fonctionnait comme ça. C'était comme ça que Rori et Jaja matchaient le mieux. Et là, elle s'apprêtait à tout envoyer en l'air, mettant plusieurs continents de distance entre nous. J'revivais l'abandon de notre père. J'avais l'impression qu'Aurora, elle ne voulait plus être ici, qu'elle était pas bien avec nous, tout comme notre père. Et ça, j'avais jamais digéré. Alors, juste avant qu'on se sépare, juste avant qu'elle parte, j'lui avais lâché quelques mots. "Même pas en rêve que j'viendrais te voir. Ta place est ici est nulle part ailleurs." C'était sorti, tout seul. J'lui avais dis ça, les iris bien plantées dans les siennes, d'un air de défis, comme si j'extériorisais tout ce que j'avais, tout ce que ça me procurait. J'voulais la blesser, volontairement. C'était bien la première fois que j'agissais d'cette façon. Et en quelque sorte, j'avais moi-même éloignée ma soeur. Je l'avais éloignée de moi, délibérément. Elle n'avait rien répondu, elle avait pris notre mère dans les bras une dernière fois et elle avait tourné les talons. J'avais ressenti une espèce de boule dans le fond de ma gorge. A ce moment là, ma mère m'avait regardé, presque avec tristesse. On venait de signer là un traité de guerre. Une guerre froide, silencieuse, insidieuse. Les pires guerres. Et les jours, les semaines, les mois, les années avaient défilés sans qu'on ne se reparle plus jamais. J'avais jamais demandé moi même des nouvelles d'Aurora à ma mère ou à notre frère. J'avais toujours choppé des brides d'informations, comme ça, au détour de conversations, tendant l'oreille quand j'entendais son prénom. Mais rien de plus. Je l'avais rayé de ma vie. Par tristesse, par orgueil, par connerie.

Mais je ne l'avais jamais oublié Rori. Jamais. Elle n'était jamais vraiment sortie de mon esprit. Parfois, ça me prenait d'y penser. Quand j'avais un p'tit moment de calme dans ma vie. Quand j'me retrouvais face à moi même, quand tout était vide. Elle revenait, inlassablement. J'revivais toujours ce jour là, à l'aéroport. Et j'l'imaginais aussi, j'essayais d'savoir ce qu'elle faisait, j'me demandais si elle était heureuse. Et parfois, j'me surprenais à avoir envie de lui parler. De briser cette glace. De faire imploser ce silence trop douloureux. Mais non, jamais. J'me ressaisissais, me convaincant que c'était elle la fautive, qu'elle n'avait pas à partir comme ça. J'lui remettais la faute sur les épaules, parce que j'étais un putain de lâche. C'était tellement mieux de faire l'autruche, de mettre de côté ses propres faiblesses, ses propres erreurs, et d'tout remettre sur le dos des autres. Cette fâcheuse tendance, elle ne m'avait jamais lâché et c'est ce qui m'avait permis, jour après jour, d'entretenir ce silence entre nous.

Et ce silence là, aujourd'hui, sur le palier de nos appartements, ils venaient d'se rompre, sans même qu'on ait eu à faire aucun effort. Parce qu'elle était rentrée, elle était là Rori, en chaire et en os devant moi, à Bowen. C'qui fut assez étonnant, c'est que Rori, la première chose qu'elle avait fait, c'était d'se justifier de sa présence dans mon immeuble. J'avais pas encore eu le temps de tout assimilé mais effectivement, c'était pas possible qu'un hasard pareil puisse arriver. Rori m'expliqua brièvement que c'était notre mère qui lui avait trouvé ce studio. C'était tout sauf étonnant de sa part. Elle avait passé cinq ans à remuer ciel et terre pour ramener ses enfants à la raison. J'crois que j'avais un peu sous-estimé la douleur qu'on avait infligé à notre pauvre mère en rompant notre relation de cette manière. On avait un peu agit comme des égoïstes sur ce coup là. Je secouais la tête, lentement. "Ca m'étonne pas d'elle." que je murmure doucement. J'la regarde ma soeur. J'essaye de m'ancrer dans l'instant, j'essaye d'me rendre véritablement compte qu'elle est là devant moi. Et j'arrive pas tellement à lire mes ressentis à ce moment là. J'crois que c'est surtout de la surprise. J'suis plus en colère, j'suis plus triste, j'suis plus vide. On reste là, planté l'un devant l'autre. Les secondes semblent s'écouler tellement lentement. Rori, elle finit par rompre ce nouveau silence. "Tu m'as manqué." Mon coeur se serre. Comment elle m'a manqué elle aussi. J'suis pas du genre à chialer, -sauf quand la vie d'Alexis rentre en ligne de compte- mais j'sens bien là, que ma gorge se serre. J'bataille entre plein de sentiments, j'arrive plus tellement à savoir ce que je devrais faire. De toute évidence, j'peux pas lui tourner le dos maintenant. Ca me traverse même pas l'esprit. J'peux que être là, pour elle. J'plante mon regard dans le sien. On a les mêmes yeux bleus, même si les siens sont encore plus perçants, plus profonds, plus beaux. J'fais un pas dans sa direction. Et dans un élan purement fraternel, guidé simplement par l'amour d'un frère pour sa soeur, j'ouvre mes bras et j'la serre contre moi. J'la serre fort, puissamment, ma main se pose à l'arrière de sa tête et ma tête trouve le creux de son épaule. J'ferme les yeux, quelques instants. "Comment tu m'as manqué toi aussi." que j'lui murmure, doucement. J'ai pas envie de quitter cet étreinte tout de suite. Parce que ça fait cinq longue année que je n'ai pas pu prendre ma soeur dans mes bras. Cela dit, à tout bien réfléchir, c'est p'tete l'une des premières fois. Quand on était plus jeune, ce genre de câlins là, c'était plutôt rare. On s'aimait hein, c'était pas la question, mais généralement, quand on partageait un bon moment et que c'était le moment des câlins en famille, c'était davantage des "oh, berk, j'préfère faire un câlin au chien plutôt qu'elle celle là." Et puis j'me marrais, Rori me faisait un doigt d'honneur et j'finissais par lui faire un p'tit sourire amusé, me contentant de passer mon bras autour de ses épaules, juste pour l'attirer vers moi, deux secondes, pas plus. Et souvent, Rori, elle s'extirpait avec une mine faussement dégoutée, mais avec un p'tit sourire en coin. Voilà comment on avait l'habitude de s'aimer avec ma soeur. Mais bordel, là, c'était viscéral. J'avais besoin d'la sentir là, contre moi. Comment on avait pu en arriver là? J'en avais pas la moindre idée et je savais parfaitement qu'on allait devoir s'expliquer, mettre les choses à plat. On avait très certainement tout un tas d'choses bien enfoui en dedans de nous et il fallait que ça sorte, un moment ou un autre. J'desserrais mon étreinte lentement. J'm'étais bien ancré là, j'avais pris la mesure de la réalité, et surtout, j'réalisais tout doucement qu'elle était là. Bien là. J'la regardais, j'avais un espèce de p'tit sourire un peu niais accroché au visage, parce que là, tout de suite, je ressentais plutôt de la joie qu'autre chose. Mais une p'tite voix, dans ma tête, me rappela une fois de plus la vérité d'notre situation. On était devenu comme des étrangers l'un à l'autre, il allait falloir qu'on se ré-apprivoise. Ca allait prendre du temps, assurément. Un doute me parcourut, le temps d'une seconde, alors j'la regardais, en plissant un peu les yeux, comme pour tenter de bien voir au fond d'son esprit. "T'es vraiment de retour? Pour genre, longtemps?" J'voulais m'assurer que ça soit bien définitif, que c'était pas une fausse joie.

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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMar 13 Juin 2023 - 21:42

Cet instant était étrange, surréaliste. Je l'avais souvent imaginé, fantasmé cet instant. Ces retrouvailles avaient souvent traversés mon esprit accompagné de leur lot de doutes et de craintes, mais il n'avais rien à voir avec ce que mon imagination fertile avait créé. En même temps, dans tout les scénarios que je m'étais fait, je le revoyais là où je l'avais décidé et au moment où j'étais décidée et prête, sauf que les jours ont passés et que je ne me suis jamais sentie suffisamment prête pour sauter le pas. Alors finalement, est-ce que ce moment, n'est pas le moment parfait ? Un moment suspendu, inattendu et totalement improvisé ? Seuls nos instincts réagissent, nos cerveaux, coupés par la surprise n'ont pas le temps de trop réfléchir et laissent peut être finalement parler le coeur ?

Pour le moment, j'ai comme un moment d'absence quand je croise son regard, je ne suis pas sur ce palier, ni à cette heure, ni même cette année... je suis totalement propulsé il y a cinq ans. Tout est figé dans ma mémoire comme gravé dans un disque dur. Chaque son, chaque odeur, chaque sensation de ce hall d'aéroport, je les ressent à l'identique. Et les sentiments que j'ai ressentis lors des derniers mots qu'il m'a prononcé se reproduisent à l'identique. Pourtant, je suis ramener par sa voix dans le présent, quand il dit que ça ne l'étonne pas de maman. En réalité, moi non plus. Elle aurait fait n'importe quoi pour qu'on arrête de se déchirer et puis elle avait vu claire dans nos silences. Elle savait qu'aussi vache nous puissions être entre nous avant mon départ, cette séparation était un déchirement. Du moins, pour moi elle l'était et j'avais surestimé ma capacité à faire comme si de rien était. Parce que pendant cinq ans, chacune de mes victoires, chacunes de mes défaites, chacune de mes peurs ou de mes craintes, il n'y avais personne d'autre à qui j'avais autant envie d'en parler qu'à Elijah. J'aurais aimé qu'il vienne voir Londres, qu'il voit mon studio londonnien, mon école peut être même qu'il assiste à l'un des concerts que j'avaient pu donner dans le cadre de mes études. J'aurai voulu qu'il rencontre Darrel, quand tout allait encore bien, lui il aurait lu en lui et il m'aurait probablement dis que j'étais en train de faire une connerie. Est-ce que je l'aurai écouter ? Sûrement pas au début, mais jamais ça n'aurait quitter ma tête. Chaque fois que je parlais de mes réussites à maman, j'espérait que ça allait jusqu'aux oreilles de Elijah et qu'il était fier de moi, même si cela s'exprimais uniquement par des silences. Savait-il que j'avais eu mon diplôme ? Que j'étais major de promo ? Que j'avais un job ? Non, il ne savait probablement rien de tout ça et pourtant j'avais envie de lui dire tout ça et de voir son regard fier. Parce que c'est toujours ce que j'ai cherché avec lui, sa fierté, son attention et son amour.

Mais je reste silencieuse, complètement déboussolée. Tout ce que je parviens à lui dire c'est qu'il me manque. Quand il commence à approcher soudainement vers moi, mon coeur a un soubresault qui fait tressauter mon corps entier et mon instinct de survie s'enclenche bêtement, me faisant reculer d'un pas et mes bras se levant légèrement, prêt à me protéger. Est-ce que j'ai eu peur de ce que pouvait me faire mon propre frère ? Absolument pas, du moins mon cerveau savait que je ne risquais rien, mon corps cependant avait encore des réflexes d'avoir été parfois "un peu" malmené. Cependant, je me retrouve alors plaqué contre lui et je mets quelques instant à réaliser avant de l'enlacer à mon tour. Quand il me dit que je lui ai manqué, j'explose en sanglot et m'accroche à son t-shirt désésperemment en pleurant à chaudes larmes. Mon coeur bat si fort, qu'il me fait presque mal dans ma poitrine. Je m'étouffe alors pratiquement dans mes sanglots. Je ne suis pas triste, j'évacue juste un trop plein. Il était la dernière chose que je devais accomplir pour clôturer mon chapitre de vie à Londres et mettre le mot fin sur une partie de ma vie. Sa chaleur et ses bras me fond du bien et j'ai envie de rester là encore un long moment, aggripé à lui comme à ma planche de salue, comme Rose sur cette satanée porte à la fin de Titanic. Et oui... il y avais de la place pour deux si elle avait bouger son gros cul.

C'est à contre coeur que je me détache de lui quand je le sens défaire son étreinte autour de moi. Je me recule alors un peu en essuyant mes larmes sur mes joues. Je tente de reprendre une respiration plus calme. A sa question, je lui offre un petit sourire doux et je hoche la tête. - Oui, ma place elle est ici maintenant. Mon regard trouve alors le sien, après que j'ai volontairement utiliser les mots qu'il avait employé cinq ans auparavant.

__________________________


Love when it comes without a warnin' 'Cause waitin' for it gets so borin' A lot can change in twenty seconds A lot can happen in the dark Love when it makes you lose your bearings Some information's not for sharing Use different names at hotel check-ins It's hard to stop it once it starts It starts I'm not sentimental But there's somethin' 'bout the way you look tonight, mm Makes me wanna take a picture Make a movie with you that we'd have to hide (A.)
codage par Laxy Dunbar
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMer 14 Juin 2023 - 20:31

D'la revoir là, devant moi, j'm'y attendais pas. C'est pas violent, c'est pas désagréable, c'est juste inattendue. C'est fou, quand même, comment la vie elle peut prendre une toute autre tournure, en un fragment de seconde. J'mets du temps à réaliser qu'elle est là devant moi. Aurora, avec les années, elle était devenu plutôt comme un spectre. J'l'avais moi-même volontairement reléguée à ce statut. Et j'm'en étais voulu, de nombreuses fois, des mots que j'avais pu lui balancer à la figure ce fameux jour à l'aéroport. J'revoyais tout, j'avais tout analyser, chaque micro-seconde j'les avais passées et repassées dans ma tête. J'lui en voulais, je m'en voulais, c'était douloureux, alors comme j'faisais toujours, j'avais fait l'autruche. Tentant inlassablement de mettre ça dans un coin d'ma tête, bien enfoui, pour ne pas trop y penser. Sauf que Rori, elle faisait partie de moi. On avait grandit ensemble, on s'était aimé, on s'était détesté aussi, à notre manière. Juste de la vacherie fraternelle. J'crois que le plus grand dommage collatéral de cette situation, c'était notre pauvre maman. Elle avait tenté, par tous les moyens, de nous faire entendre raison. Elle m'avait mainte fois donner des nouvelles d'Aurora, mais j'faisais mine de pas les entendre. Même si j'imprimais tout bien, au fond de moi. Ma mère, elle essayé de me raisonner, au début. Me sommant de lui envoyer un message, de l'appeler, de prendre des billets pour Londres. Mais non, j'avais rien fait de tout ça, et au fil des mois, Aurora était devenu un sujet tabou lorsque j'étais là. Daniel aussi, il avait essayé d'me convaincre d'arranger les choses. On s'était un peu embrouillé par rapport à ça. Comme toujours. Parce que j'supportais pas qu'il me donne des conseils. J'étais borné, têtu, con.

Mais là, d'la revoir ici, j'sentais que toute l'animosité que j'avais ressenti à son égard, il se volatilisait. Parce que c'était trop dur comme combat. J'lâchais les armes, je capitulais, parce que j'avais besoin d'ma soeur. C'était pas questionnable. Et ces cinq années avaient été définitivement trop longues. Ca m'étonnait même pas de notre mère qu'elle ait trouvé un studio à Rori, juste à côté de mon appartement. C'était d'la manigance signé maman Bishop et au fond, on pouvait pas lui en vouloir. Au contraire, elle faisait ça pour nous, pour notre santé mentale et pour qu'enfin on enterre cette putain de hache de guerre, qui n'avait plus lieu d'être. Elle m'avait dit juste quelques mots Aurora. Quelques mots qui m'avaient fait un bien fou. J'lui avais manqué. Mais c'était tellement réciproque. J'avais juste l'impression là, de retrouver une partie de moi. Que j'étais enfin entier. J'mettais approché d'elle, pour la prendre dans mes bras, parce que j'sentais que c'était viscéral. J'avais vu son p'tit mouvement de recul. Elle s'était protégée avec ses bras, juste une fraction de seconde. J'avais pas relevé sur le moment, mais ça me restait bien dans la tête. Est-ce qu'elle avait eu peur de moi? Est-ce qu'elle avait eu un mouvement de recul parce que j'méritais pas d'la prendre dans mes bras? Et puis finalement, elle s'était plaquée contre moi quand j'lui dis que moi aussi, elle m'a terriblement manqué. Rori, elle a toujours été émotive, ça fait partie d'elle. Et j'l'entends qui éclate en sanglots, elle s'accroche à mon t-shirt et ça me déchire le coeur de l'entendre pleurer comme ça. J'ferme les yeux, me mordant l'intérieur de la joue pour pas pleurer moi aussi, mais j'sens bien que l'émotion, elle me submerge, totalement. Mes yeux sont bordés de larmes à moi aussi. Mais j'craque pas. J'aurais pu cela dit, parce que ce moment là, cette étreinte, elle est salvatrice. Bordel, ça faisait tellement longtemps que j'aurais du faire ça, aller la voir, m'excuser et la prendre dans mes bras. J'desserre mon étreinte, ça fait déjà plusieurs dizaines de seconde qu'on est comme ça, là, dans le silence. Rori chasse les larmes de ses joues, et j'lui demande simplement si elle est là, de retour, pour de bon. Son sourire et sa p'tite phrase bien placée, m'arrache un sourire à moi aussi. C'était bien trouvé d'sa part, de reprendre mes mots, les mots blessants que j'avais eu à son égard. "J'aurais jamais du te dire ça. J'ai été très con." C'était une forme d'excuse parce que je reconnaissais largement mes tords aujourd'hui, dans cette histoire. J'la regarde encore, et toujours, ses beaux yeux bleus brillants. J'approche lentement ma main, pour chasser une nouvelle larme de sa joue. Puis, je dépose un baiser sur son front. "J'suis content que tu sois là, vraiment." Puis je me recule, et j'décide d'alléger un peu ce moment, parce que c'est beaucoup trop emprunt d'émotion et que j'suis toujours le premier à briser des ambiances un peu trop lourde. "Entre le câlin et le baiser là, j't'ai donné ton lot d'affection pour au moins six mois!" J'souris un peu, marquant une pause. "On a beaucoup de choses à se dire, toi et moi. Ca te dit on rentre et on s'pose?" Maintenant qu'elle est là, j'ai plus du tout envie de la laisser. Rori là, elle vient d'prendre une si grande place dans mon coeur. Enfin .. elle vient simplement de la reprendre. Après cinq ans.

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: Je suis née à Bowen, mais je suis partie vivre à Londres 5 ans pour mes études en musique. Là-bas j'ai rencontré l'amour, mais notre relation était toxique, aussitôt mon diplôme en poche, j'ai fuis Londres pour retrouver ma ville natale. Je me suis trouvée un petit job d'assistante de production et je continue la musique en parallèle. Sinon je suis Vegan et allergique aux arachides si jamais ça t'intéresse ! Je suis pas méchante, juste un peu chiante, mais si tu veux faire connaissance n'hésite pas !
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMer 14 Juin 2023 - 23:39

Et voilà. Maman venait de gagner. Son petit stratagème pour nous forcer à communiquer venait de fonctionner et sûrement encore mieux qu'elle ne le croyais. Pour qu'elle m'installe ici, c'est qu'elle pensais vraiment qu'il y aurai plus de résistance que ça. Sinon elle nous aurait inviter simplement chez elle, en même temps sans nous prévenir. Le résultat escompté était là, en une fraction de seconde, j'étais logée dans les bras de mon frère et je n'avais aucune envie de les quitter. J'étais bien là. Je me sentais en sécurité pour la première fois depuis longtemps parce que je savais que rien ne pourrais jamais m'arriver dans les bras de mon Eli.

Pendant cinq années, j'avais ressenti un gouffre au fond de moi, une sorte de vide que je n'avais jamais réussi à combler. Une sorte d'absence de bonheur que personne n'avais réussi à pallier. Je n'avais plus été heureuse depuis mon départ et j'avais mis ça sur le compte du mal du pays, mais lorsque j'avais perdu Elijah, c'était comme si on m'avais arraché une partie de moi. Comme si une partie de mon coeur et de mon âme étaient restés à Bowen avec lui et que je me retrouvais là, dans les rues de Londres, amputés d'une partie de moi. Et à l'instar de ces personnes a qui il manquait vraiment physiquement une partie de leur corps, moi aussi je souffrait sans le savoir de ce fameux syndrome du membre fantôme. Je souffrait de cette partie manquante de moi, terriblement et sans pour autant être capable de formaliser. Seule preuve de cette douleur, cette chanson que j'avais écrite en une seule nuit, lors de mon arrivée à Londres. Cette toute première nuit, j'avais été incapable de dormir et j'avais composé et écrite cette chanson, mettant ça sur le compte du décalage horaire. En réalité, mon âme avait juste besoin de posé à plat cette douleur insupportable causé par mon propre départ de ma ville natale.

Quand après cette étreinte, il me demande soudainement si je compte rester, comme dans un éclair de panique, de peur que je l'abandonne à nouveau. Je lui confirme que je ne compte pas partir en utilisant ses propres mots. Il ne s'excuse pas clairement, mais je comprends très bien que c'est ce qu'il veut faire passer. Je ne lui en demanderais pas plus, ses paroles sont suffisante pour m'apaiser. - J'y suis aussi pour quelque chose, si j'avais su te parler au lieu de me braquer, j'aurai pu t'expliquer que c'était réellement temporaire mais nécessaire parce que c'était important pour moi, parce que je ne voulais avoir aucun regret. C'était vraiment une école très prestigieuse, j'ai appris énormément et j'ai eu des opportunités complètement folle... J'en ressors grandis, diplômée et major de promo ! Je suis contente de lui partager cette nouvelle et puis j'ai encore tellement de chose à lui partager ! Il dépose un baiser sur mon front et ça m'arrache un sourire. - Je suis contente d'être rentrée aussi tu sais. Lorsqu'il tente d'alléger un peu l'atmosphère, un éclat de rire franc s'échappe de mes lèvres et je viens alors pincer sa joue. - Heureusement, t'a toujours ta vieille tête là ! Imagine si j'étais revenue et que tu était devenu beau, j'aurai été complètement perdue ! Et je lui tire la langue pour ponctuer ma phrase. Je prends alors sa main et le tire vers la porte de mon appartement, me baissant pour ramasser mes clés au passage. - Oui bien sûr ! Viens visiter mon chez moi et puis comme ça, je pourrais te montrer deux trois trucs que j'ai pu faire ! Après tout, il méritait bien de vraiment avoir un aperçu de pourquoi j'étais partis et ce que j'avais fait de ma vie pendant cinq ans ! J'ouvre alors la porte de chez moi et me décale pour le laisser entrer. - C'est pas très très grand du coup, j'avoue c'est un peu chargé avec tout mon matériel et là c'est un peu le bordel, j'ai fais de la musique toute la journée ! En témoigne mes instruments éparpillés un peu partout des micros et mon ordi sur le bureau encore allumé affichant fièrement mon logiciel de musique ainsi que le mur couvert de post-it d'idée, de bribes de paroles ou d'accords. Cela ne doit pas lui changer de ma chambre chez Maman, j'ai toujours été dans la lune et la tête toujours en création, alors je suis bien souvent bordélique et désorganisée ! Et encore, ici, je le suis retenue de carrément dessiner sur les murs comme chez maman. Je retire ma guitare et mon ukulélé du canapé pour lui laisser de la place. - Fais comme chez toi ! Tu veux un truc à boire ? Quand je remarque mon carnet ouvert sur la table basse, je m'empresse de le refermé et de le ranger précieusement dans un tiroir. Ce carnet, il doit le connaître, je n'ai jamais laissé personne y toucher et il n'a pas changer en cinq ans. En fait, je crois que certaines choses ne changent pas, ce qui a changé en moi, est plus profond que ça, mais je suis certaine qu'il ne tardera pas à le découvrir... s'il n'a pas déjà aperçu quelque chose avec mon mouvement de recule tout à l'heure.

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Love when it comes without a warnin' 'Cause waitin' for it gets so borin' A lot can change in twenty seconds A lot can happen in the dark Love when it makes you lose your bearings Some information's not for sharing Use different names at hotel check-ins It's hard to stop it once it starts It starts I'm not sentimental But there's somethin' 'bout the way you look tonight, mm Makes me wanna take a picture Make a movie with you that we'd have to hide (A.)
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyJeu 15 Juin 2023 - 20:28

J'pense que notre mère là, elle serait bien fière de nous. De voir que même après cinq ans, même après cette longue et insoutenable distance, on pouvait toujours la voir cette petite étincelle entre nous. J'l'avais senti, à l'instant où mes yeux s'étaient posé dans les siens. J'avais senti aussi une grosse vague de culpabilité. Comment j'avais pu laisser ma soeur sortir ainsi de ma vie? Elle qui, malgré nos vacheries à répétition, représentait une véritable partie de moi. On s'le disait jamais hein, qu'on s'aimait. Parce qu'entre un frère et une soeur, ça se dit pas ce genre de chose. Surtout quand chacun on s'était bien inscrit dans des rôles, qu'on cherchait toujours la p'tite bête. On en avait passé des journées à s'envoyer des horreurs au visage, mais toujours avec ce p'tit sourire satisfait. Et puis, on avait grandit ensemble. Alors on était rodé. Aurora, sa spécialité, c'était de me faire accuser à tord. Alors parfois, quand on était bien calme dans une de nos chambres en train de jouer, elle s'mettait à crier à l'aide. Comme ça, pour rien, alors que j'étais bien tranquille à côté d'elle. "Arrête Elijaaah! Maman! Elijah il m'embêêêêteee!" Alors moi, j'étais circonspect, à côté, j'regardais ma soeur avec l'envie d'lui donner un coup dans l'épaule. Et là notre mère, elle arrivait, bien saoulée de savoir que j'étais en train d'embêter Rori. Alors elle se mettait à me gronder. "Pour l'amour du ciel, Elijah, arrête de traumatiser ta soeur!" Alors, j'répondais, parce que j'trouvais ça vraiment injuste. "Mais maman, j'ai rien fais!" Et là, j'me prenais une petite tape derrière la tête. "Et en plus tu me réponds!" Alors j'me taisais et j'regardais Rori, avec son p'tit sourire malicieux là. Elle avait gagné un point supplémentaire. Mais la guerre, elle s'finissait jamais, parce que la fois d'après, c'est moi qui trouvait une manière de remporter la bataille suivante. C'était ça notre quotidien, et bordel, qu'est ce que ça me manquait cette époque.

D'la retrouver là, d'pouvoir la prendre très fort dans mes bras, ça me faisait un bien fou. Rori avait éclaté en sanglots, c'était intense comme retrouvailles. J'étais tiraillé par la douleur d'la voir pleurer, par la douleur de ces cinq ans, et par le sentiment de plénitude que j'ressentais maintenant qu'elle était là. Après notre petite étreinte, j'voulais mettre les choses au clair. Savoir si elle était là pour longtemps. Alors j'finissais par lui dire à quel point j'avais été con d'lui balancer cette phrase en pleine face à l'aéroport. Rori, elle s'mit aussi à reconnaître ses tords. Mais fond, je savais que c'était moi qui avait le plus déconner dans tout ça. J'l'écoutais, attentivement, et j'la comprenais. Un sourire s'étirait sur mon visage à mesure qu'elle me racontait sa réussite là bas. "J'suis très fier de toi, Rori." que j'lui disais simplement, me rendant bien compte que l'expérience de Londres pour elle, avait été plus que bénéfique. J'lui déposais un baiser sur le front avant d'lui dire bien comme il faut que les signes d'affection, c'était bien terminé jusqu'à nouvel ordre. Sa réplique m'arracha un rire. Aussi con que cela puisse paraître, ça me faisait du bien d'me faire traité de moche par ma soeur. J'lui répondais une grimace à son tirage de langue. Ouais, c'était une évidence, on s'était bien retrouvé là, et finalement, c'était assez rassurant de voir que notre complicité ne s'était pas évanouie, même après tout ce temps.

Rori me prit par la main, pour m'emmener dans son appartement. Juste avant, tout comme elle, je ramassais mes clefs que j'fourrais dans ma poche et je déposais ma planche de skate contre le mur, juste entre nos deux portes voisines. "J'ai bien hâte de découvrir tout ça." J'savais que la passion de ma soeur c'était la musique. Des bribes de conversation qu'elle avait eu avec ma mère par visio, quand j'étais un peu plus loin dans la pièce, j'en avais entendu des centaines, elle parlait beaucoup de ça. Mais je n'avais jamais vraiment entendu quoi que ce soit d'elle et de sa musique depuis cinq ans. Aurora se décale pour me laisser entrer, commençant à commenter un peu son appartement. Je l'écoute alors que mes yeux se posent un peu partout. C'est effectivement un peu le bordel, mais ça respire la créativité. Ca ressemble à Rori, en fait. J'retrouve une part d'elle, ici, comme celle qu'elle avait instauré dans sa chambre, quand on était plus jeunes. J'souris. Rori a toujours été la plus créative de nous trois. "C'est vraiment cool. C'est vraiment toi." que j'dis un peu pensif, en m'approchant un peu des instruments, comme un p'tit curieux. Mes doigts effleurent les cordes d'une guitare. J'me dirige vers le canapé que Rori débarrasse un peu, pour faire de la place.  Finalement, je m'affale dans le canapé, toujours en observant autour de moi. J'me sens étrangement bien là, dans l'univers de ma soeur. La musique, ça n'a jamais été mon truc. Cela dit, si j'avais voulu me lancer là dedans, j'aurais très probablement été très vite découragé, face au talent de ma soeur. Elle me propose quelque chose à boire. "Si t'es une vrai Bishop, tu dois sûrement avoir une p'tite bière!" C'était toujours l'heure de la bière, et là, il y avait une raison toute trouver pour boire un petit coup. Je souris lorsqu'elle attrape fermement son petit carnet. J'le pointe du doigt, amusé. "Tu l'as encore celui là? Ca parle de moi là dedans?" que j'demande un air un peu amusé sur le visage. J'savais rien de ce que ma soeur avait vécu à Londres, depuis cinq ans. Comme elle ignorait aussi ce qu'il s'était passé dans ma vie. On avait assurément un gros rattrapage à faire, mais ça m'allait, parce que là, cette soirée, c'était la notre.

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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyJeu 15 Juin 2023 - 23:14


Pour la peine et en guise de protestation envers notre mère et ses méthodes de petites manipulatrices (je savais à présent bien de qui je pouvais tenir finalement), je la laisserais poireauté encore un peu avant de lui dire que j'avais retrouver Elijah et qu'on s'était réconcilié. Après tout, ça lui fera un peu les pieds ! Après tout, ce ne serais pas la première fois que je la ferais tourner en bourrique. C'était un peu ma marque de fabrique, ma signature ! Combien de fois avais-je pleurer sur demande, juste parce que je voulais que Elijah partage son goûter avec moi parce que je voulais goûter ses gâteaux à lui ? Et chaque fois, elle tombait dans le panneau. Le pire c'est qu'elle a toujours voulu me choyer que je crois que ça marcherait encore !

Les sanglots passés, j'arrive tout de même à parler et m'ouvrir à lui. Mais lorsqu'il me dit qu'il est fier de moi, avec ce sourire et ce regard-là, j'ai l'impression alors que tout ce que j'ai fait n'était pas vain. J'ai toujours eu un problème avec ça, j'ai toujours cherché la validation de tout à chacun, y compris celle d'Elijah. Quand je suis partie, j'ai souffert qu'il ne soit pas fier de cette place que j'avais réussi à arracher à coup de travail, de casting et de concours. Alors le voir fier d'avoir obtenu mon diplôme et en plus en étant sacrée meilleure élève de ma promo, ça me touchait. Cela me rendait plus fière que le diplôme en lui-même, même si celui me permettait pas mal de passe droit et de contact dans mon téléphone.  J'avais grâce à ça, toute les clefs en main pour faire de la musique, il ne me restait plus qu'à avoir une véritable maquette qui me permettrais de me vendre auprès des producteurs et maison de disque ou alors il me fallait LA rencontre ou bien le buzz. En réalité, je ne cherche pas véritablement à devenir mondialement connue, juste pouvoir vivre de ce qui me fait vibrer. Mais il faut dire qu'avec Londres, j'avais déjà quelques abonnés et personnes qui me suivaient, même si c'était principalement des gens dans le milieux.

Je l'entraine avec moi dans mon appartement, m'excusant au passage du bordel qui finalement reflète plutôt bien l'état habituel de mon cerveau. Mon cerveau ressemble un peu à mon navigateur internet, 14 onglets ouvert dont 4 qui ont perdu la connexion au serveur et l'impossibilité de trouver d'où vient la musique qui résonne. Bienvenue dans mon crâne et voilà pourquoi j'ai un mur à post-it ! J'ai un petit sourire quand il me dit que mon appartement me ressemble. Et une part de moi espère qu'il se sent bien dans ce petit cocon que je me suis créer, même si pour le moment la touche finale ne résonne pas encore. Je parle évidemment de musique. - Merci Eli ! Beaucoup de monde l'appelle Jaja, moi je n'ai jamais aimé faire comme tout le monde, alors je l'appelle bien plus souvent Eli. Quand j'y pense, je crois qu'il est le premier à m'avoir renommé Rori, au départ, je ne suis pas sûre que la vocation de ce surnom était qu'elle devienne mon identité. Pourtant, à présent, je n'aimais pas vraiment qu'on m'appelle par mon véritable prénom et même pour m'annoncer sur scène, je refusais qu'on me présente comme Aurora Bishop mais juste comme Rori. Je prends un faux air gêné en partant vers le frigo à deux pas du canapé. - Oh merde non... Je suis pas une Bishop ! On m'aurai menti tout ce temps ?! Puis après avoir fouiller dans le frigo, je me redresse dans un rire levant en l'air deux bouteilles de bières. - Je déconne ! Evidemment que j'ai des bières ! Je les décapsule puis je viens les déposer sur la table basse avant de cacher précieusement mon carnet. Quand il me fait remarquer que c'est toujours le même, je ris un peu, les joues rouges. - Oui, il ne m'a jamais quitté ! C'est mon compagnon de vie en quelques sortes... Je dessine ou gribouille dessus et je note des phrases, des mots ou des paroles, enfin des choses qui font sens pour moi et qui peuvent m'inspirer. Toutes mes chansons sortent toutes de quelques choses dans ce carnet. Alors... en quelques sortes oui, il parle de toi. J'ai écris une chanson... ma première nuit à Londres... C'était vitale pour que je puisse mettre des mots sur... mon départ et ce qui s'était passé entre nous... Je mordille ma lèvre et m'assoie sur le canapé en tailleur face à lui. C'est drôle parce que, cette chanson je l'ai déjà joué à Londres, beaucoup de gens là-bas la connaisse alors qu'elle est terriblement intime pour moi et pourtant... c'est la première fois que j'en parle au principal concerné et que jamais je n'ai réellement évoquer le sens de cette chanson. Beaucoup, pense encore à tord que je parle d'une rupture amoureuse et c'est ce que j'aime de cette chanson, chacun peu y voir un peu ce qu'il veut et elle parle à beaucoup de monde. Du moins, c'est ce qu'on m'a souvent dit. Je bois une gorgée de bière, comme pour m'aider à me donner une contenance et j'attrape la guitare non loin de là. - Elle ressemble à ça... Je gratte alors les premiers accords et prends une grande inspiration pour me laisser me plonger dans l'instant, essayant d'oublier qu'il me regarde faire. Je fini par le lancer et chanter finalement cette chanson que je n'aurais jamais cru chanter un jour devant lui. J'ai du mal à retenir l'émotion qui m'envahi, pourtant je la contiens pour ne pas laisser les larmes prendre le pas sur ma voix. Je veux qu'il puisse l'écouter de la manière la plus pure possible, comme j'ai pu l'interprété pendant cinq ans maintenant.
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyVen 16 Juin 2023 - 22:23

Elle s'était bien gardée, notre mère, de m'annoncer le retour de Rori. J'pense qu'elle devait un peu appréhender nos retrouvailles. Mais j'étais à peu près certain qu'elle mettait en nous beaucoup d'espoir. Cela dit, on était imprévisible tous les deux. Personne n'aurait pu prédire que nos retrouvailles soient aussi fortes, aussi intenses. Moi même, je n'y aurais jamais cru à ça, si quelqu'un m'avait dit que j'prendrais Rori dans mes bras avec autant de sentiments. Mais j'étais tellement heureux de la retrouver, de savoir qu'elle serait là, maintenant, à Bowen. J'avais juste l'impression que notre famille était de nouveau entière. J'excluais notre père, sans même y penser. J'avais pour le coup, tirer un véritable trait sur lui, il nous avait fait énormément de mal à tous. Le sentiment d'abandon, il était puissant, bien ancré dans ma tête et dans celle de Rori aussi. J'crois qu'il était devenu un fantôme au fil des années, sans nouvelles de lui. On s'était construit sans lui, avec le soutient inébranlable de notre oncle, Jonathan, et bien évidemment de la présence de notre mère et de Daniel qui avait malgré lui dû prendre un rôle dans la famille. Il était plus âgé que nous, plus mature, et lui avait peut-être moins subit cette absence, ou différemment du moins. Il était clairement le plus mature de nous trois. Daniel, c'était la voix d'la sagesse. Les trois Bishop étaient à présents réunis et j'avais juste l'impression que l'avenir et que mon horizon s'était éclairé, en l'espace d'une seconde. Maintenant qu'elle était là.

J'étais fier de Rori, de savoir qu'elle avait suivit son instinct et sa passion, même si cela avait du passé par cinq ans loin de Bowen. J'voulais tout découvrir d'elle, de ce qu'elle avait vécu à Londres, de ce qu'elle était devenue. Lorsque je l'avais prise dans mes bras, j'avais bien vu ce p'tit mouvement de recul qu'elle avait eu, comme si elle avait eu peur. J'avais rien dit sur le moment, j'avais pas relevé, mais ça restait bien dans un coin de ma tête. J'lui en parlerais le moment venu, mais c'était pas tout de suite. Là, on profitait de nous deux, de cet instant et j'entrais dans son appartement, découvrant son univers. J'le connaissais déjà son univers, c'était plus comme si je la retrouvais, elle, entièrement. Avec tous ses instruments, ses post-it, son matériel de musique, tout ça, ça faisait partie d'elle. J'trouvais ça tellement cool. Ouais, ma soeur, j'la trouvais cool, même si j'lui disais pas souvent. J'me retrouve sur le canapé et on s'apprête à boire une bière. Mais Rori, elle est certaine d'en avoir. J'la regarde médusé. "QUOIII ? Fais gaffe, t'es à deux doigts d'te faire déshériter là!" J'rigole puis finalement, elle sort deux bières du frigo. Rori revient avec les bières et on s'installe sur le canapé. Elle intercepte le carnet que je connais trop bien et j'lui fais un p'tit commentaire dessus, bien content de voir qu'elle l'a toujours. Je l'écoute attentivement, clairement ce carnet là fait partie intégrante de son processus de création. La fin de ses mots, ça me sert un peu le coeur. Ce carnet parle de moi, en un sens, par rapport à ce qu'il s'était passé entre nous, avant son départ. Elle me fait comprendre qu'elle a écrit une chanson, par rapport à ça. Ca me touche, et ça me fait culpabiliser en même temps. "Attends.. t'as écrit une chanson .. sur nous?" J'suis un peu abasourdi. J'avais tellement été aveuglé par notre rancoeur, par ma colère contre elle, que je me rendais compte que je n'avais jamais réellement pensé à ce que Rori avait pu ressentir elle, de notre situation. Mes mots, ce que je lui avais dis avant qu'elle ne parte, ça l'avait touché, beaucoup plus profondément que je ne le pensais. Ma soeur se mit en tailleur face à moi, j'crois qu'elle avait besoin d'me la chanter, pour que j'prenne conscience de tout ça. Elle se donne du courage en buvant une gorgée de bière et elle attrapa sa guitare. Moi j'me cale, bien dans le canapé, la bière posée sur mes cuisses, mes mains qui encerclent la bouteille. J'crois que là, j'vais avoir besoin d'me raccrocher à quelque chose de physique, pour être bien concentré. Elle commence quelques accords. Elle est belle ma soeur quand elle fait d'la musique, j'la sens entière. J'écoute cette chanson, sans en perdre une seconde. Sa voix, elle est sublime et chaque mot qu'elle chante me serre un peu plus la gorge. C'est comme si la terre s'était arrêtée de tourner, bercée par la voix de Rori. J'la quitte pas des yeux, et je sens à mesure que les mots se suivent, mes yeux bleus qui se bordent de larmes. Je sens l'émotion dans la voix de ma soeur. J'ose pas cligner des yeux pour ne pas qu'une larme s'échappe. La chanson se termine, par quelques accords qui s'évanouissent dans le silence de son appartement. J'sais pas quoi dire, parce que si j'parle, j'vais pas retenir mon émotion. J'suis déjà bien fébrile depuis que je l'ai retrouvé. C'qu'elle vient de chanter là, c'qu'elle vient de me dire à travers ses mots, c'est l'expression de son amour pour moi et de la douleur qu'on s'est infligée. Silencieusement toujours, je porte ma main vers la sienne et j'viens la serrer, très fort. Quelques secondes s'écoulent encore, nos yeux bleus bien plantés les uns dans les autres, dans un silence emprunt de beaucoup d'émotion. Elle doit bien le voir, Rori, que mes yeux sont bien embués. "Rori." que j'arrive à murmurer. J'détache ma main de la sienne, pour venir porter mes deux mains dans mes cheveux, comme pour essayer d'me remettre les pieds sur terre. J'secoue la tête, un p'tit sourire aux lèvres, l'air de dire "t'as le chic pour me retourner le bide toi". Après une seconde de plus de silence, j'me penche vers elle et l'un de mes bras encerclent ses épaules, et je l'attire vers moi. "Viens par là toi." que j'lui dis avant d'lui déposer un baiser sur le haut de la tête. "Cette chanson là, elle aussi belle que douloureuse." J'marquais une pause, reposant mon menton sur le haut de sa tête, j'étais un peu songeur. "Plus jamais ça entre nous, ok?" J'voulais plus revivre cette douleur, j'voulais plus jamais faire du mal à Rori, plus jamais.

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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyDim 18 Juin 2023 - 16:22

En tout cas, vu la surprise sur son visage, je pense effectivement que Maman ne l'avais pas averti de mon retour. Par crainte que l'on s'étripe peut-être ? Et finalement, alors que j'imaginais déjà une dispute improbable entre nous, aucune haine, aucune colère ne ressort de chacun de nous mais uniquement de l'amour. Une amour fraternel intense, comme si tout les je t'aime qu'on ne s'était jamais dit ressortais maintenant.

Je vois sa fierté dans le fond de ses iris bleus et elle me touche en plein coeur. Je le laisse entrer dans mon cocoon, sans aucune gêne. Je suis ce genre de personne qui n'aime pas trop faire entrer quelqu'un chez elle, déjà parce que c'est souvent le bordel mais parce que mon intérieur me reflète entièrement et je n'aime pas laisser voir à n'importe qui mon monde intérieur. Ce qui est assez paradoxale quand on sais que mes chansons sont souvent le reflet justement de mon vécu et de mes sentiments les plus intimes et que je les partages à qui veut bien les écouter. Enfin, dans tout les cas, je n'ai jamais eu de problème à laisser Elijah voir ce que je cache en dedans. Je ris quand il parle de me déshérité et je secoue la tête de manière amusée. - Désolée de te l'annoncer, mais on devra bien partager l'héritage en 3, j'ai des bières enfin... 3 et avec les marmots de la secrétaire s'il y en as quand l'autre va clapser. L'autre c'est notre père oui, il ne mérite même pas que je l'appelle père, je ne le connais pas, je ne sais même pas qui est ce type et je ne le reconnaîtrais même pas dans la rue. En revanche, je n'aurai aucun remords à récupérer mon héritage en guise de compensation pour le préjudice morale. Il semble surpris que j'ai écris une chanson sur nous. Je lui confirme d'un hochement de tête. - Oui, bien sûr que j'ai écris sur nous... Tu sais je suis pas douée pour parler de ce que je ressens, alors je le chante, c'est mon moyen d'expression... Après une gorgée du courage prise dans ma bière, je m'installe avec ma guitare pour lui chanter cette chanson si précieuse pour moi. On se retrouve alors tout les deux dans cette instant suspendu, j'ai l'impression que rien existe à part nous pendant toute la durée de cette chanson. Quand je relève finalement le regard, je vois les larmes qui bordent ses yeux bleus et mes larmes ne tardent pas à monter aussi. Sa main trouve la mienne et je dépose de ma main libre ma guitare par terre en serrant sa main. Ce contact me réchauffe un peu le coeur et une larme roule sur ma joue. Je lui rends finalement son sourire et son bras vient alors trouver mes épaules. Je me glisse bien volonté contre lui. Ma façon d'aimer est très tactile, j'ai besoin de toucher, câliner, caresser... que ce soit la famille, les amis ou même en amour. J'ai besoin de ce contact avec la peau. Je salue toujours les gens proche en les serrant contre moi et je crois que tout le monde le sais dans mon entourage. Si je te sers dans mes bras, c'est que je t'estime. Il n'y a qu'avec Elijah, que les contact physiques ont toujours été limité du fait de notre relation bien ancré dans l'amour vache, mais ça a toujours été un manque pour moi, de ne pouvoir lui exprimer que je l'aimais de la manière qui m'est le plus naturelle pour moi. Mais je ne l'ai jamais forcé, alors je faisait semblant de prendre un air dégoûté quand il me prenais dans ses bras, parce que c'était un jeu entre nous en réalité, j'ai toujours apprécié chaque moment passer dans ses bras même les plus courts instants. Mais depuis que cette glace entre nous s'est brisé, j'espère pouvoir avoir plus de ce genre de contact avec Eli. Je souris au baiser sur mon crâne, restant bien lover contre lui. - Merci, elle est précieuse pour moi cette chanson... Parce qu'on le veuille ou non et quelques soit la suite de notre relation, cette histoire elle est à nous. Elle a été douloureuse, mais elle a rendu notre relation plus forte et plus fusionnel, je le sens. Les larmes roulent toutes seules sur mes joues et quand il demande à ce qu'on ne s'inflige plus jamais ça, elle roule de plus belle. Je me redresse pour me mettre sur mes genoux à côté de lui et pour le regarder dans les yeux. - Plus jamais. Je veux plus jamais te perdre. Je t'aime et j'avais besoin de toi... j'ai besoin de toi Eli. Je me sens alors me briser totalement, je me sens trembler sous les sanglots et sous une angoisse qui me monte en dedans que je ne parviens plus à retenir. Mon masque tombe totalement sous le poids de cette histoire trop lourde à porter. - J'étais perdue et je savais pas à qui parler, je voulais pas inquiéter Maman ou Daniel... J'ai dis à tout le monde que tout se passais bien mais... Je commence à peiner à respirer et je m'agrippe à son bras, suffoquant pratiquement à cause de la crise d'angoisse irrationnelle que je suis en train d'avoir. Je suis pourtant habituée d'en avoir, j'en ai eu de nombreuses depuis mon départ à Londres.

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Love when it comes without a warnin' 'Cause waitin' for it gets so borin' A lot can change in twenty seconds A lot can happen in the dark Love when it makes you lose your bearings Some information's not for sharing Use different names at hotel check-ins It's hard to stop it once it starts It starts I'm not sentimental But there's somethin' 'bout the way you look tonight, mm Makes me wanna take a picture Make a movie with you that we'd have to hide (A.)
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMer 21 Juin 2023 - 20:08

On se retrouve dans l'appartement d'Aurora, après des retrouvailles assez intenses entre elle et moi. Jamais je ne m'aurais attendu à revoir ma soeur, pas aujourd'hui, pas comme ça, pas par surprise. Mais j'crois au fond, que c'était la meilleure des manières de se retrouver. C'était juste nos sentiments qui avaient parlé. Si on avait planifié nos retrouvailles, on aurait très certainement angoissé de se revoir, et ça n'aurait pas été aussi viscéral, ça n'aurait pas été aussi beau. Une fois dans son appartement, j'm'empreigne de son monde, de son univers, qui m'a tant manqué. Rori a toujours été la plus talentueuse de nous trois, la plus habitée par la passion et ça se sentait, ça se voyait.

Alors qu'elle me propose une bière, elle parle de notre père. Je grimace. Je déteste tellement parler de lui, il nous a abandonné et je crois que je ne lui pardonnerais jamais. Il était comme mort pour moi. J'ai pas envie de gâcher ce moment, cet instant rien qu'à nous en parlant davantage de notre paternel. Il s'était illustré par sa lâcheté et il ne méritait même pas qu'on s'attarde sur son cas. On était bien là, maintenant, avec le retour de Rori à Bowen, juste nous trois, tonton Jojo et notre mère. On avait besoin de personnes d'autres. C'était ça notre famille. Une fois la bière entre les mains, je remarque le carnet de Rori, celui qui l'accompagnait toujours et j'peux pas m'empêcher de faire mon curieux. Ma grande surprise, c'est qu'elle a écrit une chanson sur nous deux, sur notre histoire, sur la douleur qu'on s'était infligé mutuellement. Ca me touche, j'souris en écoutant ses mots. C'est vrai que Rori, elle savait passer des vrais messages par ses chansons. Alors je l'écoutais, attentivement, et forcément, l'émotion me choppe à la gorge. Sa voix, la mélodie et les paroles.. si fortes de sens, si puissantes, si douloureuses aussi. J'prends sa main dans la mienne, serrant fort ses doigts, comme pour passer mon émotion autrement que par les larmes. D'ailleurs, elle laisse en échapper une qui roule sur sa joue. Alors je l'attire vers moi, pour lui donner un câlin. Parce que là, ce qu'elle vient de me chanter, ça me touche au plus profond de moi. J'suis heureux de l'avoir retrouvé, et j'me surprends moi même à avoir envie de contact physique avec elle. Maintenant qu'elle était là, bel et bien en chaire et en os, j'pouvais pas m'empêcher, comme pour m'assurer qu'elle ne s'en irait plus. Qu'elle serait toujours là, près de moi. "Merci à toi Rori, elle est très précieuse aussi, pour moi." J'parlais de la chanson, mais ça s'étendait inexorablement à Rori elle-même. Parce que ma petite soeur, elle était l'être le plus précieux de l'univers. Comment j'avais pu faire si longtemps loin d'elle? C'est une question que j'me poserais toujours. Alors qu'elle est toujours bien contre moi, j'lui dis que j'veux plus jamais de ça entre nous. Comme une promesse que j'lui fais, que je serais toujours là pour elle. J'écoute ses mots, elle a la voix qui se brise en sanglot. "Je t'aime aussi Rori." que j'lui réponds avant de me rendre compte que ses sanglots redoublent d'intensité. Ses mots, ils m'inquiètent, ils me font froncer des sourcils. De quoi parlait-elle? J'sentais une vague de ressentis négatifs qui m'envahissait, à mesure que son souffle à elle se saccadait. J'me décale un peu, juste pour bien la voir et prendre son visage entre les mains, pour établir un vrai contact visuel, parce que je sentais qu'elle perdrait pied. "Héé, Rori, tout va bien maintenant ok." que j'lui murmure, pour essayer d'la reconnecter à la réalité. J'sens sa détresse dans ses gestes. Je m'inquiète énormément, je déteste voir cette angoisse tirer les traits si doux de ma soeur. "Rori, dis moi ce qui s'est passé à Londres..." On pouvait lire une vraie crainte sur mon visage. "Est-ce ça a un rapport avec ton mouvement de recul, tout à l'heure?" J'étais pas duppe, j'avais bien vu qu'elle s'était protégée quand je m'étais approché, un peu spontanément. Je lisais la peur dans son visage, et j'sentais mon coeur se vider, à mesure que je tentais d'imaginer ce qu'elle avait pu vivre là-bas, en Europe, loin de sa ville natale, loin de nous.

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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyDim 25 Juin 2023 - 23:49


Je vois bien sa grimace quand j'évoque notre géniteur. Je sais qu'il déteste parler de lui. Je crois qu'on a tous notre manière de gérer cette histoire dans la famille. Si Elijah préfère faire comme s'il était mort, moi je me défends de tout ça par le sarcasme et l'amertume. Je ne suis pas doué pour oublier ou faire semblant, quand je garde quelque chose ça finit par me ronger. Alors faire la langue de vipère ça me soulage et si je le pouvais, je crois que je serais tout aussi piquante avec notre géniteur, si par malheur il se souvenait de notre existence et qu'il débarquait. Pour moi, il a refait sa vie et quand on entendra parler de lui, c'est soit qu'il aura besoin d'une greffe, soit qu'il sera mourant ou carrément mort et enterré. Mais laissons ce connard là où il est. Je préfère largement me concentré sur mes retrouvailles avec Elijah. Elles sont précieuses. Je lui laisse découvrir cette chanson, qui reviens à lui présenter mon coeur sur un plateau d'argent. Il semble touché et ça me touche également. Je suis soulagée, comme si un poids énorme dans ma poitrine venait d'être libéré. - C'est notre chanson, même si je venais à la partager avec le monde entier, elle nous appartiens... Et je lui offre un petit sourire doux.

C'est alors que je me redresse sur les genoux pour lui confier à quel point je l'aime et à quel point j'ai besoin de lui que sans pouvoir le contrôler, je m'effondre totalement. Rattrapé par mes démons que je tente pourtant de laisser au fond de ma valise depuis mon retour. Ces démons qui s'immisce encore dans ma vie, tel un serpent. Ce démon, cette vipère qui tente coûte que coûte de rester entortiller autour de moi pour me maintenir prisonnière. Et malgré Elijah qui m'avoue peut être bien pour la première fois qu'il m'aime, je me sens me noyer et perdre pieds. Il le remarque rapidement et attrape mon visage pour plonger mon regard dans le mien pour que je puisse m'ancrer à lui avant de totalement succomber.  Mes mains viennent d'elle-même s'accrocher à son t-shirt comme on s'accrocherai à une planche pour ne pas se noyer. Quand il me dit que tout va bien maintenant, aucun son ne parvient à sortir de ma bouche et je me contente d'hocher la tête, les yeux encore baignés de larmes. Cette sensation d'étouffer et de cage thoracique totalement compressé ne me quitte pourtant pas. Quand il me demande ce qu'il s'est passé, je bégaye et sort des paroles incompréhensible, plutôt semblable à des sons incohérent comme si la communication était coupé par un passage sous un tunnel. Les larmes, elles, continuent de se déverser comme des torrents, dévalant mes joues en cascades. Quand il parle de mon mouvement de recule, je hoche la tête vaguement pour lui confirmer. Je relâche finalement un peu mon emprise sur son t-shirt en inspirant et expirant pour calmer la crise et tentant de pouvoir lui répondre et lui expliquer. Après quelques instants, je fini par reprendre une respiration plus calme, même si je renifle encore bruyamment. - Excuse-moi... avant... tu dois me promettre que tu ne parlera de ça à personne, ni Maman, ni Daniel, ni Tonton... ça doit rester entre toi et moi, s'il te plais. J'attends sa réponse et j'en profite pour boire une longue gorgée de bière. - J'ai rencontré un mec là-bas... On l'appellera D. C'était à une soirée dans la ville, dans une boîte un peu populaire. Franchement, j'ai été sur le cul, car il s'est direct intéressé à moi et on a commencer à discuter par message et puis à faire des activités ensemble, il venait me voir en concert etc. On s'est énormément rapproché pendant de nombreux mois et finalement... on s'est mis ensemble... Je pianote nerveusement sur ma bouteille de verre, comme si ça m'aidait à mettre en place mes pensées pour que mon récit reste cohérent. - C'était... mon premier en tout... jamais aucun mec ne s'était intéressé à moi, tout les crush que j'ai pu avoir m'ont mis des râteaux ou alors je n'ai rien tenté car je savais que c'était absolument impossible. Je m'étais rendu à l'évidence, j'étais clairement pas le genre de fille sur qui tu te retourne et avec qui t'envisage quoique ce soit, même pour ne serais-ce qu'une nuit... j'étais juste la weirdo de service... Et lui, il est arrivé comme ça, alors que je me remettais difficilement de quelqu'un que j'avais du mal à oublier qui était ici... Et il était gentil, doux, attentionné... la première année c'était magique. Je me demandais même si c'était réel... Je bois une nouvelle gorgée de bière. - Sauf que petit à petit... il y a eu des petits trucs. Il était jaloux, très jaloux et puis il y avais des problèmes avec l'alcool aussi. Il m'appellait totalement ivre alors qu'il était en soirée et qu'il prenait le volant pour rentrer... Des fois c'était en pleine nuit alors que le lendemain j'avais un concert ou un examen ou juste cours... Je me retrouvais à aller le chercher en pyjama dans les rues de Londres car il avait plus de batterie et qu'il s'était perdu... Au départ c'était des évènements isolés et c'est devenu de plus en plus souvent. Et puis... il a commencé à me lancer des piques, si mes vêtements ne correspondait pas à ce qu'il attendait de moi, si j'étais trop ou pas assez maquillé, si j'étais trop silencieuse ou trop bavarde en soirée... Je n'étais pas assez féminine ou alors je l'étais trop et ça le rendais jaloux... en fait je ne savais plus sur quel pieds danser. Il me rabaissait... tout le temps mais quand il sentait que je m'échappais, il me sortait tout un laïus sur le fait qu'il m'aimait et que je ne l'aimait pas... que j'étais une manipulatrice, que je n'avais été là que pour profiter de sa situation. Si j'avais le malheur de lui dire qu'il me faisait de la peine, il me disais qu'il était comme ça parce que c'était de ma faute, que j'avais été trop séductrice ou trop-ci ou trop-ça... Mais moi je l'aimais et je finissais par croire que j'étais le problème et que je n'avais jamais été une fille... "normale" de toute manière... J'essuie une larme sur ma joue et reprend. - Et puis tout s'est envenimer encore et encore. Toujours plus d'alcool, de crises, de disputes, d'insultes parfois même... il frappait dans des murs ou cassait des objets... parfois il me bousculait ou m'attrapait un peu plus fortement... et puis des fois, il insistait pour que... je fasse des choses dont je n'avais pas envie vu l'état dans lequel il était... Je déglutit difficilement à cette dernière phrase. - Notre relation a duré 4 ans... j'aurais dû rester une année de plus à Londres car je voulais gonfler mon CV avec un job dans la musique sur place, mais un soir il m'a poussé à bout et j'ai senti que c'était le point de non retour et que si je ne m'échappais pas, soit les choses s'envenimerais encore et il aurait fini par me faire du mal, soit j'allais moi-même me faire du mal... Je préfère ne pas lui préciser que je m'étais retrouvé une nuit, sur un toit à regarder le vide et à vraiment considérer cette issue car je ne savais plus comment m'extirper de la situation et que j'étais terrifiée. J'ai préférée écrire une chanson sur ce toit plutôt que de passer à l'acte et c'est à ce moment là que j'ai décidé de rentrer à la maison, parce que je me suis fait peur toute seule et que l'idée de ne plus jamais revoir ma famille me déchirait le coeur. - Alors une fois mon diplôme en poche, j'ai acheté le premier billet d'avion que j'ai trouvé pour rentrer et je suis partie sans rien lui dire... J'ai attendu d'être ici pour lui envoyer qu'il devait m'oublier... depuis il me harcèle de message, me menace de se suicider car il ne peut pas vivre sans moi et il me supplie de revenir... enfin... ça c'est quand il est sobre... quand il est bourré, il me laisse des messages d'insulte sur mon répondeur ou par sms... et il a retourner pratiquement tout mes amis à Londres contre moi en me faisant passer pour quelqu'un que je ne suis pas... beaucoup m'envoi eux aussi des messages pour me descendre car j'aurai pas été correcte... Je souffle alors doucement avant de finir ma bière cul-sec. Je me sens étrange, c'est la première fois que je parle aussi ouvertement de ça. Mes amis ont toujours eu des faits isolés, jamais l'intégralité de l'histoire parce que j'avais honte et que bien souvent j'avais l'impression que tout était de ma faute. Je lève alors mon regard, encore humide et baigné de larmes vers mon frère, inquiète de ce qu'il peut bien penser ou ressentir de tout ça.
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMer 28 Juin 2023 - 0:14

Avec Rori, on est différent, on est complémentaire, depuis toujours. Ca allait jusqu'à nos réactions différentes concernant notre père. Elle avait toujours utilisé le sarcasme pour déverser sa haine et sa rancoeur contre lui. J'pouvais aisément le comprendre, et moi j'avais choisi l'ignorance. J'en parlais pas, comme ça il existait pas. On respectait chacun nos façons de réagir et j'manquais jamais de prendre une petite part de plaisir à entendre Rori descendre notre géniteur plus bas que terre. Parce qu'elle était là, sa place, à ce père absent. J'me concentrais sur les présents, sur ceux qui m'entourait, et aujourd'hui, j'avais retrouvé la part de moi-même qui me manquait tant depuis cinq longues années. Elle était de retour Rori, et ça me faisait un bien fou de l'avoir dans mon espace.

On s'était installé sur son canapé, avec une petite bière et les confidences avaient démarré avec notamment cette chanson qu'elle me chantait. Ca me touchait énormément, j'avais l'impression d'avoir manqué tellement de sa vie, et j'me faisais la promesse de ne plus jamais la quitter des yeux. Elle était trop précieuse Rori, pour qu'elle disparaisse à nouveau. Elle avait changé de comportement, presque drastiquement à l'évocation de ce qu'elle avait vécu à Londres. J'voyais bien la panique dans ses yeux, la détresse aussi. Ca m'inquiétait énormément de la voir dans cet état là, j'avais tenté de la calmer et de l'encourager à me parler, parce que je sentais bien qu'elle avait quelque chose de très important à lâcher, à me confier. Elle inspirait, difficilement, pour retrouver son souffle. Finalement, elle semblait se calmer un peu, capable de parler. Elle me fit promettre de ne rien dire, à personne. J'la regardais, complètement perdu. "J'te promets Rori, mais tu me fais peur là." Ma soeur, après une gorgée de bière, planta son regard dans le mien. Et là, Rori se lançait dans une explication longue, détaillée, très douloureuse à dire pour elle et à entendre pour moi. Je la fixais, sans jugement, simplement avec de l'inquiétude, et une grosse part de culpabilité qui enflait en moi. Elle me raconta tout. Cette rencontre avec ce type, les débuts magnifiques avec lui, et puis sa descendre aux enfers. Tout ce qu'elle me disait là, Rori, c'était tout simplement très difficile à entendre, parce qu'elle m'ouvrait son coeur et elle avouait par ces mots, qu'elle avait été dans une relation plus que toxique. J'avais du mal à accepter tout ça, parce que je refusais que quiconque fasse autant de mal à ma petite soeur. Je sentais beaucoup de colère monter en moi, contre ce type qui l'avait fait souffrir de la sorte et je ressentais aussi d'la frustration de ne pas avoir été là pour elle, de ne pas avoir pu l'aiguiller pour la sortir de ça. "Rori.." que j'lâchais simplement après qu'elle avait fini de parler. J'voyais son visage baigné de larmes. Elle me déchirait le coeur. "Il y aurait tellement à dire, tellement à faire pour réparer tout ce que tu as vécu." J'savais même pas par où commencer. J'avais juste l'impression d'avoir manqué mon rôle de grand frère. "J'suis tellement .. mais tellement désolé que tu aies dû vivre cet enfer. Personne mérite ça et encore moins toi." Je marquais une pause. J'sentais de la colère contre ce mec. Contre celui qui avait détruit ma petite soeur. "Ce mec là, promet moi de ne plus jamais l'approcher. Il ne faut pas qu'il entre à nouveau dans ton cercle vital. Et s'il venait à débarquer ici, j'peux t'assurer que j'serais là pour faire barrage." J'imaginais même pas ce type venir ici, je ne sais pas comment je pourrais agir en croisant son regard. J'étais pas du genre violent, j'étais pas du genre bagarreur, mais c'était à ma petite soeur qu'il avait touché. J'y connaissais pas grand chose en l'amour, et j'savais aussi que chaque histoire était différente et que souvent, dans ce genre de relation toxique, il était très difficile de faire la part des choses. "J'veux surtout pas te faire la morale Rori, mais tu sais, dans une relation amoureuse, faut être à 100% heureux, si c'est pas le cas, c'est que c'est pas le bon. Je sais.. je sais que c'était pas facile pour toi de partir, parce que c'était insidieux de sa part, mais garde ça en tête maintenant. L'amour, ça doit juste t'apporter du plus, sinon ça n'en vaut pas la peine." J'étais pas un grand spécialiste, mais c'est ce que je ressentais avec Leyla depuis qu'elle était entrée dans ma vie. C'était simple et c'est comme ça que devait se faire les choses. Simplement. J'marquais une pause et je rajoutais quelques mots, regardant avec insistance ma soeur dans les yeux. "J'laisserais plus jamais personne te faire du mal comme lui il t'en a fait." C'était une promesse pour elle mais aussi pour moi.

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☽☽ Si c'était si facile, tout le monde le ferait, qui tu serais pour réussir où tous les autres ont échoué? Oublie tes rêves prétentieux, redescend sur terre ou tu n'en reviendras jamais

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: Je suis née à Bowen, mais je suis partie vivre à Londres 5 ans pour mes études en musique. Là-bas j'ai rencontré l'amour, mais notre relation était toxique, aussitôt mon diplôme en poche, j'ai fuis Londres pour retrouver ma ville natale. Je me suis trouvée un petit job d'assistante de production et je continue la musique en parallèle. Sinon je suis Vegan et allergique aux arachides si jamais ça t'intéresse ! Je suis pas méchante, juste un peu chiante, mais si tu veux faire connaissance n'hésite pas !
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyMar 4 Juil 2023 - 22:05

C'était devenu vital que je parle, que je lui parle. Ici, j'avais l'impression que ce qui m'était arrivé n'avait jamais existé, tout simplement parce que je faisais chaque jour comme si de rien était. Je portais un masque pour cacher la douleur, mais cette douleur devenait bien trop lourde. Et malgré les cinq dernières années, j'avais confiance en mon frère. C'était à lui que j'avais besoin de confié ce poids que je ne pouvais plus porter seule. Quand il me promet de ne pas en parler. Je lui offre un hochement de tête et je commence mon récit, n'osant pas vraiment au départ le regarder dans les yeux. Quand je lève finalement le visage vers lui, je ne sais pas trop ce que je dois lire sur son visage. Je vois un mélange d'émotion mais surtout de l'inquiétude je crois. Quand il dit, qu'il y aurai tellement à faire pour réparer. Et encore... la version était encore édulcorée, je ne lui avais pas parler de jusqu'où tout ça avait pu aller. - Tu n'as pas à être désolé... ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas toi qui m'a fait tout ça... Tu ne pouvais même pas savoir ce qui se passait, personne ne savais, je n'ai rien dit. J'ai fermé ma gueule parce que j'avais peur des représailles et puis j'avais peur de devoir rentré avant d'obtenir mon diplôme et alors tout ce que j'avais fait aurait été vain. - Je ne veux pas et je ne peux pas... je n'ai plus la force de l'avoir dans mon cercle... Je crois... qu'il serait capable de débarquer. C'est un gosse de riche, ça m'étonne même qu'il ne soit pas déjà dans un avion... Je suis à la fois soulagée mais inquiète également d'avoir Elijah pour me défendre. Je n'ai pas envie qu'il lui arrive quelque chose par ma faute car Darrel est vraiment imprévisible. - Merci d'être là... vraiment tu sais pas à quel point ça me fait du bien de me savoir soutenue... C'était pas toujours le cas... là-bas... ouai, j'avais des amis de merde ouai, sauf Eanna. Elle était la seule sur qui je pouvais compter ! Quand il me parle alors d'amour, je l'écoute et j'ai l'impression de déceler quelque chose de différent quand il en parle, comme si il vivait ce qu'il disait. Je l'écoute avec attention avant de lâcher avec un petit sourire doux. - Et elle s'appelle comment ? J'ai un petit rire mais qui s'évanouie pour répondre à ses conseils. - Sauf que tout ça... ça n'arrivera plus jamais, tout simplement parce qu'il était le seul. Jamais personne ne s'est intéressé à moi avant lui, ce n'est pas pour rien, le seul qui l'a fait est un tordu le message me paraît clair. Je ne suis pas ce genre de fille-là. Je n'aurais jamais le droit à une love story avec une jolie happy ending, parce que je n'ai rien d'intéressant ou d'attirant... Personne n'a envie de creuser plus que ça. J'essuie une larme sur ma joue, mon regard se baisse ensuite sur mes mains. Comment puis-je trouver quelqu'un capable de m'aimer si moi-même je ne m'aime pas ? Je pose ma bière et je ramène mes jambes contre moi dans une semi position foetal, comme si je me transformait en une sorte de coquille de protection, un peu comme quand les tatou se roulent en boule. Quand il dit qu'il ne laissera plus jamais personne me faire du mal, je me retiens de lui répondre que la première personne dont il devra se méfier c'est de moi-même. Je lève mon regard qui se baigne à nouveau de larmes et qui se mettent à couler de nouveau comme un torrent et je souffle simplement un - Merci Eli...

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Love when it comes without a warnin' 'Cause waitin' for it gets so borin' A lot can change in twenty seconds A lot can happen in the dark Love when it makes you lose your bearings Some information's not for sharing Use different names at hotel check-ins It's hard to stop it once it starts It starts I'm not sentimental But there's somethin' 'bout the way you look tonight, mm Makes me wanna take a picture Make a movie with you that we'd have to hide (A.)
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MessageSujet: Re: Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora   Ferme les yeux, oublie qu'elle t'a laissé, oublie qu'il t'a blessée - Aurora EmptyJeu 6 Juil 2023 - 21:45

Tout ce qu'elle venait de me dire là, Aurora, ça me serrait le coeur, très fort. Parce que je ne m'étais jamais douté que ces années à Londres avaient pu être un calvaire. J'avais toujours eu l'impression que Rori vivait sa meilleure vie en Europe, qu'elle nous oubliait et qu'elle ne reviendrait jamais. J'étais coincé dans ma rancoeur et j'en avais oublié l'essentiel : elle. Elle et sa santé, aussi bien physique que mentale. Et Rori, elle avait été en danger, durant tout ce temps, sans que je ne me doute de rien. A l'entendre, ni Daniel et ni notre mère étaient au courant. Elle avait gardé ça secret, durant toutes ces années. Et j'étais soulagé aussi, en un sens, qu'elle m'en parle aujourd'hui. Soulagé mais terriblement inquiet. "J'imagine que lorsqu'on vit un truc comme ça, c'est pas si facile d'en parler. J'suis content que t'es trouvé la force de le faire aujourd'hui, Rori, t'es pas toute seule." Je voyais bien la détresse et la peur dans les yeux de ma petite soeur quand on parlait de ce type. Ce sale type qui ne méritait aucunement l'attention de ma soeur. J'étais pas bagarreur, j'étais pas le genre à être violent, mais je ne savais pas vraiment comment je pourrais réagir s'il venait à mettre les pieds à Bowen. C'était une possibilité que Rori n'excluait pas. "Qu'il essaye de foutre les pieds ici .. on va bien le recevoir." J'me découvrais assez hargneux sur ce coup là. Mais j'étais à peu près certain que j'arrivais à embarquer avec moi Beck ou même Kay, qui n'étaient pas les derniers pour se castagner. Le principal là, c'est que Rori soit bien en sécurité ici, et ça me rassurait de la savoir juste à côté de moi, dans cet appartement voisin. Elle allait avoir besoin de soutient, elle avait avoir besoin de se sentir entourée et son choix de revenir à Bowen allait pouvoir lui offrir tout ça. C'est ici qu'elle avait de nombreuses attaches, elle connaissait déjà beaucoup de monde, et la plupart de ses personnes étaient attachées à elle. Rori reparlait encore un peu de Londres et du manque de soutient dont elle avait souffert la bas. "Ici, t'es chez toi, personne te laissera tomber. T'es importante, Rori, l'oublie pas." Elle était importante Rori, elle l'avait peut-être oubliée durant ces cinq dernières années et ça me brisait un peu le coeur de savoir qu'on l'avait détruite comme ça. Puis j'me mettais à lui parler d'amour, et de ce qu'il était censé nous apporter. Ma soeur, elle me connaissait par coeur. Elle savait lire mon p'tit sourire un peu béat en parlant de ça et en pensant à Leyla. J'souris à sa question. "Leyla. Tu vas l'adorer." que j'lui avais répondu, assez simplement. Leyla était entrée dans ma vie depuis quelques mois maintenant et j'étais assez confiant sur leur entente. Le ton de Rori changea un peu, serrant encore un peu plus mon coeur. Elle essuya quelques larmes, après avoir été si rude avec elle dans ses propros. Elle s'était roulée en boule sur le canapé, et je caressais tendrement son avant-bras. "T'as pas le droit de dire ça Rori. Si tu pouvais te voir comme moi je te vois.. j'te jure que c'est beau. Tu mérites une tonne d'amour. T'as juste .. pas rencontré la bonne personne." que j'disais alors que ses larmes redoublaient. Elle me remercia, dans un souffle. Elle me faisait tellement mal au coeur ma soeur à cet instant. "Me remercie pas. J'suis ton grand-frère, ça sert à ça les grands frères non?" que j'lui disais tendrement. Je marquais une pause et je rajoutais, avec un p'tit sourire aux lèvres : "je sers à ça mais pas que .. maintenant que t'es là, j'compte bien te taper sur le système un peu aussi.." Je lâchais un petit rire, pour tenter de la faire rire elle aussi. Ce qu'elle vient de me dire là Rori, c'est ultra important, ultra lourd à porter. Mais je sais que j'ai les épaules suffisamment large pour l'aider à porter tout ça. Mais le plus important, c'est qu'elle se rende compte qu'ici, rien n'a changé. Qu'on sera toujours là pour elle. Qu'elle a retrouvé une safe-place.

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