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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 tell me if you wanna go home - jake

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MessageSujet: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyLun 29 Aoû 2016 - 22:04

La journée était bientôt terminée pour Callie et ce n'était pas trop tôt. Cette journée lui avait parue interminable tellement elle avait été peu mouvementée. Seule la venue d'Ezraël avait un peu pimenté sa journée, et encore cela n'avait pas duré très longtemps. Il y avait des jours où elle se demandait ce qu'elle faisait là, si elle avait fait le bon choix, si agir plus concrètement en devenant pédiatre ne lui aurait pas plus convenue. Mais maintenant elle était là et il fallait qu'elle passe au dessus de ses moments de doute pour avancer. Certes elle était souvent face à des enfants mais ça n'était pas pareil. Alors de temps en temps elle s'octroyait quelques heures de bénévolat dès qu'elle le pouvait au service pédiatrique pour faire du bien aux petits et pour se faire du bien aussi. Les pauvres petits blessés se sentaient souvent seuls, leurs parents ne pouvant pas toujours être là pour eux, alors dès qu'on leur offrait un peu d'attention et d'amour, cela se voyait à leurs sourires. Callie se dirigea donc vers la salle de jeux dans laquelle se trouvait enfants, parents et... Jake. Cela faisait quelques semaines qu'il venait offrir ses pâtisseries invendues à l'hopital et aux enfants qui l'avaient tout de suite adopté bien sûr. « Salut les p'tits lous ! » Elle attrapa une petite balle et alla s'asseoir près de Jake.  « Salut toi ! Ca faisait un moment que je ne t’avais pas vu ici ! » A force de le voir à l’hôpital - et de squatter sa pâtisserie oui oui... -, ils avaient finis par bien sympathiser. Alors le retrouver ce soir était comme une seconde bouffée d'air frais.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyLun 29 Aoû 2016 - 23:49

Une belle journée. Je suis repassé par la boutique avant de filer vers l'hôpital. C'est devenu une petite habitude. Venir ici avec les pâtisseries et desserts non vendus et qu'on ne peut plus mettre en vitrine le lendemain. Je ne le fais pas tous les jours, et j'ai tendance à dire tant mieux, mais c'est quelque chose qui me plaît. Pourquoi tant mieux ? Et bien parce que si je ne viens pas les mains pleines cela veut dire qu'on a eu une bonne journée et qu'on a beaucoup vendu. Il y a parfois des jours un peu moins productif et on en profite donc pour faire dans le charitable. Entre tout mettre à la poubelle, ou les garder pour les employés, ou donner « un peu de bonheur » à des malades ou des démunis, le choix est vite fait. Certains gamins n'ont pas la chance d'avoir beaucoup de visite alors si on peut leur redonner le sourire.

J'ai déposé le carton sur une table dans un coin de la salle de jeu. Un donut à la fraise pour le petit Spencer, ce qu'il préfère, ainsi que d'autres très bonnes choses qui réveillent les papilles des enfants. On connaît tous la réputation de la nourriture hospitalière ... Des visages souvent différents, mais le résultat est toujours le même, un sourire quand ils découvrent ce que cache la boite. Certains enfants ne peuvent pas manger trop de sucre, à cause d'un diabète ou d'une autre maladie, alors j'essaye toujours de ramener deux ou trois desserts moins sucrés. Histoire de satisfaire tout ce petit monde. Je ne viens pas que pour apporter les restes. J'aime passer un peu de temps ici. Pas par acquis de conscience, faire la bonne action de la journée, mais si j'étais dans leur cas, j'aimerais bien que quelqu'un d'extérieur à l'hôpital vienne nous tenir compagnie. La vie n'est pas toujours facile. Personnellement j'ai vécu une enfance extrêmement joyeuse, j'ai toujours eu ce que je voulais bien que je ne demandais pas vraiment grand-chose. J'ai eu de la chance et il serait malvenu de ma part d'être égoïste.

Je suis assis depuis une minute quand Callie entre dans la pièce. Elle est souvent là quand je viens rendre visite aux malades et elle passe un peu de temps avec nous. Forcément on discute toujours un peu, de tout, de rien. On s'entend bien et nos conversations sont toujours agréables. Le sourire quand elle annonce son entrée dans la salle. Effectivement ça fait un petit bout de temps qu'on ne s'est pas croisé. Salut ... Je me lève pour lui faire la bise avant de prendre la parole.

« Ouais. Je suis venu depuis la dernière fois qu'on s'est vu mais t'étais pas là. T'avais fini ta journée je suppose. Comment tu vas ? Le petit Spencer est encore là à ce que je vois ... »

Il m'avait dit qu'il devait bientôt sortir la dernière fois mais ce n'est visiblement pas le cas. Rares sont les fois où je suis venu sans que Callie ne soit là mais cela arrivait. Elle ne peut pas non plus travailler h-24. Je connais l'un ou l'autre membres de l'hôpital mais Callie est celle avec qui j'ai le plus conversé. Je l'ai déjà vu en meilleure forme mais pas de quoi s'inquiéter outre-mesure. Je me rassieds sur ma chaise et l'invite d'un signe de la main à faire de même.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 10:09

L'arrivée de Callie en plus de celle de Jake avait fait converger de nombreux enfants vers eux. Il fallait les comprendre, l'odeur des pâtisseries qui émanait du carton était vraiment alléchante. Jake se leva pour lui faire la bise puis elle s'assit à côté de lui. Il était vrai que ces derniers jours elle n'avait pas trop eu le temps de venir ou alors le matin avant de prendre son service ce qui ne correspondait pas vraiment aux horaires de Jake qui travaillait le matin.« Oui probablement, soir j'étais passée le matin, soit il y a des jours ou je n'ai plus le courage de rien faire le soir... » Quand il lui demande comment elle va, elle ne sait pas quoi répondre. Elle était venue ici pour se changer les idées, pas pour ressasser le passé. Alors elle se força à sourire puis lui répondit. « Disons que je me suis déjà sentie mieux mais ça va aller, il faut juste que le temps passe et dans quelques jours ça ira mieux ! » Pendant qu'ils discutaient, Spencer tournait autour d'eux et s'accrochait aux jambes de Jake pour qu'il le prenne probablement sur ses genoux. Or, si elle voulait parler de son cas, elle préférait qu'il ne soit pas dans les parages. A l'aide de son index, elle invita le petit garçon à venir. « Dis, Spencer, tu ne veux pas aller chercher Talulah pour qu'on joue à la balle tous les quatre avec Jake ? » Elle regarda partir le petit garçon encore à l'autre bout de la salle puis se retourna vers Jake et s'empressa d'expliquer son cas à Jake avant qu'il revienne. « La leucémie de Spencer a continué d'évoluer. Le transfert de nouvelles plaquettes ne fait plus effet correctement, on va être obligé de le garder encore un bout de temps. » Elle s'arrêta un instant pour tourner la tête vers le petit puis soupira et avoua la vérité à Jake en un murmure. « Je crois qu'il n'en a plus pour très longtemps... »  
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 13:33

C'est vrai qu'il y a des soirs où je préfère me la couler douce moi aussi. Des soirs où je croule de fatigue alors qu'il n'est que vingt et une heure. Je déteste ce genre de soirée. Ca me donne l'impression d'être un petit vieux. Mais entre aller travailler la tête dans le chou – et pas les petits choux à la crème – ou aller se reposer tôt, c'est généralement la seconde option qui prime. Elle n'a pas fui la question en me répondant qu'elle avait un petit coup de mou. Une chose qui nous arrive tous. Un léger surmenage peut-être. A moins qu'il n'y ait une autre raison mais je ne vais pas insister. Si elle ne m'en parle pas plus que ça c'est soit que je m'imagine des trucs, soit qu'elle ne juge pas nécessaire d'étaler ses états d'âmes. Et il n'y a rien de plus énervant qu'une personne qui se montre insistante.

Je rigole avec deux, trois enfants, dont Spencer. Une petite fille se retrouve avec une belle moustache en chocolat et me répète plusieurs fois que son dessert était délicieux. Appréciant le compliment je lui fais remarquer qui lui en reste un petit peu « là » ou « là » et elle se lèche les babines. Elle file ensuite jouer deux mètres plus loin. Callie propose alors à Spencer d'aller chercher une de ses copines et de revenir vers pour une petite partie. Une très bonne initiative. Oui mais. Cela dans le but de détourner l'attention du gamin l'espace de deux minutes. Alors son état ne s'améliore pas … Il va encore devoir rester ici. Le pauvre. Je m'apprête à demander plus amples informations mais elle reprend la parole après un soupir. L'annonce me fait l'effet d'un coup de poing. Je reste figé, béé, le regard presque dans le vide. Tu veux dire qu'il va ... Je ne me suis pas spécialement pris d'une affection immense mais je l'aime plutôt bien ce gamin. Revenir et ne plus revoir sa petite bouille, en sachant qu'il n'est malheureusement pas retournée à sa maison, risque de me faire un énorme pincement au cœur. Je tente de reprendre mes esprits avant d'hocher la tête de droite à gauche.

« Je pensais que … C'est encore qu'un gamin … Quand on le voit jamais on pourrait croire que … qu'il ... C'est dingue comme la vie est injuste parfois ... »

Impossible de faire sortir le mot ou tout autre expression possédant la même signification. Ce n'est pas ça qui manque pourtant. Nous allons forcément tous mourir un jour mais si jeune … Sans presque pouvoir y faire quoique ce soit. Une vraie tragédie. Je suis sincèrement peiné. Et ça me chagrine encore plus quand on le voit revenir avec Talulah.

« Ca va pas monsieur Jake ? »
« Si si. Pourquoi ça n'irait pas ? Tu me montres comment t'as amélioré ton lancer depuis le temps ?! »

J'ai souris en lui répondant. Un sourire de façade. Il ne doit pas s'en rendre compte même s'il a pu remarquer que je ne suis pas totalement dans mon assiette. Le cœur lourd, les yeux presque pétillants, pour une mauvaise raison. Il s'éloigne illico de quelques mètres avant de se retourner et lance maladroitement la balle dans notre direction laissant échapper un « oups ». Ce qui a le don de me tirer un sourire sincère ainsi qu'un éclat de rire. Je parviens néanmoins à récupérer la balle. Je tourne le regard vers Callie et ses mots me reviennent en tête comme un retour de bâton. Je lui adresse un sourire un tantinet triste avant de lui lancer la balle. Essayons de faire abstraction de cette nouvelle du moins le temps de quelques minutes. Je retourne la tête vers Spencer.

« Tu crois qu'elle lance bien madame Callie ? Moi j'crois que non. »

Balançant doucement la tête de droite à gauche, une petite grimace pour appuyer les mots. Et une pensée qui ne risque pas de me sortir de la tête : il ne mérite pas ça ...
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 14:41

Travailler avec des enfants n'était jamais quelque chose de facile. Il fallait savoir mettre son affect de côté même quand la situation devenait désastreuse. Mais cela était bien plus difficile à dire qu'à faire. On pouvait croire que les tout petits n'ont pas le droit de subir des choses aussi dures mais la vie en décide souvent autrement. Plusieurs fois elle avait vu des médecins craquer dans les vestiaires après avoir diagnostiquer telle ou telle maladie. Personne ne pouvait intérioriser cela et ne jamais rien montrer. Alors le regard de Jake, Callie le comprenait forcément. Elle tentait de garder une mine normale, histoire de ne pas inquiéter les enfants mais secouait la tête désespérée. Mais comme s'ils avaient un sixième sens, les enfants sentaient ces choses là. Et la détresse de Jake avait interpellé le petit Spencer qui était revenu avec Talulah. C'était celui qui avait le plus besoin d'aide qui se souciait des autres. Oui, la vie était vraiment trop injuste. Mais ça, elle n'avait pas eu besoin d'être là pour le savoir. Et elle avait choisit ce job pour tenter de rendre la vie moins injuste.
Jake reprit vite ses esprits et retrouva malgré tout le sourire pour jouer avec les deux enfants. C'est d'ailleurs Spencer qui avec sa maladresse habituelle les fit rire. Callie saisit le ballon que lui lançait Jake au vol puis se tourna vers Talulah. « Regardez comment madame Callie lance bien, viens Talulah on va leur montrer qu'on est les meilleures ! » Callie s'exécuta et elles firent quelques échanges sous le regard médusé de Spencer. Avant que celui-ci ne soit jaloux, elle invita Talulah à continuer avec Spencer pendant que Callie continuait de discuter avec Jake. « Pourquoi tu restes ici, pourquoi tu ne déposes pas seulement les gateaux à l'accueil puis ne repart pas dans la foulée ? » C'était sorti tout seul, comme un besoin de se rassurer. Certains venaient là par pur altruisme, d'autres avaient leurs raisons. Elle en était venue à se demander si elle ne restait pas là pour se racheter, se donner bonne conscience, et elle finissait par se demander si elle se trouvait là pour les bonnes raisons. « Parce que c'est difficile d'être là, et peu de personne ont envie de venir voir la détresse des autres. » Elle tourna la tête et regarda les enfants, presque la larme à l'oeil.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 20:45

Madame Callie sait donc lancer un ballon. Evidemment je n'ai jamais doutais une seule seconde de ses capacités. Quant à la petite Talulah elle se débrouille plutôt bien également. Et on peut voir l'impatience grandir en notre petit Spencer. Parce que lui aussi il veut prouver qu'il lance aussi bien que son infirmière et sa copine. Une réaction d'enfant tout ce qu'il y a de plus normal. Un enfant qui ne connaîtra jamais la multitude de bonheur que la vie a à offrir. A nouveau Callie demande aux deux camarades d'aller jouer tous les deux un petit peu plus loin. Automatiquement je pense qu'elle va m'annoncer une mauvaise nouvelle. S'agit-il de Talulah cette fois-ci ? Il n'en est finalement rien. Une question. Ou plutôt une pensée qu'elle énonce à voix haute. En tout cas c'est l'impression que ça donne. Avant qu'elle n’enchaîne à nouveau. Une opinion que je ne partage qu'à moitié.

« Pour les mêmes raisons que toi je suppose non ? La question serait plutôt « Pourquoi je ne resterais pas ? ». Je veux dire … c'est pas une ou deux heures de temps en temps qui vont me faire du mal. Si je n'étais pas ici je serais sans doute chez moi à ne pas faire grand-chose alors … Et je suis pas spécialement d'accord sur le fait que ça soit dur. Même si je réalise aujourd'hui que ça peut l'être. Est-ce que … Est-ce que tu trouves qu'ils sont en détresse quand tu les vois comme ça ? C'est paradoxal mais les voir joyeux … c'est p'tet ça qui est le plus dur en fait … J'ai eu une enfance très heureuse et je n'imagine pas ce qu'ils endurent. Passer leurs journées, leurs nuits à l'hôpital … C'est pas une vie pour des enfants. C'est une vie pour personne. Alors si je peux leur faire oublier leur maladie un petit moment … Et puis si je reste c'est aussi et surtout parce que j'aime bien jouer avec eux. »

N'est-ce pas pour cela que les gens font du bénévolat ? Parce qu'ils peuvent aider ceux dans le besoin. Parce qu'ils apprécient passer un petit moment avec eux. Pour quelles autres raisons sinon ? Ces petits bouts n'ont rien demandé à personne. Oui ça me fait plaisir de venir ici. C'est pour cela qu'elle fait ce métier non ? Infirmière. Des horaires de dingue, des gardes à la pelle, des patients délicats. Qui a vraiment envie de changer la couche d'une personne âgée ? Et puis elles ne font clairement pas ça pour l'argent. On sait tous qu'elles sont sous-payées. Elles font cela par vocation. Je n'irai pas jusqu'à dire que je les admire mais elles ont tout mon respect. Les yeux encore à moitié brillants je ne peux m'empêcher de moi aussi lui poser la question.

« C'est pour ça que t'es ici toi aussi non ? T'as des journées plus que chargées et pourtant tu restes quand même après tes heures … »

Pourquoi d'autre ? C'est presque rhétorique et je n'attends pas précisément de réponse de sa part. Il y a des jours où elle doit certainement avoir mieux à faire que de rester pour ce qui ressemble à des heures supplémentaires. Et pourtant elle est là. Et elle est contente d'être là.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 21:43

Il avait raison, vraiment. Les intentions de Jake était les plus pures et plus saines qu'un bénévole puisse avoir. C'était aussi comme ça qu'elle avait perçu au depart son activité de bénévole. Au debut, elle était super motivée et avair vraiment passé de bon moments avec les enfants, mais aujourd'hui elle se rendait compte qui lui fallaibput être une pause. « Oui, je comprends ton avis, c'est vrai qu'on est toujours mieux ici à aider plutôt que de rester seul chez soi à ronger son frein ou refaire le monde... » Callie jeta un oeil autour d'elle. Malgré quelques perfusions, pansements ou cicatrices apparentes ces enfants auraient pu avoir une vie normale. Mais cela en avait été décidé autrement pour eux. Et c'était cela qui lui faisait de plus en plus mal. « Mais justement, les voir si joyeux, heureux, insouciant, savoir que la vie ne tient qu'à un fil et que la faucheuse rode autour de cet endroit, ça peut faire peur... » Surtout que Callie n'avait pas besoin de ça en ce moment. « ... et je crois que cela me fait de plus en plus peur. Je ne veux plus avoir à perdre des gens que j'aime ! Et je me demande si j'ai bien fait de vouloir bosser dans cette branche. Je ne sais plus si j'en ai la force... »  Elle secoua la tête, ne pouvant plus retenir ses larmes. Larmes a travers lesquelles Elle voyait les enfants jouer, sourire. Elle sortit rapidement de la salle pour ne pas éveiller les soupçons des enfants et attendit que Jake la rejoigne. Elle ne voulait pas craquer, pas ici, pas devant ses collègues et surtout pas devant les enfants. Elle avait l'impression de les abandonner. Elle qui avait toujours montré qu'elle était forte pour ne pas passer pour la petite fille qui ne fait que se plaindre, mais parfois il fallait tout lâcher. « Pardon, je suis désolée, je suis fatiguée... et puis aujourd'hui ca fait pile quatre ans... quatre ans que nous avons eu notre accident. Quatre ans que ma vie à basculé. »  Ca y est, c'était dit. Elle avait besoin d'extérioriser. Ce n'était ni le lieu, ni le moment mais la solitude la pesait et la présence de quelqu'un qu'elle appréciait libérait sa parole et sa détresse.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 22:25

Elle garde visiblement quelque chose en elle. Le « je ne suis pas dans ma meilleure, j'irais mieux dans quelques jours » sonne à présent plus comme « en fait je ne vais pas bien ... ». Elle préfère elle aussi donner un peu de baume au cœur à ces enfants plutôt qu’être chez elle à ronger son frein comme elle dit. Je comprends tout à fait ce qu'elle dit. On peut être heureux, avoir une vie merveilleuse, et tout peut-être balayé du jour au lendemain. On peut être victime d'un infarctus ou d'un accident de la route et se retrouver paralysé. Ou pire. Tout peut aller très vite. Cela fait peur. Mais c'est aussi cela qui nous fait apprécier la vie après tout. Elle continue à se confier. Elle ne veut plus perdre les gens qu'elle aime. Je ne sais pas de qui elle parle. Un sujet que nous n'avons jamais abordé. Après tout même si nous nous connaissons et nous nous voyons de temps en temps, nous ne sommes pas vraiment de grands amis. Il est normal que nous ayons chacun nos « secrets ». J'ai moi-même été assez bref sur ma rupture et le pourquoi j'ai emménagé à Bowen lors d'une discussion antérieure.

Elle poursuit en m'énonçant ses craintes. S'interrogeant sur le choix de son métier. S'interrogeant sur l'envie de continuer à être infirmière ou non ? Je vois tout de suite qu'en fait, ça ne va pas du tout. Peut-être qu'elle se sent comme cela depuis plusieurs jours. Peut-être qu'elle a besoin d'en parler mais qu'elle n'a pas encore osé ou trouvé l'occasion de le faire. Je ne suis sans doute pas la personne la personne à qui elle doit se confier parce qu'elle doit avoir des amies qui la connaissent bien mieux que moi. Ou alors c'est justement parce que nous nous connaissons pas énormément qu'elle peut se confier à moi. Avant même que je ne lui dise de venir prendre l'air elle quitte la pièce. J'essaye de faire bonne figure en disant aux enfants qu'on revient tout de suite. Et je quitte à mon tour la salle, rejoignant Callie les larmes aux yeux. S'excusant bien qu'elle ne devrait pas. Continuant à se confier. Quatre ans. Accident. Qui, quoi ? Je ne sais pas. La perte de l'être cher ? J'avais moi aussi perdu l'amour de ma vie. Pas aussi tragique qu'une mort ou une disparition subite et c'était peut-être ça le pire. Deux ans déjà.

Je pose alors la main sur son épaule en la caressant doucement. Ne t'excuse pas … Je suis là. Je t'écoute. Tu peux te lâcher ça va te faire du bien … Mais je comprendrais si tu ne souhaites pas en parler. Elle a en gros sur le cœur. Ca se voit. Pas curieux de savoir pourquoi elle est dans cet état mais véritablement l'envie de l'aider, de pouvoir la réconforter. Difficile néanmoins car je ne sais pas de quoi elle souffre. Si elle ne veut pas m'en parler alors je n'insisterai pas. Si elle a simplement besoin d'une épaule sur laquelle déverser son chagrin je suis là. Au fond de moi j'espère qu'elle va se libérer de ce poids et ne pas continuer à le porter encore et encore. Une fois le cœur léger peut-être retrouvera-t-elle un début de sourire. Ca lui va quand même beaucoup mieux que les larmes et le visage triste.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 23:03

La présence de Jake était réconfortante pour la jolie brune. Certes ils ne se connaissaient que à travers quelques banalités, un peu plus qu'une simple connaissance mais en soi ils n'étaient pas si proches que ça et ne se connaissaient pas vraiment. Mais il avait été là au bon moment et il avait reagit comme quelqu'un de proche aurait pu le faire. Le seul bémol était les enfants. Elle ne voulait pas qu'ils voient sa détresse. Elle n'était pas venue là pour leur rajouter des soucis. A Jake non plus d'ailleurs. Mais cela faisait plusieurs jours qu'elle ressassait encore et encore les évènements passés tout en se persuadant qu'elle allait bien alors que c'était tout le contraire. N'être plus qu'une gaca en somme. « Quand je vois ces enfants j'ai l'impression que je n'ai pas le droit de me plaindre. Car moi je suis en parfaite santé, ma vie n'est pas en danger. Mais mes cicatrices sont invisibles. Et pourtant, elles me font terriblement mal. » En arrivant à Bowen, Callie s'était réfugiée dans le sport et de travail. Mais peut être avait elle fait une erreur. À trop s'enfermer dans ses activités, elle n'avait fait que de brèves connaissances : elle n'avait pas de meilleure amie, aucune personne au quelle se confier si bien que Jake allait être le premier à connaître son histoire, sa blessure la plus profonde. « Avec mon frère jumeau, on était en voiture et on s'est fait percuter par un camion. Lui est resté presque trois ans dans le coma mais n'a finalement pas survécu. Et moi je n'ai rien eu, aucune séquelle. »  Entre jumeaux ils partageaient tout. C'etait une complicité plus importante que dans un couple, une seule entité mais deux personnes. Alors pourquoi cette fois le sort s'était acharné sur un seul des deux ? C'était toujours ce que Callie se demandait. Il y avait toujours cette culpabilité d'être celle qui reste.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMar 30 Aoû 2016 - 23:54

Alors même qu'elle ne se sent pas bien, elle pense encore aux enfants. Il est vrai que quand on prend conscience de se genre de chose, on évite de se plaindre pour un oui ou pour un non. Mais après tout c'est humain. Ronchonner dans les embouteillages alors qu'on ne va perdre que dix minutes. Râler intérieurement contre la caissière parce qu'elle est nouvelle et qu'elle patauge encore un peu. Se lamenter parce qu'on a eu une journée un peu plus difficile que d'ordinaire. Et pourtant. D'autres personnes sont beaucoup plus à plaindre que nous. D'autres personnes vivent une sorte d'enfer et eux ne se plaignent pas. Sa cicatrice ne se voit peut-être pas mais ce n'est pas pour autant que le mal n'est pas là. Que la blessure n'existe pas. Mais quelque chose me dit qu'elle n'est pas au bord des larmes pour rien. Elle a vécu un accident donc. Elle a le droit de ne pas aller bien. Même devant les enfants. Ce n'est pas un aveu de faiblesse ou de l'égoïsme.

Finalement elle me raconte ce qui la tourmente. La relation entre jumeaux est quelque chose qui m'a toujours fasciné. Un lien plus fort que tout autre. Perdre son frère, c'est perdre une partie de soi. Une moitié de soi. Elle culpabilise. D'avoir survécu, de n'avoir subit aucune blessure grave. Alors que lui n'a pas eu cette chance. Elle doit se dire qu'elle aurait préféré prendre sa place. Et puis surtout vivre ce cauchemar pendant trois longues années. Ils étaient en voiture. Elle conduisait et l'accident est de sa faute ? Son frère était au volant et elle l'a déconcentré ? Certainement pour cela qu'elle s'en veut.

« Hé … Tu as le droit de ne pas aller bien. Ce n'est pas rien ce que tu as vécu. Ce que tu as enduré. Tu culpabilises, c'est certain. Et si les situations avaient été inversées ton frère aurait ressenti la même chose. Mais je suis sûr qu'à choisir il préfère être là où il est maintenant et te savoir en bonne santé … »

Je ne veux pas lui dire que ce n'est pas de sa faute parce que je n'en sais rien et parce que je n'ai pas envie de ressortir cette phrase toute faite, prête à l'emploi. Je n'ai pas eu la chance d'avoir de frère ou de sœur, et encore moins un jumeau alors je ne peux pas non plus lui dire que c'est comme ça que moi je me sentirais. J'ai envie de lui poser des questions. Pour qu'elle me parle de lui. Se remémorer les bons souvenirs peut parfois faire du bien. Mais je ne sais pas par où commencer. Je suis à deux doigts de lui demander s'ils étaient proches tous les deux mais cette question est tellement bête que je me retiens.

« C'est pour ça que tu as voulu devenir infirmière ? Où c'est que tu voulais faire depuis toute petite ? Et l'accident … t'en as déjà parlé avant ? A des personnes qui ne sont pas au courant de ton histoire je veux dire. Peut-être que … peut-être que tu gardes trop de choses en toi … »

Je ne parle évidemment pas de psychologue ou autre professionnel. Je ne veux pas non plus lui redire qu'elle peut se confier. Qu'elle doit se confier. Ca doit venir d'elle-même. Hors de question de lui tirer les vers du nez. J'attends de voir comment tourne les choses. Je crois que le mieux à faire serait d'aller s'installer tranquillement dans un endroit calme. S'asseoir et prendre le temps. De toute façon, je ne sais pas si je la laisserais reprendre le volant et partir passer la soirée seule chez elle. Ce n'est clairement pas une bonne idée.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMer 31 Aoû 2016 - 8:52

Les bras remontés contre sa poitrine, Callie ferma les yeux en entendant les paroles de Jake. C'était ce qu'on lui avait toujours repété. Mais elle n'arrivait pas à s'y faire ni à s'en persuader. Elle hocha la tête, songeuse. « Peut être oui qu'il serait heureux de me voir là, je ne sais pas.. je ne sais plus. Le plus dur, c'est que l'on a jamais réellement su ce qui s'était passé et qui était en tord, le chauffard s'est enfui et moi je n'ai plus aucun souvenir de l'accident. » C'était sans doute ça le plus gros problème. Cette culpabilité jamais affirmée ou réfutée. Elle ne saurait jamais la vérité, ses parents avant demandé l'arrêt des recherches du chauffard pensant faire quelque chose de bien pour arrêter de ressasser le passé. Sauf que ce n'était pas eux dans la voiture.  « En fait, la seule chose dont je me rappelé est qu'on était heureux et qu'on rigolait. Ça a été mon dernier vrai souvenir. » Et puis Bowen, au départ c'était comme pour lui rendre hommage. C'etait la dernière étape du road trip qu'ils avaient prévu. Alors peut être qu'elle vivait avec l'ombre de son frère trop présente au dessus d'elle, mais il restait une part d'ele et ça, personne ne pourrait la lui enlever. « En fait, au départ je voulais être pédiatre. Mais avec le coma de Sam je ne pouvais pas suivre des études de médecine. D'ou infirmière. » En l'entendant lui dire qu'elle en gardait trop pour elle, elle soupira. Il l'avait bien cerné. Mais elle avait confiance en Jake. Certes il avait été là au bon moment, mais il avait toujours eu un mot gentil pour tout le monde, il avait toujours été prévenant. Alors oui, ça devrait probablement être à lui quelle devait se confier. Peut être pas au bon moment, pas aujourd'hui à l'hôpital, pas avec les enfants, mais c'était fait. « En fait, je crois que tu es la première personne de Bowen à qui j'en parle vraiment. »
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMer 31 Aoû 2016 - 13:00

Elle ferme les yeux et réfléchis. Visualiser le visage de son frère. Non pas sur son lit d'hôpital mais en train de faire une quelconque ânerie, le sourire aux lèvres. Ou peut-être que mes mots ne sont pas les bons. Peut-être qu'elle n'a que trop entendu ce refrain. Petit à petit elle se livre. J'essaye de comprendre sans porter de jugement. Le flou sur la mort de son frère. Ne pas savoir les faits exacts. Sa blessure au cœur aurait-elle eu plus de facilité à guérir si elle avait ce qu'il s'était passé ? Si elle avait su que ce camion avait grillé un feu rouge, une priorité droite ? Que le chauffeur s'était assoupi deux secondes, le temps que le camion change de voie brutalement et leur fonce droit dessus ? L'inconnu sur le pourquoi du comment. Je ne crois pas qu'elle aura réponse à ses questions un jour. Et au fond je crois que ça ne changera pas vraiment les choses de savoir.

J'acquiesce doucement la tête. Je la laisse parler sans l'interrompre. Un dernier souvenir joyeux. Une bonne chose. C'est comme ça qu'elle devrait se l'imaginer. Heureux. Elle répond à ma question. Pédiatre. Ca ne m'étonne pas. Elle apprécie la compagnie des enfants. Dommage qu'elle n'ai pas pu poursuivre ses études. Elle aurait sans doute pu les reprendre mais elle ne devait pas avoir le courage. Ce que je peux comprendre. Et puis ce n'est pas donné comme étude. Je ne sais pas si elle vient d'une famille riche alors trouver un emploi plutôt rapidement était peut-être une nécessité. Elle finit par me dire qu'elle n'en a jamais parlé à personne. Personne d'ici en tout cas. Ce qui me chagrine tout de même un peu. Parce que ça signifie sans doute qu'elle n'a pas d'amis sur qui elle peut véritablement compter. Une personne en qui elle peut avoir confiance.

« Je vois … Je comprends … Sache que si jamais tu as besoin d'en parler, que ça soit de ça ou autre chose, tu peux compter sur moi. »

Je ne lui ai jamais dit auparavant mais à priori elle devait déjà le savoir, qu'elle peut me faire confiance. Je ne suis clairement pas le genre à aller raconter partout et à tout le monde les choses que les gens me confient. Et j'ai toujours eu du mal avec ce genre personnes. Il m'arrive, comme n'importe qui, de parfois parler un petit peu dans le dos des gens mais jamais avec haine ou méchanceté. Comme certains le font. On est là, debout tous les deux. On pourrait continuer à discuter mais on pourrait tout aussi bien le faire dans un endroit plus accueillant.

« On peut peut-être aller continuer à discuter ailleurs non ? Un coin un peu plus confortable. La cafét de l'hôpital ou sur un banc dehors ? A moins que t'es envie de faire autre chose ? C'est pas les endroits qui manque à Bowen. Enfin je sais pas si c'est le meilleur des moments mais rester seul chez soi n'est pas non plus la meilleure des idées je pense. Ou on peut retourner avec les enfants ? Sauf si vraiment tu veux un peu de temps pour toi ...  »

Niveau sorties à Bowen, on a l'embarras du choix. Resto, bar, karakoé, cinéma, bowling, billard et j'en passe. Je ne sais pas si elle m'a dit tout ce qu'elle avait sur le cœur mais une activité ou une conversation un peu plus joyeuse ne nous ferait pas de tort. Je ne dis que nous devons faire abstraction de ce qu'elle vient de me dire. Et je n'ai pas non plus d'idée particulière à lui soumettre. Mais encore une fois, je ne vais pas l'obliger ou la traîner de force.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMer 31 Aoû 2016 - 17:53

Elle appreciait la compagnie de Jake, vraiment. il savait ne pas trop poser de questions, mais en poser assez pour faire réfléchir et avancer la conversation. « Je ne voulais pas t'ennuyer avec ça, mais heureusement que tu étais là. Merci beaucoup... » Il semblait comprendre ce qu'elle ressentait et ne pas la juger. Etre juste une épaule prévenante et rassurante, tout ce dont manquait Callie à l'heure actuelle. Alors rentrer chez elle, c'était tout sauf ce qu'elle souhait sur le moment. « Oui, tu as raison, j'ai pas forcément envie de rentrer chez moi. De toute manière sa résumerait à me jeter dans mon lit tout habillée, me mettre en boule et dormir pour oublier et passer au lendemain. » Elle n'était pas du genre à se saouler pour oublier. Callie préférait se goinfrer de chocolat devant un film triste, quitte à l'être plus encore qu'avant, enfin peu importe, ça ne serait pas le cas ce soir là. « Donc va pour une petite sortie, emmènes moi à un endroit qui te plait !... Mais pas trop loin, mon vélo est ici et j'en aurais besoin pour rentrer. A moins qu'on y aille à pied. » Il était vrai qu'à Bowen elle ne faisait pas dans l'original. Elle avait toujours ses habitudes aux mêmes endroits et n'avait pas fait l'effort de chercher plus loin, toujours proche de chez elle ou du travail. Ou alors elle n'en avait pas envie. Ce soir, elle n'était vraiment plus bonne à réfléchir objectivement. Soulagée d'avoir vidé son sac et de pouvoir se changer les idées, elle porta ses doigts à ses yeux et vérifia que son mascara n'avait pas envahit ses joues. Heureusement, ce n'était pas le cas. Puis elle passa un œil à travers la salle et s'adressa donc aux enfants. « Bon les loups, avec Jake on va s'en aller, soyez bien sages jusqu'à la prochaine fois ! Et vous goinfrez pas trop de gât... Hum, vous êtes incorrigibles ! » La boîte qu'avait ramené Jake avait déjà été vidée par les petits sous le regard amusé des parents et autre personnel médical qui était dans la salle. Que ces petits profitent de ces bons moments, la vie est courte, qu'ils passent un maximum de bon temps, car le malheur peut rapidement les attraper...
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMer 31 Aoû 2016 - 19:27

C'est drôle. C'est souvent ce que l'on dit : « Je ne voulais pas t'embêter avec mes histoires ». Elle ne m'ennuie pas. Loin de là. Elle n'a pas besoin de me remercier. Mais c'est toujours ce qu'on dit à une personne qui nous dit qu'on peut lui faire confiance. Faut pas … C'est normal … Et moi aussi je fais dans le classique. Mais j'ai envie de le souligner. Je ne fais pas ça pour qu'on m'encense. Elle répond par l'affirmative à mon invitation. Une bonne chose étant donné la suite de ses paroles. Au moins, elle n'a pas honte de dire qu'elle serait rentrée déprimée. C'est toujours mieux que de se voiler la face. Elle préfère une sortie. Ce qui me va parfaitement. Je préfère qu'on aille quelque part en ville plutôt que de rester au sein de l'hôpital. Ses paroles me font sourire. Un petit éclat de rire s'échappe même de ma bouche. Il n'y a pas grand-chose de drôle, ni dans les mots, ni dans la façon de le dire mais c'est sûrement nerveux.

« Pas de problèmes … Et puis sinon je te raccompagnerai te fais pas de soucis là-dessus. S'il fait trop noir quand on revient, hors de question que tu reprennes le guidon. Ahah. Tu penses quoi qu'on aille faire un tour sur la place ? On pourra se prendre un petit truc à manger. A emporter. Du chaud ou une bonne glace. J'ai une petite faim mais j'ai pas forcément envie d'un gros repas. On peut y aller à pied non ? C'est pas très loin. Ca ne vaut peut-être pas la peine de prendre la voiture. Le temps de ses garer, etc ... »

Une petite faim seulement. Dû aux nouvelles que je viens d'apprendre ? Sans doute. Après, je ne peux pas refuser une glace ou une gaufre au chocolat. On dit parfois que les chocolatiers ou les pâtissiers ne mangent pas forcément de desserts parce qu'ils y travaillent toute la journée. Je peux vous dire que ce n'est pas mon cas. Pas du tout même. Me priver de salé, je saurais le faire. Me priver de sucré ? Impensable.

Soucieuse de son apparence elle passe la main sur ses joues et le contour de ses yeux. Je lui signale rapidement qu'elle n'est pas démaquillée. Nous retournons vers la pièce où se trouvent tous les enfants. Callie entrouvre la porte et souhaite la bonne soirée à ce beau monde. Une fois chose faite nous nous dirigeons vers la sortie de l'hôpital. Les portes automatiques s'ouvrent et nous prenons une petite bouffée d'air frais. C'est le début de soirée mais il fait encore relativement bon et ensoleillé. Une petite marche jusqu'à la place sera bien mieux qu'un trajet en voiture. Depuis que je suis petit j'essaye au maximum de me passer de véhicule. Une habitude que m'ont inculqué mes parents. On a souvent pas le choix mais marcher vingt minutes pour me rendre à ma destination ne me dérange pas le moins du monde. Ou j'utilise le vélo. On évite de polluer l'air. Mais je ne teste quand même pas de pédaler avec un énorme paquet rempli de gâteaux. Je ne suis pas maladroit mais je ne tente pas le diable.

« On peut y aller ? Ou tu dois récupérer des affaires ? On reviendra ici donc ne t'encombre pas non plus. Ou si tu veux les déposer dans ma voiture pour ne pas avoir à reparcourir l'hôpital toute à l'heure ... »

Nous avons tout notre temps. Inutile de se presser.
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MessageSujet: Re: tell me if you wanna go home - jake   tell me if you wanna go home - jake EmptyMer 31 Aoû 2016 - 21:53

Jake avait non seulement les mots pour tout mais il avait aussi de bonnes idées. Alors aller de promener et marcher, c'était réellement quelque chose qui pouvait plaire à Callie. Et il était clair qu'un peu grignoter remonterait forcément le moral. Qui pouvait se venger de ne pas fondre devant un bon dessert ou une bonne glace ? « Oh oui on pourrait aller là bas, c'est une bonne idee. Et puis t'as raison manger un peu nous ferait pas de mal, même si ce n'est pas en quantité énorme parce que je n'ai pas très faim non plus ! » Cependant l'idée même qu'il évoque la voiture la refroidit directement. Heureusement que ce n'était que pour dire qu'ils ne la prendraient pas.  « Mais oui je préfère y aller à pied. La voiture j'évite. Je la fuis même. » C'était compréhensible après avoir vécu un tel accident, mais que la phobie ne disparaisse pas avec le temps, c'était plutôt handicapant. Quand Callie est arrivée à Bowen, elle a dû prendre un taxi pour se rendre de l'aéroport le plus proche à son hôtel. Ça avait été un vrai calvaire ponctué de nombreuses pauses et crises de panique si bien qu'elle a du récompenser gravement le chauffeur. Une fois que Jake ait salué lui aussi les enfants, elle commença à marcher pour traverser le couloir « Je laisse mon vélo et mon casque ici alors mais il faut juste que je récupère mon sac à main. Tu sais une fille ne peut pas voyager sans ses affaires ! » Elle voulait sortir le plus vite d'ici, prendre un bon bol d'air alors Callie dévalait escaliers et couloirs plutôt rapidement en direction des vestiaires avec Jake à ses trousses.
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