It's always a good time. ■ Aylin

Après de longues journées à me tuer au bureau et à étudier pour les fichus examens. Je n'avais qu'une seule envie et c'était de sortir de ma routine. Dernièrement, mes jours ont tous été identiques; meublés de la même façon, passés avec les membres personnes... À la longue, on finit par se lasser de tout ça. D'où le fait qu'aujourd'hui, j'eus envie de faire autre chose. Et pourquoi ne pas aller au gym ? S'entrainer, ça repose corps et âme, dit-on. Pourquoi ne pas l'expérimenter ? Je roula donc jusqu'au complexe sportif et après quelques minutes à m'échauffer, j'allai m'installer sur un tapis roulant disponible.

« Tu viens souvent ici ? » me demanda une voix qui venait de ma gauche. Je tourna la tête tout en continuant de courir. Mon pouls s'accélérait et ma respiration se faisait de plus en plus rapide. Les mots eurent même de la difficulté à sortir. « En fait, non... » Silence. J'avais besoin de reprendre mon souffle. « Je ne prends pas assez le temps... » Finis-je par avouer. Si je prenais plus de temps, c'est vrai que je viendrai plus souvent. Je lui fis un sourire qui voulait dire « et toi ? », ais j'étais trop à bout de souffle pour parler à nouveau.

« Ca va, t'as l'air de manquer d'air ! » entendis-je venir d'elle. C'est vrai que j'avais un peu de mal. Je ne venais pas très souvent ici et c'est pour cette raison qu'au moindre petit effort, c'est tout mon corps qui en subit les conséquences. « Tu es nouvelle dans le coin ou tu ne pensais juste pas à venir ? » demandais-je par simple et pure curiosité. Je dois admettre que je suis une personne comme ça, très curieuse. Néanmoins, je n'étais pas méchante pour autant et je sais qu'on peut facilement me faire confiance. Beaucoup trop facilement, peut-être même...

Après un long moment à faire du tapis roulant, je le stoppa. Je n'étais même plus capable de suivre le rythme. Je pris une grande respiration avant de tendre l'oreille à ce que disais ma voisine. « Le sport n'est pas non plus dans ma tasse de thé... » avouais-je, sans même me forcer pour prétendre être ultra douée dans ce domaine. À quoi bon laisser croire quelque chose qui est faux ? « Alors tu es venue ici que pour te changer les idées, c'est ça ? » finis-je par demander en remettant en marche la machine. J'étais ici pour me changer les idées, moi, alors peut-être était-ce la même chose pour elle-même ?

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J'ignorais si je devais répondre la vérité à cette dernière question ou si je devais juste dire ce qui est bon à entendre. Après tout, je ne connaissais même pas le prénom de ma voisine de tapis alors de quoi aurais-je l'air si je lui disais que mon envie de venir au gym était simplement du au fait que je souhaitais à tout pris sortir de chez moi pour ne pas croiser le faux-frère que j'aime d'amour depuis tant d'années ? Je pris une grande respiration, commençant à ressentir le besoin d'arrêter pour de bon. « Hey bien, pour tout te dire, je suis venue ici pour passer le temps et parce que je considère que le sport est une bonne façon d'évacuer le stress ! » finis-je par avouer en riant lentement pour ne pas trop m'époumoner. « Au fait, je m'appelle Aylin ! »

Je porta une attention particulière aux paroles de ma voisine de machine. À ses propos, la vie semblait ne rien lui apporter de bien. Je pense que cela peut être le cas pour certaines personnes, oui, mais juste en la regardant et en voyant l'image qu'elle projette, je doute que sa vie soit complètement mauvaise. Je sens ce genre de chose et cette personne, près de moi, me renvoie l'image d'être quelqu'un de très forte. Oui, la vie peut parfois être chiante et nous apporter que des malheurs, mais ces épreuves sont en quelques sortes là pour nous rendre plus fort, pour nous faire vivre plus de chose... Pour nous faire prendre conscience de nos pertes, de notre chance d'avoir ce que nous avons... J'arrêtai à nouveau ma machine. « Oui, la vie est difficile. C'est un combat. Ça stresse énormément et... Il y a même des personnes qui ne savent pas résister et qui s'enlève la vie... Mais je pense qu'on est trop jeune pour s'avouer vaincue. Tu ne crois pas ? » finis-je par avouer en une traite.

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Parler de ce genre de sujet ne me mettait pas particulièrement de bonne humeur, mais il faut admettre que c'est une trop triste réalité pour que nous passons à côté. Je pris une grande respiration, descendit de mon tapis et alla plus près de ma voisine d'entrainement. « Exactement ce que je pense. On est fort. On ne le sait que lorsqu'on arrive à une épreuve qui nous faut combattre. » Je fis un sourire. « Oh, Romane ! C'est joli aussi ! » Elle avait un beau prénom, ce n'est pas à dire. « Alors, que dirais-tu, Romane, si nous allions faire du vélo stationnaire ? »

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