f*ucking bike ~ swan.

Je fus légèrement rassuré quand sa main se glissa dans la mienne. Les quelques secondes de suspens m'avait presque fait mal au coeur, ce que je n'analysais absolument pas. Je l'observais en souriant : quelle belle petite femelle. Terriblement fragile et pourtant qui dégageais dix fois plus de choses que la plupart des autres filles. J'eus un vague sourire mauvais quand elle m'annonça que j'avais pas besoin de sauver des filles pour séduire. « Non et heureusement sinon je serais pas dans la merde ! » Je savais que j'avais pas besoin de ça mais j'aimais bien passer pour un gentil garçon. Ce que je n'étais pas tant que ça, tout étant des images, des scènes que je jouais. J'étais un simple acteur mais si elle voulait se persuader que j'étais un pauvre faiblard qui n'avait pas confiance en lui. Il y a quelques années oui, c'était le cas, mais aujourd'hui je me trouvais terriblement génial. Et beaucoup trop canon. Je souris finalement quand elle annonça "à mon sauvetage". Je serrais légèrement sa main dans la mienne en absorbant ma première gorgée de vin. Il était délicieusement bon d'ailleurs ! Les plats arrivèrent assez vite et je laissais Leila répondre avec un sourire. La pauvre serveuse déposa les plats avec une mine assez perplexe, ce qui me fit marrer. Je souris à Leila. « Bon app ! » Et je commençais à taper dans le poisson, qui était plutôt pas mal du tout. Mais je commençais à avoir peur pour l'addition...

Je me sentis légèrement nu quand elle lâcha ma main mais je cachais mes sentiments étranges en commençant à manger le fameux poisson. C'était purement exquis, la purée de carotte à l'orange à côté relevait parfaitement le poisson. Je relevais les yeux vers Leila quand elle annonça que c'était trop bon. « Ça en devient orgasmique ! » J'eus un froncement de sourcils dans elle tendit la main vers ma bouche et je me contentais de sourire lorsqu'elle se contenta d'essuyer ma bouche. C'était légèrement angoissant et je me sentais soudainement un peu trop proche d'elle. J'eus un sourire rapide et j'encaissais quelques bonnes gorgées de vin, jusqu'à finir mon verre. Histoire de calmer mes nerfs, mes pulsions et mes peurs. Je picorais deux trois bouts de magret de canard mais je n'avais plus vraiment faim. Je m'étais repris très rapidement, me resservit un verre de vin et je l'observais en souriant. « Oui, je suis en très bonne compagnie. » Je lui fis un clin d'oeil rapide. Tant que j'avais ce que je voulais à la fin, tout irait bien. Et j'avais toujours ce genre de choses. J'essayais de me convaincre que je ne voulais que ça et qu'elle n'avait aucune importance. Peut-être que ce n'était pas vraiment ça, au fond...

Je l'observais avec un sourire amusé : on aurait dit qu'elle n'avait pas manger depuis des jours. Mais ça me faisait plaisir de voir qu'elle appréciait le repas, c'était le but après tout. Je souris à sa réflexion : j'étais de bonne compagnie visiblement. Elle finit par entrechoquer nos verres et je suivis ses mouvements d'un regard intéressés sans vraiment savoir où elle voulait en venir. Je me sentis légèrement gêné quand elle me remercia : je n'avais rien fait. « T'as pas à me remercier. » Je lui rendis son baiser, avec toujours un léger goût de trop peu : j'aurai tellement aimé lui faire plus... Mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Je finis mon verre de vin et je demandais l'addition. Ce qu'on allait faire maintenant, bonne question. « On va se déchirer la gueule ! » Je payais, en tant que gentleman que j'étais mais je n'eus pas le courage de regarder le prix du repas. Je me levais et tendais la main vers elle, l'embarquant dans de nouvelles aventures.

J'avais eu un minimum d'éducation disons et je ne pouvais pas accepter d'inviter une nana au restaurant et de la laisser payer sa part. Ce n'était pas du tout gentleman. En vrai, si ça avait été une autre je ne l'aurai pas fait. Je la vis légèrement mal à l'aise mais je fis comme si de rien était. Je souris lorsqu'elle vint se blottir contre moi et j'entourais ses épaules de mon bras, tel un merveilleux protecteur que je n'étais pas. Je souris quand elle annonça qu'elle voulait juste s'amuser. « J'devrais réussir à faire ça alors ! » Normalement c'était dans mes cordes. Mais il fallait pas que j'abuse des médicaments ce soir, ni même que j'en utilise, sinon j'allais pas être un bon guide. Et j'voulais pas qu'elle me suive là-dedans. Sentant son regard peser sur moi, je me tournais vers elle, fronçant légèrement les sourcils. « Me regardes pas comme ça on dirait qu't'es déjà amoureuse de moi. » Un grand sourire étira mes lèvres : non une nana comme elle risquait pas de m'aimer. Enfin je ne lui souhaitais pas une telle chose. Je l’entraînais dans une ruelle assez badante jusqu'à l'entrée d'une boite souterraine. J'ai toujours eu une passion profonde pour les sous-sols. Le vigile nous laissa entrer sans un mot et j'approchais mes lèvres de l'oreille de la demoiselle. « Bienvenue en enfer ! » Et c'était vraiment le cas. La musique bourrait déjà le crâne, les trois quarts des gens étaient sous acides et c'était mon milieu de vie. C'était glauque, sombre, humide, chaud. Désagréable et flippant au premier abord mais on finissait tous par trouver ça terriblement génial. J'allais directement vers le bar, sans pour autant lâcher Leila : j'voulais pas qu'elle disparaisse tout de suite.

Je sentais que la pression montait chez la demoiselle. Ses yeux brillaient d'impatience et un sourire restait constamment établit sur ses lèvres. Tant mieux, elle allait s'amuser, je le savais. Je lâchais Leila deux minutes le temps de discuter avec le barman, que je connaissais bien, jusqu'à-ce qu'il me dise ma petite copine avait disparut. Je la cherchais des yeux, buvant mon cocktail d'alcools en fronçant les sourcils. Ce n'était pas un endroit où une fille comme ça devait se promener, je le savais plus que bien. Et puis mademoiselle apparut soudainement sur le podium, se trémoussant au vu et au su de tout le monde. D'un côté je me marrais, de l'autre je me disais qu'elle ne se rendait absolument pas compte de l'endroit où elle était. Je finis mon verre d'un trait et partait à la recherche de ma donzelle. Il fallait définitivement qu'elle s'arrête, je voulais pas non plus qu'elle me fasse une crise cardiaque en plein milieu de la boite. Je me rapprochais difficilement du podium, heureusement que j'étais grand sinon je pouvais me prendre quelques bons coups de coudes dans la gueule. J'arrivais enfin aux pieds de Leila, lui sourit et attrapais ses jambes, la jetant en sac à patate sur mon dos. La plupart des gars se mirent à gueuler, oui j'étais rabat-joie et non plus ils ne l'auraient pas ce soir. C'était ma proie et je partageais pas. Je me dirigeais vers le bar avec mon chargement et je la déposais sur le sol, l'observant avec un grand sourire. « Maintenant tu bois un coup et tu te barres pas trop loin non plus ! » Je lui tendis son verre, un bon petit tgv ça allait la mettre en forme. Mais j'espérais qu'elle n'allait pas encore disparaître, elle ne se rendait pas à compte de tout ce qu'il pouvait lui arriver dans ce genre d'endroit. Surtout que maintenant, tout le monde l'avait vue, ce qui ne m'arrangeait pas. J'attendais patiemment qu'elle finisse son verre avant de m'éloigner du bar, me fondant à la masse pour danser, sans pour autant lâcher la donzelle des yeux. L'alcool commençait à me prendre, je le sentais, et malheureusement je n'aurai que ça ce soir.

Pour une fois ça me gênait réellement de voir une nana s'exhiber devant d'autres personnes. Si j'avais pu je l'aurai caché toute la vie pour ne plus jamais que quelqu'un d'autre la voit. C'est pourquoi je la ramenais au bar, lui ordonnant de boire son verre. Sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'elle le boive aussi rapidement. Elle n'allait pas finir bien ce soir... Je tirais une sale grimace lorsqu'elle m'appela papa : c'était pas très agréable, déjà qu'elle se comportait comme une gamine de quatorze ans, je me disais rapidement que j'allais ressembler à un pédophile. J'avais quand même décidé de m'éclater, je me fondais dans la foule pour danser, me demandant rapidement pourquoi elle mettait autant de temps à me rejoindre. Et je ne pensais pas à ses problèmes, je ne les connaissais pas vraiment en fait. J'étais trop égoïste pour prendre conscience de ce genre de choses. Elle se pointa quand même vers moi au bout d'un moment, m'arrachant un sourire. J'étais heureux de la retrouver à mes côtés. Elle passa ses bras autour de mon cou et je l'attirais à moi, posant mes mains sur ses hanches. Elle était en totale contradiction avec ce qu'il se passait autour mais ça n'avait pas l'air de la déranger tant que ça. Je me contentais de la suivre, un éternel sourire amusé étirant mes lèvres. Je déposais un baiser sur sa joue, pourquoi je ne savais pas. Ce dont j'étais sur ce que je n'allais pas rester dans cette boite bien longtemps, j'voulais profiter d'elle d'une autre façon.

Je sentais son regard qui me brûlait, me tordant les entrailles. Ces sensations me rappelaient des souvenirs dont je ne voulais pas me souvenir. Mais je ne savais pas le choix, elle était là et son corps me hurlait tant de choses... Je n'étais pas sur qu'elle savait ce qu'elle faisait. Mais je m'en foutais, je n'étais plus en état de réfléchir à ce qu'elle voulait ou non. Ses dents, ses mains, glissant sur ma peau, éveillant me sens. Tout me criait de l'emmener loin, encore plus loin. Je la serrais encore plus contre moi, frénétique. Le baiser me laissa presque essoufflé mais surtout décidé à filer d'ici. Je rompis notre baiser, la pris par la main et la guidais vers la sortie. De toute façon à l'intérieur on s'entendait à peine. « Ça te va si on finit la soirée chez moi ? » À vrai dire elle avait pas vraiment le choix. Elle pouvait encore comprendre à quoi je voulais en venir mais je n'étais pas sur que ça marche. Et puis peut-être qu'elle ne dirait pas non, après tout elle ne savait pas à quoi s'en tenir. Je l'attrapais par les épaules, la collant contre moi. Je ne voulais pas que nos deux corps s'éloignent trop longtemps. Je m'allumais une clope, essayant de détendre mon corps qui bouillonnait de l'intérieur.