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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.


 

 I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡

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Léo Emerson
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: Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
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MessageSujet: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMer 14 Sep 2022 - 15:29

Trigger warnings sur l'entièreté du sujet : scènes de sexe, langage explicite, violences verbales, physiques, deuil, misogynie, comportement toxique, alcool, déprime. Et peut-être d'autres que nous ajouterons au moment venu puisque le rp sera long.

Fin juin 2018, Brisbane.


Léo n'aimait pas cette ville, il n'y venait jamais, ou que très rarement. Seulement son ami Samson, brillant artiste peintre espagnol, y exposait ses œuvres durant un mois, en espérant se faire connaître en Australie et conquérir le marché dans ce pays. Léo aimait beaucoup le travail de Samson et il comptait bien lui apporter un coup de pouce, si son influence pouvait servir à quelque chose. Et au-delà de ça, il était réellement heureux de revoir cet ami qu'il connaissait depuis des années, surtout que Samson lui avait annoncé qu'il était amoureux, c'était une grande nouvelle, le photographe avait hâte de rencontrer l'heureuse élue. Il était arrivé la veille et n'avait pas quitté son hôtel, Samson préparait son expo, lui était crevé par le voyage, il s'était écroulé sur son lit et avait dormi comme une souche jusqu'au lendemain. Il avait quitté Grace en l'embrassant, un peu inquiet de la quitter, sans trop savoir pourquoi. Peut-être simplement parce que c'était la première fois qu'ils se séparaient depuis leurs retrouvailles en début d'année. Après tout ce qu'ils avaient traversé, l'accident de voiture qui avait causé la mort de leur bébé à naître et la séparation de leur couple. Tout était encore si fragile mais ils s'accrochaient l'un à l'autre, l'amour était là, il n'avait jamais manqué, entre eux c'était écrit. Mais il y avait tellement de différences, un choc d'éducation, des chemins de vie très éloignés pour arriver l'un vers l'autre. Pourtant ils s'aimaient, si fort, ça devait suffir, ils faisaient en sorte que ça suffise et ils composaient autour de ça. Léo avait proposé qu'elle l'accompagne dans son week-end à Brisbane, il lui aurait présenté son ami, après tout, lui aussi était amoureux ! Mais elle avait refusé, elle souffrait encore de ses blessures dues à l'accident, elle ne voulait pas risquer de se faire plus mal, dans quelques semaines ils devaient partir pour le Bénin en mission humanitaire. La raison sous-jacente, Léo le savait, c'était qu'elle avait peur qu'il l'exhibe, elle qui détestait le monde, la foule et clairement les vernissages ce n'était pas son truc. Emerson en était un peu peiné, mais il la connaissait, à force. Alors il avait dormi comme un bébé dans son lit king size et il avait passé sa journée à se balader dans Brisbane, même s'il ne trouvait pas grand intérêt à la ville. Il était passé à la galerie en fin d'après-midi pour saluer Samson, il n'était pas resté longtemps et n'avait pas fait attention à cette blonde qui entrait au moment où il partait. Pourtant il aurait dû… Presque vingt-deux heures, il avait pris le temps de manger et de se rendre présentable pour la soirée, entendez une chemise blanche aux manches négligemment retroussées sur ses avants bras, un chino ajusté et des Converse, sérieux mais pas trop, il entrait à nouveau dans la galerie. La soirée battait son plein, il avait horreur d'arriver à l'heure. Il fit un tour et fût agréablement surpris par la mise en scène, les œuvres étaient parfaitement mises en valeur. Une coupe de champagne à la main, il s'avança vers Samson pour trinquer avec lui. A la tienne mon ami, c'est une vraie réussite, l'expo est superbe. L'espagnol cogna son verre contre le sien en le remerciant. Avant de jeter un œil par dessus l'épaule de Léo. Justo a tiempo !  J'ai quelqu'un à te présenter amigo. Ne sois pas jaloux, c'est la plus belle femme du monde ! Léo était coutumier des phrases de son ami, il savait également que Samson aimait les jolies femmes, comme lui, seulement ils n'avaient pas les mêmes goûts. L'australien se retourna alors pour saluer l'inconnue, il se retrouva sans voix quand son regard croisa celui d'Alba.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyDim 6 Nov 2022 - 17:48

Alba se réveillait en riant. Comme chaque matin depuis six mois maintenant, Samson lui chatouillait le cou avec sa barbe. Il commençait doucement avant de s’acharner sur le cou de la photographe. Comme vengeance, Alba lui envoyait l’oreiller dans la figure. Et ça se finissait toujours par un baiser langoureux. Samson, elle l’avait rencontré à Brisbane. C’était un italien qui voyageait à travers le monde, un peu comme le faisait. C’était une simple rencontre, à une exposition d’une amie commune. L’italien avait jeté son dévolu sur la blonde et toute la soirée il s’était montré charmeur et charmant. Alba était rentrée dans son jeu. Elle avait retrouvé sa joie de vivre les derniers mois, redevenant cette jeune femme charmeuse et souriante. Ils avaient dansé toute la soirée et la photographe lui avait montré les plus beaux endroits de la ville que seul un local pouvait connaître. Ils avaient fait l’amour dans un parc avant que les gardes forestiers ne commencent leur service. Samson n’était depuis plus repartit de Brisbane. Il était stressé ce matin. Ce soir, il y avait son vernissage et plusieurs personnes importantes avaient été invités. C’était l’occasion pour lui de vendre quelques uns de ses tableaux. « T’es sûr tu ne veux pas que je vienne t’aider ? » Demandait-elle avec un sourire tendre. « No bella. Va voir tes parents.» Il savait qu’Alba mangeait avec ses parents tous les samedis midis et Samson ne voulait pas qu’elle loupe ce rendez-vous. Puis, un de ses les plus proches venaient l’aider. Il avait hâte de lui présenter. Elle bu le café que l’italien lui avait préparé. « Franchement ton café est une parfait. » Il était serré comme elle aimait. Pendant un instant son regard se perdit dans ses pensées, se souvenant de la fois où Léo avait bu ce type de café pour la première fois. Ça lui arrivait souvent à la photographe de se perdre dans ce genre de pensée. Samson ignorait cette partie. Alba lui avait dit qu’elle avait passé un an en Thaïlande mais elle n’avait jamais plus développé que ça. Chacun partit de son côté et Alba retrouva ses pères. Ils aimaient bien Samson. Steen était évidemment plus critique mais il acceptait l’italien dans la vie de sa fille. Dans l’après-midi, elle filait à la galerie pour encourager l’italien, même s’il lui avait dit non. «Alba ! Tu viens de louper mon ami. » Disait-il en riant avant d’embrasser sa belle. La soirée commençait et Alba était déjà en train de discuter avec le Maire qui avait le déplacement. Brisbane n’était pas une si grande ville et ayant toujours vécu ici, elle connaissait quelques personnes. Elle quittait le Maire pour rejoindre Samson et son ami qu’il avait tant envie de lui présenter. Vêtue d’une robe rouge en satin, elle s’approchait du duo. Elle riait à la remarque de Samson qu’elle avait entendu. Mais son rire fut de courte de durée quand elle croisait le regard de cet ami. « Léo … » Sa voix était si faible. Jamais elle ne pensait revoir cet homme.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMar 22 Nov 2022 - 15:54

En presque une année, jamais Léo n’avait demandé à Alba d’où elle venait, vraiment. Il savait qu’elle était australienne, tout comme lui et ça lui suffisait, l’Australie était un grand pays, très grand même. Quelles chances avaient-ils de se retrouver ici ? Si peu en vérité. A l’époque il se moquait d’où elle venait et qui elle était réellement. Non pas qu’il n’avait pas cherché à s’intéresser à celle qui avait partagé sa vie durant quelques mois, mais il avait fait en sorte de ne pas trop s’attacher, parce qu’au fond il savait qu’un jour tout s’arrêterait, alors moins il en savait, plus simple ce serait pour s’en détacher. Et il était effectivement parti, un matin, à pas de loup, il avait quitté leur chambre avant de se dégonfler, sans la regarder, parce que s'il l’avait regardé dormir il n’aurait pas pu, sans écouter son cœur qui se brisait de laisser derrière lui celle qu’il aimait. Il avait cru que ce serait plus simple de l’oublier parce qu’il pensait ne rien savoir d’important, pourtant il connaissait l’essentiel, le parfum de sa peau, les courbes de ses hanches, ses petites cicatrices, ses manies, ce qui la fâchait à coup sûr, son rire quand elle avait un peu trop bu, la dose exacte pour faire un bon café selon elle. Il l’avait déjà dans la peau et il avait galéré à l’oublier. En faisant en sorte de ne pas y penser il avait réussi à donner le change, il avait retrouvé ses amis, les fêtes, il avait rencontré d’autres femmes, personne n’avait jamais soupçonné que Léo ait pu être amoureux à son retour de Bangkok. Seulement Alba peuplait ses nuits, bien que son lit soit vide de son odeur, parfois il avait cru la croiser au détour d’une rue. Durant des mois elle lui avait manqué et c’était parfois le cas, encore aujourd’hui. Evidemment il était passé à autre chose, il avait succombé à la passion avec Grace, avec elle il n’avait pas menti, il n’avait pas caché ses sentiments. Bien que ceux-là semblent moins forts, bien que la passion se soit essoufflée. Et lui qui se posait souvent la question avec honte, est-ce que ça suffisait à présent ? Les restes d’un amour si fort, autour desquels ils brodaient, est-ce qu’ils méritaient ça ? Il n’y pensait pas, alors qu’il était à des centaines de kilomètres de sa compagne, flânant dans les rues de cette ville qu’il connaissait mal, il profitait de cette bouffée d’oxygène, sans se douter une seconde qu’il pourrait y croiser son ex à chaque carrefour. La soirée entamée, Léo espérait passer un bon moment, acheter des œuvres honteusement chères en buvant du champagne sans se soucier de ce que Grace en dirait. Et rattraper un peu le temps perdu avec Samson, bien qu’ils aient prévu de se revoir le lendemain, pour un déjeuner. Rapidement, il retrouva l’espagnol et ce dernier en profita pour lui présenter la nouvelle femme de sa vie. La plus belle femme du monde. Le photographe ne pouvait pas le contredire sur ce fait, combien de fois se l’était-il dit, lorsqu’elle s’endormait dans ses bras ? C’aurait pu être son sosie, une belle copie de la femme qu’il avait autrefois aimée, c’aurait pu être une drôle de coïncidence. Cependant il remarqua l’éclat de son regard et il entendit son prénom s’échapper de ses lèvres. Alba. Il la fixa un instant alors qu’aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Heureusement l’enthousiasme de Samson fit diversion, laissant à Léo le temps de se composer un air détaché. Oui, c’est ça, c’est Léo, j’avais hâte que vous vous rencontriez ! Et tu sais, bella, il est photographe lui aussi, ça vous fait un point commun. Visiblement, l’artiste n’avait pas remarqué le malaise entre les deux australiens. Bien qu’il se soit repris, Emerson n’arrivait pas à détacher son regard de celui de la blonde, c’était une multitude de souvenirs qui lui revenaient en mémoire, c’était le parfum de ses cheveux, la douceur de sa peau et son sourire mutin. Il dû faire un effort considérable pour réprimer le frisson qui s’emparait de lui. Enchanté Alba, Samson m’a beaucoup parlé de toi. Il ignorait lui-même ce qui le poussait à faire comme s’il ne la connaissait pas. Peut-être pour ne pas provoquer d’esclandre. Et quand bien même, est-ce qu’il la connaissait vraiment, après toutes ces années ?

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyLun 20 Mar 2023 - 17:51

Ça semblait être un rêve. Combien de fois Alba avait-elle imaginé cet instant ? Dans les moments doux, elle espérait que Léo se trouve devant chez elle lui confessant son amour et s’excusant pour la plus grande erreur qu’il avait fait. Celle de l’avoir abandonné dans cette chambre d’hôtel. D’autres fois, dans ses moments de colère, elle s’imaginait se retrouver devant l’australien et lui donner une claque à lui faire retourner la tête. Des années plus tard, cette peine et cette colère préexistaient toujours, mais le temps avait apaiser les sentiments. Léo était devenu un vieux souvenirs, celui qu’on époussette de temps en temps au détour d’une photo. Enfin, presque. Il continuait de hanter ses journées et ses nuits, n’arrivant pas à oublier cet homme qui avait été son amant pendant un an. L’amour qu’elle lui avait porté avait été déraisonnable et la peine bien trop grande quand ce matin-là, elle s’était réveillée seule. Il lui avait fallu du temps à Alba pour s’en remettre et Samson était vraisemblablement le premier homme sérieux depuis Léo. L’espagnol avait réussi là où tous les autres avaient échoué. Il lui faisait oublier Léo. Ses baisers était aussi passionnels que ceux de Léo. Ses sourires étaient plus doux mais son regard moins profond. Il communiquait, ne buvait pas à outrance et ne se réveillait pas les nuits avec des cauchemars. Et il ne fuyait pas non plus. Il arrivait tout doucement à reconsolider le cœur de la blonde qui avait été brisée. Avec Samson, elle pouvait voir un futur, rempli d’amour, de bonne humeur et d’art. Il encourageait la blonde à prendre des photos de tout et de rien. Il ne comprenait rien à cet art ce qui agaçait Alba mais la faisait craquer également. Avec Léo, c’était si simple de parler de photo, connaissant le métier l’un comme l’autre. Ils avaient échangé des techniques, pris de la hauteur pour avoir les meilleurs angles de vue, ils avaient un compas dans l’œil. Samson ne l’avait pas pour la photo mais pour la peinture. Parfois, ils se disputaient. Samson voulait rester à l’atelier alors qu’Alba voulait de l’aventure à photographier. Mais ce soir, c’était la soirée de l’espagnol. Il commençait à vraiment se poser dans cette ville australienne, profitant chaque jour de la belle blonde. Peut-être qu’après la soirée, la photographe lui demanderait de vivre ensemble. C’était déjà un peu le cas, mais elle voulait marquer une étape. Ils avaient changé grâce à l’autre. Il l’avait surtout aidé à remonter une pente sur laquelle elle glissait depuis un petit moment. La soirée fonctionnait à merveille et elle rejoignait son espagnol en pleine discussion avec son ami dont elle avait tant entendu parlé. De tous les scenarii qu’elle avait préparé pendant des années, celui-là elle ne l’avait pas vu venir. Un flot de sentiments contradictoires animaient Alba. Léo. Il était là, après ces années. Le film de leur histoire passait devant les yeux de la jolie blonde, lui ramenant des souvenirs si enfui. Son odeur était la même, lui donnant la chair de poule. Ses yeux la fixaient avec la même profondeur que toutes leur nuit à parler sur les draps blancs des chambres d’hôtel. La voix de Samson la ramenait dans ce monde. Qu’il était naïf l’espagnol à cet instant, n’imaginant pas un instant que son ami et son amante partageaient bien plus qu’une passion commune. Elle n’avait pas entendu le son de sa voix depuis si longtemps, mais les premiers mots du photographe étaient durs. Ne se souvenait-il donc de rien ou faisait-il exprès ? « Je … enchantée ! » Répondait-elle à la hâte avant de se tourner vers l’espagnol. « Je reviens, j’ai oublié quelque chose. » Alba partit aussi vite qu’elle a pu s’éloignant de Léo. Elle prit la première sortie qu’elle trouvait pour la terrasse pour respirer. Elle avait besoin de respirer, de crier et surtout de pleurer.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyLun 27 Mar 2023 - 16:34

Les moments de bonheur, simple, plein, sans concession, étaient fugaces, dans la vie du bel Emerson. Il avait tendance à s’en méfier même, parce qu’il n’y était pas habitué. Il y avait toujours quelque chose qui finissait par clocher, comme s’il n’avait pas droit à ce que ça dure. Ou bien était-il le seul fautif, il sabotait tout, comme pour se prouver que c’était vrai, qu’il n’avait pas le droit au bonheur. Pourquoi s’infliger un tel traitement, c’était là le vrai mystère. Parce qu’en apparence il avait toutes les cartes en main pour être heureux, il avait de l’éducation, il était loin d’être idiot, il aimait les autres et n’était pas un total égoïste, il avait sa belle gueule qui lui ouvrait bien des bras et puis il savait parler, pour être intéressant, badin, drôle. Il avait l’argent, qui ne faisait pas le bonheur, mais permettait de rendre la vie plus confortable, une situation de rêve à bien des égards. Il avait tout pour lui en somme, sauf les clés de cette réussite-là. Peut-être en voulait-il trop, il voulait la jolie fille qui soit inaccessible mais qu’il réussisse quand même à avoir à la fin, il ne voulait pas qu’on lui court après, ça le refroidissait, il voulait qu’elles n’aiment que lui, exclusivement, mais lui pouvait se permettre de regarder ailleurs. Il voulait l’exclusivité mais avait horreur de l’engagement. Il rêvait, en somme, d’être comme l’un de ces héros de films, tout en mystère et en tortuosité, mais dans la vraie vie les femmes fuyaient ce genre de relation toxique. Dans la vraie vie les plus belles relations étaient les plus simples. Et il en avait connu une, durant près d’une année, à vivre d’amour et de voyage, sans complication, sans faux semblants, au jour le jour, c’était beau, si beau que ça ne pouvait pas durer et qu’il avait tout gâché en partant comme un voleur. Il avait volé leur bonheur, trahi celle qu’il aimait, juste parce que ce putain de bonheur si simple lui avait fait peur. Finalement ça lui correspondait mieux de courir derrière une sainte qui avait juré de donner sa vie à un Dieu auquel lui ne croyait pas, de la détourner de la religion et de bafouer tous les serments. A présent l’ange déchu déchantait, elle qui avait cru en l’amour dans les bras de son seul et unique amant se perdait entre péché et désillusions, elle l’aimait son Léo, il l’aimait aussi, mais cet amour-là ne suffisait plus et la flamme s’éteignait petit à petit. C’était un drôle de timing, ce soir, que de se retrouver face à Alba, alors qu’il était une nouvelle fois perdu, comme lors de leur toute première rencontre. Seulement tout était différent cette fois, ils n’étaient plus deux inconnus, la lueur qui illumina le regard de la blonde, le cloua sur place, elle ne l’avait pas oublié et lui non plus. Mais que faire alors qu’il faisait face à l’une des plus grosses erreurs de sa vie ? Tandis que celle-ci s’affichait au bras de l’un de ses plus vieux amis ? Il paniqua, tout bêtement et fit ce qu’il savait faire de mieux, lui briser encore un peu plus le cœur, sans ciller. Il remarqua son trouble et la façon dont Jensen s’échappa lui fit comprendre qu’il n’aurait pas dû feindre de ne pas la connaître. Mais qu’aurait-il dû faire, dire la vérité à Samson ? Il la regarda s’enfuir et avala sa coupe de champagne d’un trait. Le verre de son ami était vide. Elle a eu peur de moi ?! Qu’il plaisanta pour noyer un peu plus le poisson. Ton verre est vide, je vais nous en chercher de nouveaux. Il laissa son ami avec une tape amicale dans le dos, fit un détour pour déposer leurs verres sur le bar, mais n’avait aucune intention d’en prendre d’autres, dans la foule, Samson ne le verrait pas s’échapper à son tour, pour retrouver Alba. Il ouvrit la porte et la trouva sur la terrasse, elle lui tournait le dos, mais il devinait son corps parcouru de frissons. L’émotion le prit à la gorge mais il soupira un coup, allumant une cigarette pour se calmer. Ne pleure pas pour moi Alba, ça n'en vaut pas la peine. Il s’approcha doucement, tout en restant à une distance raisonnable, il se souvenait des ses gifles, il n’était pas à l’abris d’en prendre une, retenue depuis des années, bien méritée

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyLun 10 Avr 2023 - 18:08

Le monde était parfois mal fait. A aucun moment, Alba aurait pu parier que l’homme qu’elle fréquentait et pour lequel elle commençait à avoir des sentiments était un ami de celui qu’elle avait aimé auparavant. A partir de ce moment là, elle savait qu’elle verrait Léo à chaque fois que Samson lui parlerait de voyage. Cette connaissance commune était la mauvaise nouvelle qui gâchait la soirée d’Alba. Léo, elle avait souhaité si longuement de le revoir, voulant lui exprimer le fond de sa pensée. Parfois, elle voulait le supplier de la reprendre pour qu’elle revive cet amour si puissant. Parfois, elle le giflait dans ses rêves, lui infligeant tous les maux. Ça faisait bientôt trois ans à présent qu’elle ne l’avait pas revu, son deuil commençait doucement à se faire. Samson, il l’avait aidé Alba à oublier son amant terrible, celui qu’elle avait dans la peau depuis tant de temps maintenant. Quand l’espagnol lui avait parlé de son vieil ami, Alba était loin de s’imaginer qu’il s’agissait de Léo. Heureuse de rencontrer les proches de l’artiste, elle voulait se présenter sous son meilleur jour. Avant cette soirée, Samson aurait pu faire long chemin avec la photographe. Mais il était ami avec Léo. Et cet australien de malheur ne pouvait pas être dans l’entourage d’Alba. Elle le savait qu’au fond d’elle, il y avait toujours un torrent de sentiment pour cet homme. Un an à ses côtés, Alba avait vécu les montagnes russe de l’amour, se perdant dans cette frénésie rien qu’à eux. Jamais elle n’avait aimé aussi intensément une personne autre que cet homme. C’était assez clair pour la photographe, il ne pouvait pas être dans sa vie, sauf si elle ressemblait à celle qu’ils avaient vécu en Thaïlande. Et même là, Alba ne savait pas si elle pourrait lui faire confiance. Si l’amour de Léo avait semblé être réel durant cette année, l’abandon dans cette chambre d’hôtel également. Alba se battait depuis sa naissance contre ce sentiment de vide, cette peur de ne pas être assez bien. Peut-être que finalement Samson la quittera parce qu’il choisirait son ami. Alba se retrouverait seule, une fois de plus, comme si elle était prédestinée à demeurer seule. Elle ignorait ce qui avait poussé Léo à claquer la porte, sans lui laisser un mot. Mais Alba se souvenait de la douleur au cœur qu’elle a ressentit pendant des jours. Les crises de larme étaient parfois trop lourdes qu’elle s’effondraient de fatigue. Il lui avait fallu plusieurs semaines pour accepter son départ et le sien. Elle n’avait plus remis les pieds en Thaïlande, fuyant pour le Vietnam. Elle avait continué comme ça une année supplémentaire avant de revenir à Brisbane espérant oublier définitivement Léo. Mais il se trouvait devant elle et elle fuyait. La chagrin commençait à se ressentir, la déception aussi qu’il ne l’ait pas reconnu. De l’air, il lui fallait de l’air pour respirer. Les larmes coulaient sans qu’elle ne puisse contrôler le débit. Saleté d’Emerson. Elle sursautait lorsqu’elle entendit sa voix, celle qui avait hanté ses rêves pendant des mois. Elle se retournait, essuyant vivement ses joues humides. « Oh finalement, tu te souviens de moi. » Répondait-elle sèchement, agacée par cette nonchalance et les mots durs qu’il portait. Il avait raison, il n’en valait pas la peine. Il revenait saccager le chemin qu’avait fait Alba pour essayer de l’oublier. Elle s’éloignait le plus loin possible de lui, évitant qu’il ne puisse d’un regard, d’un geste ou d’un mot lui fasse oublier ce départ si douloureux. « Je ne veux pas te parler, ni te voir. Je ne veux plus rien qui vienne de toi. » Disait-elle plus à elle-même qu’à lui. Elle savait qu’il aurait les bons mots pour de déculpabiliser de son départ, mais Alba ne voulait pas les entendre ses excuses.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMer 12 Avr 2023 - 19:16

Léo n’était pas stupide, il était conscient d’avoir gâché la vie d’Alba, d’avoir piétiné son cœur et une bonne partie de sa confiance en l’amour. Il savait qu’elle l’aimait à l’époque, il l’avait réalisé, trop tard certes, sans compter le fait qu’il avait repoussé au maximum l’échéance de la quitter. Il savait qu’en partant il la protégeait de lui, il leur évitait une grande histoire qui, de toutes les manières se terminerait mal, évidemment, comment imaginer une fin heureuse quand on s’appelait Emerson ? Il pensait avoir réussi, pansé les plaies ouvertes par les prémices d’un amour trop fort, il s’était persuadé qu’elle aussi, avait réussi, qu’elle avait refait sa vie, trouvé une personne fiable, saine, avec qui elle pourrait être heureuse. Et de toute évidence, oui, elle avait réussi, Samson avait le sang chaud, mais c’était un gentil garçon, il ne faisait aucun doute qu’il serait parfait pour Alba. Pourtant ce soir tout changeait, parce que Léo s’imposait entre eux, comme l’éléphant dans la pièce, comme le fantôme d’un passé encore trop douloureux. Alors la solution n’était pas compliquée, elle était sous son nez, même si les souvenirs de leur lune de miel thaïlandaise revenaient le frapper, lui faire comprendre qu’il avait tout foutu en l’air, il ne pouvait plus revenir en arrière, au contraire, il devait continuer dans cette veine. Alba devait lui en vouloir, il n’avait qu’à entretenir la rancœur, lui prouver qu’il n’était qu’un salopard sans cœur, qu’elle était bien mieux sans lui, qu’il ne l’avait jamais aimé et qu’il s’était joué d’elle. Ca tombait bien, ce genre de rôle il savait bien le jouer en temps normal. Et puis de toute façon d’ici quelques jours il rentrerait à Bowen et elle n’entendrait plus parler de lui. Samson resterait le gendre idéal. Voilà, c’était donc le plan, facile, infaillible, Samson n’y verrait que du feu, il n’avait même pas à savoir qu’Alba et Léo se connaissaient. Une fois dehors Léo était décidé à entrer dans la peau de ce personnage sans remords, seulement elle ne lui facilitait pas la tâche, Alba, avec son maquillage qui coulait sur ses joues et ses yeux rougies d’avoir encore trop pleuré, à cause de lui, encore. Aucun d’eux n’avait oublié, c’était comme s’il ne s’était écoulé que quelques jours depuis la fuite du photographe. Il tira nerveusement sur sa cigarette, ça l’agaçait d’être si faible face à elle, il devait se ressaisir. Evidemment que j’me souviens. D’un regard perçant et faussement assuré, il la détailla de la tête aux pieds, comme si elle n’était qu’un objet de fantasmes lubrique. Il se dégouta. Il s’approcha un peu, à la limite, autant risquer une gifle, ça lui remettrait peut-être les idées en place. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je te prenne dans mes bras en racontant à Samson tout le bon temps qu’on avait passé à Bangkok ? Je peux toujours si tu veux ! Il donnait l'impression que la situation l'amusait. Peut-être qu’Alba avait parlé de cette année-là à l’espagnol, peut-être qu’il savait qu’un jour elle était tombée amoureuse d’un homme qui l’avait lâchement abandonné du jour au lendemain. Peut-être qu’il avait sa version et qu’il détestait cet homme d’avoir fait souffrir celle qu’il aimait. En tout cas il avait la version de Léo et c’était tout le problème. Samson était la seule personne à qui l’australien avait parlé de cette histoire avec honnêteté. Aucun de ses amis de Bowen n’avaient su, beaucoup s’étaient douté qu’il y avait eu une fille dans le tableau pour qu’il disparaisse durant un an sans donner de nouvelles, mais il ne leur avait jamais raconté combien il l’avait aimé, comment elle l’avait soigné, ramené à la vie, ni pourquoi il s’était enfui. Seul Samson savait, pourquoi le lui avait-il dit, à lui ? Il ne saurait pas vraiment le dire, peut-être parce qu’il lui faisait confiance, sûrement parce que la distance aidait aussi. Il se souvenait que le peintre l’avait traité d’idiot et de lâche à l’époque, d’avoir fui face à l’amour, mais d’un autre côté il avait compris ses motivations, celles de devoir digérer son deuil en tout cas. Ce qui était sûr c’est qu’ils n’en avaient jamais reparlé et que Léo n’avait jamais donné le prénom de la fille. T’en fais pas, tu n’auras à supporter ma présence qu’une soirée, je ne compte pas m’éterniser. Il lui souffla la fumée de sa cigarette au visage, se rappelant qu’elle détestait ça, à l’époque. C’est fou comme le moindre petit souvenir refaisait surface et combien c’était douloureux. J’avais oublié à quel point t’étais canon. C’était faux. J’comprends ce qu’il te trouve Samson. Et la simple idée qu’il la touchait le rendait fou de rage. Mais ça, il allait devoir faire avec, non, clairement, il ne fallait pas qu’il s’éternise auprès de ce couple, il n’avait pas envie de voir son vieux pote embrasser Alba, surprendre leurs gestes tendres le briserait. Il allait retourner à Bowen, auprès de Grace, il devait tout faire pour que ça marche avec sa sainte, il ne laisserait pas les souvenirs d'une histoire passée gâcher tous leurs efforts.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMer 19 Avr 2023 - 22:29

Ce parfum, cette voix, ce visage, tout la ramenait à une époque lointaine, heureuse et malheureuse de sa vie. Il lui avait fait découvrir la passion et l’amour. Un rien la ramenait souvent à ces souvenirs thaïlandais. Pendant des mois, elle avait cru à un mirage Alba, se demandant s’il avait vraiment existé ce Léo. Finalement, elle ignorait presque tout de lui, ne sachant même pas par où commencer si elle voulait le retrouver. Elle y avait songé pendant quelques semaines, retrouver cet amant perdu. Peut-être qu’en l’affrontant il serait revenu vers elle. Il y avait de l’espoir pour Alba, n’envisageant pas que cette relation n’avait été qu’éphémère. Elle y avait cru à cette si belle histoire, à ces regards brûlants et ces sourires sincères. Dans un monde parfait, ils seraient rentrés ensemble en Australie, la présentant à son entourage. Ils auraient pu être heureux. Il n’y avait pas plus compatible que Léo pour Alba. En Thaïlande, il savait la canaliser, ils se disputaient mais trouvaient toujours un terrain d’entente. Un an de relation. Alba n’était pas une femme d’une fois, ç’avait duré un an. Et elle n’avait eu le droit qu’à un mot. Si elle n’avait pas cherché à le retrouver c’était parce qu’elle avait peur. En partant ainsi, il avait faire rejaillir les pires craintes de la photographes. Il ne l’avait peut-être pas aimé ou en tout cas pas aussi intensément qu’elle. Il s’était joué d’elle, profitant de ces bras chauds pour réparer ce cœur meurtri et brisé suite au décès de sa fiancée. Finalement, Alba n’avait été qu’un pansement, la relation provisoire qui permettait de se soigner avant de démarrer une nouvelle histoire plus pérenne. Les larmes coulaient sur ses joues, incapable de maitriser les émotions trop fortes qu’elle ressentait. Il se trouvait là, sur cette même terrasse, quelques années plus tard. Pendant un instant, elle eut peur qu’il ne se souvenait plus d’elle, qu’il ait oublié leur année passée ensemble. Mais ça lui semblait si illogique et Léo lui confirmait. Son regard était dur, sombre mais la suite ne plut pas à Alba. Il la regardait comme jamais il ne l’avait regardé auparavant, même durant leur première soirée. Ce regard, il était lubrique, inconcevable pour la photographe et pourtant le reste des mots de Léo glacèrent la jolie blonde. S’il lui avait brisé le cœur en partant, cette fois-ci il lui écrasait tout simplement. Du bon temps. Peut-être était trop naïve, ou seulement elle ne voulait plus avoir d’espoir, mais pendant un instant elle avait l’impression de n’avoir été qu’une girouette durant cette année. Elle sentait sa bouche s’assécher, et son teint devenait blanc. « J’en sais rien, juste que tu ne sois pas ce sacré connard. » Répondait-elle sèchement, alors qu’elle retenait les larmes qui lui montait aux yeux. Peut-être que cette comédie lui éviterait cette discussion avec Samson. L’espagnol la quitterait peut-être si elle lui racontait cette année. Et maintenant qu’elle comprit qu’ils étaient amis Léo et lui, il le choisirait peut-être lui. De toute façon, qu’adviendrait cette relation maintenant que Léo l’avait gâché. Son corps commençait à trembler de rage, de tristesse, de stresse, il fallait qu’elle s’éloigne de lui. Son esprit était complètement chamboulé. Il ne restait pas. Heureusement. Alba fronçait les sourcils face à cette fumée de cigarette qu’il envoyait vers lui. Combien de fois avait-elle pu lui dire d’arrêter. Alba était une fumeuse occasionnelle mais elle avait toujours détesté l’odeur de la cigarette industrielle. « C’est déjà une soirée de trop. » Disait-elle en soufflant, surprise de cette vérité. Elle qui avait tant rêver de le revoir, elle se sentait blessée et humiliée. Et l’humiliation continuait, ignorant que Léo pouvait être aussi cruel. Il parlait d’elle comme une espèce de marchandise, crachant sur tous les souvenirs doux qu’elle avait de lui. En plus de l’avoir abandonné dans cette chambre d’hôtel, il se donnait le droit de ternir les souvenirs de ce voyage. Elle le gifla, sans contrôler. Le geste était partit tout seul, et les larmes coulaient à nouveau sur ses joues, des larmes de haine. « Tu me répugnes. » D’un seul, Alba se sentait sale d’avoir pu aimer cet homme abject. « Mais merci Léo, merci de me donner une raison de ne plus penser à toi. » Et elle le dépassait sans hésiter à le bousculer. Juste avant de rentrer dans la salle, elle essuyait ses larmes, espérant faire bonne figure devant Samson. Sans un regard pour Léo, elle rentrait affichant un sourire figé. Elle se posait à côté de son espagnol, s’accrochant à sa main. Il la regardait avec désir, un regard tendre et elle lui sourit, sincèrement avant de poser ses lèvres sur les siennes. Léo venait de lui donner une raison pour qu’elle puisse se donner à cent pour cent dans cette relation.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptySam 22 Avr 2023 - 17:25

Il s’était passé tellement de choses ces derniers mois, ces dernières années, tellement de bouleversements depuis que Léo avait quitté Bangkok. Ça n’avait pas été évident de revenir à Bowen après une année entière de silence, son père ne lui parlait plus, ça ce n’était pas un mal, sa mère avait peur qu’il reparte à chaque fois que le ton montait alors elle avait longtemps marché sur des œufs avec lui. Quant à ses amis, au moins il y avait eu un tri de fait, entre ceux qui le connaissaient bien, qui avaient compris, qui l’avaient accueilli à bras ouverts. Et puis ceux qui n’avaient jamais digéré et qui ne lui parlaient plus. Il avait dû ramer pour redonner confiance à certains de ses contacts pour publier ses photos, des mois de propositions de photo à un rythme aléatoire ou à ne pas répondre aux propositions comme il le faisait avant ça se ressentait évidemment. Mais il avait fini par trouver un équilibre et même à s’apaiser, il avait parlé longuement avec les parents d’Anabelle qui lui avaient accordé leur pardon et c’était, en définitive, ce qui lui avait fait le plus de bien. Comme un fait du destin, quelques semaines plus tard il croisait Grace dans un bar et la tornade des sentiments l’avaient entrainé par surprise. Cela faisait des mois qu’il n'avait eu que des passades, des histoires sans lendemain par peur de s’engager et voilà que cette fille qui, des années plus tôt, l’avait repoussé alors qu’elle était visiblement attirée par lui, ce mystère, cet ovni qui l’avait tellement intrigué et même un peu agacé, revenait piquer sa curiosité et réveiller des sensations qu’il pensait ne plus éprouver. Il en était tombé amoureux et cette fois plus de fantôme dans sa vie, juste le souvenir douloureux d’une porte qu’il avait fermé sur le bonheur. Mais celui-là il l’avait refoulé, refusant d’y penser, acceptant de s’abandonner à un avenir qui pourrait être beau s’il s’en donnait les moyens, cette fois. Mais rien n’était jamais simple et Darwin était complexe, là où tout était simple avec Alba, inné, là où ils se comprenaient sans se parler, de façon si instinctive, il devait ramer des jours, des semaines, des mois pour que Grace lui donne sa confiance. C’était épuisant mais il tenait bon, il voulait se persuader que c’était finalement bien elle, la femme de sa vie, après tout pourquoi le destin les aurait fait se recroiser sept ans plus tard sinon ? Mais ce soir toutes les certitudes du bel australien volaient en éclat, qu’en était-il de cette femme qu’on remettait sur sa route après trois ans à tout faire pour l’oublier ? Il venait de faire un pacte avec lui-même, quitte à passer pour le pire des salopards, il ne broncherait pas. Il resterait de marbre face aux larmes qui coulaient sur les joues d’Alba, ces larmes de trop après toutes celle qu’elle avait déjà versé par sa faute. Il ne baisserait pas les yeux alors qu’elle le traiterait de connard, au contraire, son mince sourire allait s’étirer, comme s’il aimait vraiment la torturer. Il ne se reconnaissait pas dans ce rôle qu’il jouait pourtant si bien, mais le but était de ne laisser aucun espoir aux sentiments de se réveiller. Cette insolence froide qu’il dégageait ne lui ressemblait pas, elle n’avait rien à voir avec le véritable Léo, peut-être était-il devenu moins rêveur, plus désabusé avec le temps, un peu plus dur également, à cause des épreuves, mais il n’était jamais méprisant. Ce soir face à Alba il s’inspirait d’une figure qu’il connaissait bien, qu’il haïssait, son père, il n’aurait jamais cru qu’il lui serve de modèle un jour, pourtant on disait qu’il lui ressemblait trait pour trait. Pour que la blonde le déteste, il n’y avait pas meilleure inspiration. Il avait l’air de s’amuser de la détresse de la blonde, pourtant au fond de lui c’était l’hiver, il se répugnait tout autant de faire souffrir cette femme qui méritait tout le contraire. La gifle partie, il s’y attendait, pourtant il ne pensait pas qu’elle lui ferait si mal, physiquement, oui, mais surtout elle le brisa, il failli craquer à ce moment-là, c’était stupide, il avait parcouru le plus long du chemin. Alors il ravala ses émotions, qui n’avaient plus leur place et il serra les dents tout en se demandant pourquoi il leur infligeait ça, pourquoi rien ne pouvait être simple, aussi simple que ce qu’ils avaient connu quelques années plus tôt ? La réponse était là, dans son téléphone qui vibrait dans sa poche, très certainement Grace qui tentait de le joindre, à l’intérieur de la galerie, dans le regard amoureux que Samson avait posé sur la blonde. Ça fait un moment que tu ne devrais plus penser à moi. Le ton était un peu moins assuré, son énergie s’essoufflait alors qu’il crevait de ne pas la prendre dans ses bras pour arrêter ce massacre. Il la laissa rentrer à l’intérieur et il put enfin respirer, pousser un long soupire douloureux fermer les yeux pour chasser de sa mémoire le visage de son ex mangé par les larmes. Enfin, il rentra à son tour dans la galerie, il n’avait d’autre choix que de recroiser le chemin du couple pour quitter les lieux, il ne manqua pas leur baiser plein de tendresse et détourna le regard, il fallait qu’il parte. Il enverrait un message d’excuse à Samson de son hôtel.
Le lendemain, après une nuit peuplée de rêves dans lesquels Alba était l’héroïne, Léo boucla son sac pour quitter Brisbane, il ne voulait pas s’attarder. Seulement la chance n’était pas de son côté ce jour-là, son avion avait été annulé, reporté au lendemain à cause d’un problème technique, il était n’avait pas le choix que de rester un jour de plus. Maussade, il envoya un message à Samson qui était finalement la seule personne qu’il connaissait ici et il n’avait pas pris le temps de vraiment discuter avec lui lors de la soirée. Ils passèrent alors l’après-midi ensemble à refaire le monde, le photographe tentait par tous les moyens d’éviter le sujet Alba ça fonctionna plutôt bien. Il avait l’impression de retourner à la grande époque quand ils faisaient la tournée des bars, qu’ils parlaient d’art et de voyage, sans aucune prise de tête. Dans la soirée l’espagnol proposa qu’ils dînent chez lui, il ne voulait pas laisser son ami manger seul dans sa chambre d’hôtel, il ne voyait rien de plus déprimant. Emerson accepta, finalement il était même content que son vol soit reporté. Il buvait une bière sur la terrasse de l’appartement quand une voix féminine s’éleva derrière lui. Une voix qu’il connaissait trop bien. Samson le rejoint sur la terrasse. J’ai proposé à Alba de venir, je me suis dit que ce serait la soirée parfaite pour que vous fassiez connaissance ! La blonde arriva à son tour, l’air tout autant surprise qu’ils se retrouvent ce soir. Léo se redressa, s’éclaircissant la gorge. Bonsoir. Oui … on n’en a pas vraiment eu le temps hier. Il était dépité.


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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptySam 29 Avr 2023 - 18:42

Elle ne pensait pas qu’elle pourrait avoir encore plus mal, qu’il arrive à briser une fois de plus son cœur, et de manière si cruelle. Il était si distant, si froid, si dur qu’Alba eut la chair de poule, ne retrouvant pas le Léo de la Thaïlande. C’était pourtant lui, elle le savait, il avait le même odeur, le même sourire, quelques rides en plus. Mais c’était lui et pourtant il n’était qu’un étranger. Peut-être s’était elle imaginée des retrouvailles romantiques, où chacun s’élancerait dans les bras de l’autre. La réalité fut plus amère, plus violente. La gifle était sortie toute seule, ne contrôlant pas son geste. Les larmes coulaient à son insu, les essuyant avec rage. Il n’avait le droit de la voir si vulnérable, tout était de sa faute. Il avait tout gâché ce soir, ternissant les doux souvenirs qu’elle avait de lui et de leur histoire. Aujourd’hui, Léo devenait un mauvais souvenirs, l’homme qui lui avait fait versé tant de larmes. Elle aurait pu comprendre sa fuite, Alba s’était doutée qu’elle avait été là pour panser les blessures du deuil. Même si elle avait cru à une belle histoire d’amour, elle comprenait que parfois on avait besoin d’une relation pour guérir et laisser celle là une fois que la blessure était réparée. Ça ne faisait pas du bien à l’égo, mais elle pouvait comprendre. Il y en avait eu après lui, des relations d’une nuit ou de plusieurs nuits qui l’aidaient à réparer son âme brisée. Léo il piétinait le pardon qu’elle aurait pu lui donner et tout espoir de réconciliation. Elle décidait de le laisser dehors pour rejoindre celui qui l’aimait. Elle tiquait cependant à sa réponse, fronçant les sourcils. « Tu as tout brisé, même les bons souvenirs. » Et elle rentrait, préférant arrêter cette conversation ici. Il sortait de sa vie à présent, ne le cherchant même pas du regard pour le reste de la soirée. Samson l’embrassait tendrement, et elle se réchauffait auprès de lui. Il était parfait l’espagnol, il l’aimait et Alba avait des sentiments, peut-être pas la passion comme ce qu’elle avait eu avec Léo. Mais c’était peut-être plus fort, et si ça ne l’était, elle arriverait à aimer plus Samson qu’elle a aimé Léo. Cette nuit là, elle préférait rentrer chez elle, fondant en larmes dans son grand lit vide. Sous son lit, elle sortit une boîte souvenirs, quelques photos et confessions intimes sur leur escapade en Thaïlande. Il y avait beaucoup de photos de Léo ou d’eux, des souvenirs à présent douloureux. Ça faisait trois ans à présent, et Alba se rendait compte qu’avant ce soir, elle n’avait pas réouvert cette boîte. Il avait eu l’air heureux à ce moment Léo, et sincère, tout le contraire de la froideur de ce soir. Il était bon comédien, d’avoir autant feint la joie si c’était pour partir in fine. Juste pour cette nuit, grâce à cette boîte, elle se replongeait dans ces souvenirs. Vers quatre heures, épuisée par les larmes, la rancœurs, la douleur, elle referma la boîte se promettant de ne plus jamais l’ouvrir et de la jeter un jour. Elle ne se réveillait que bien plus tard, une migraine lancinante traînait sur son front. Cette nuit, elle avait rêvé de lui, de cet australien de malheur, de Bangkok, des chambres d’hôtel, de la veille, tout s’étaient mélangés. Alba était épuisée, elle fit couler son café avant de traîner jusqu’à la salle de bains. Alba avait besoin de se changer les idées, de ne plus penser au photographe et continuer sa vie. Ils ne se reverraient plus, ou elle ferait en sorte de l’éviter. Samson l’appelait, résumant la soirée d’hier soir. Elle le rejoignait ce soir. La photographe profitait de cette journée pour aller faire quelques courses et elle rejoignait Vic dans l’après-midi. Peu de personne n'avait comprit le désespoir de la photographe à son retour de voyage. Tout le monde pensait qu’elle reviendrait avec des milliers d’anecdote à raconter, et c’était le cas. Alba était partie presque trois ans autour du monde, ne revenant que quelques fois à Brisbane. Encore aujourd’hui, elle restait très évasive sur la Thaïlande puisque chaque souvenir lui faisait penser à Léo. Une fois, elle en avait parlé à ses pères, leur racontant en grandes lignes ce qui s’était passé. Le sujet était clos. Vic, une de ses plus lointaines amies, ignorait tout de l’existence de Léo, c’était ce qui lui fallait à Alba. Léo tomberait dans les abymes. Seul Samson pouvait relier les deux ex, elle lui en parlerait à l’espagnol, mais pas ce soir, c’était encore trop frais. Elle le rejoignait chez lui, accueillit par un tendre baiser. « T’as passé une bonne journée ? » Il souriait avec un air espiègle, comme s’il avait une surprise. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de découvrir Léo sur la terrasse. Elle ne pouvait pas. Pas encore. Elle se figeait de surprises, sentant toutes les parcelles de son corps se tendre. Les mots de la veille tranchaient encore son âme. Et une fois de plus, il repartait sur le même chemin, celui de l’ignorance. « Personnellement, j’en ai eu largement assez. » Répondait-elle froidement, pas encline à jouer la comédie. Il devait bien le savoir ça Léo qu’Alba était franche. Samson la regardait avec un air étonné, presque irrité de son comportement. Il lui faudrait des explications tôt ou tard, mais Alba avait peur que Samson choisisse son ami, alors elle prit les devants Alba. « Je sais que vous êtes amis, je ne mettrais pas au milieu de vous. » Finalement sa soirée allait être écourtée. S’il fallait elle lui donnerait toutes les explications à Samson, mais loin de Léo. La veille, elle n’avait pas menti en lui disant qu’elle ne voulait plus rien qui vienne de lui.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyVen 5 Mai 2023 - 16:50

Pourquoi s’était-il tant acharné sur Alba ce soir ? Léo s’était posé la question, il avait regretté, une fois allongé dans son lit, il s’était dit qu’il était allé trop loin, qu’il aurait simplement pu feindre l’indifférence, juste passer son chemin, au lieu de la détruire pierre par pierre en la regardant pleurer avec cet air froid. Pourtant il savait pourquoi il l’avait fait et il avait une bonne raison. Il ne l’avait jamais oublié, sa belle aventurière, il avait juste tout refoulé au plus profond de lui pour réussir à avancer. Il avait parié sur la chance de ne jamais la revoir, même si elle était australienne, quel pourcentage de possibilité y avait-il qu’il la recroise, en vérité ? Il était si faible, il avait joué sur la probabilité et ce soir il avait perdu. Alors il avait paré au plus pressé, tout faire pour ne pas faire renaître la flamme, pour ne pas se laisser happer par les souvenirs, par la mélancolie, par la chaleur de sa voix et la beauté de ses formes, ne pas se laisser avoir par les larmes qui lui poignardaient le cœur. Et surtout, surtout, ne pas donner à Alba la possibilité de croire qu’il était peut-être un homme bien malgré ses erreurs, d’imaginer une autre issue que celle qu’il leur avait imposé. Elle s’était reconstruite, sans lui, avec Samson, c’était ironique mais il n’avait pas à en juger, ils formaient un beau couple tous les deux. Et lui il avait une autre femme qui l’attendait à Bowen, une femme pour laquelle il avait acheté une bague, qu’il n’osait pas encore lui offrir. Il était conscient qu’en un regard, avec un mot, un geste, ils auraient pu tout recommencer, que rien n’était réellement terminé, seulement le mal était fait depuis longtemps et il n’y avait plus rien à sauver. Alors il avait enfoncé le clou, il lui avait servi la pire version de lui-même pour qu’elle le haïsse une bonne fois pour toute. Et lui aussi s’était haï, avait détesté jouer ce jeu, la regarder se déconfire sans broncher, il s’était dégouté, autant qu’il l’avait dégouté elle. Il avait bien joué, à présent Alba n’aurait plus qu’un regret, l’avoir croisé à cette soirée et avoir partagé cette danse où tout avait commencé. Ça lui faisait mal, à Léo, d’y penser, parce qu’il savait que ça avait été beau, ces quelques à ses côtés mois avaient été les meilleur de sa vie, il avait été heureux et elle l’avait été aussi. Il n’y avait eu aucun mensonge, tout était vrai, mais plus jamais Alba ne le verrait de cette manière. Pour tenter de fermer l’œil il s’était martelé qu’il avait une bonne raison d’avoir agit ainsi, qu’elle serait de toute façon heureuse avec Samson et qu’elle ne le reverrait pas de sitôt, elle aurait le temps d’oublier, de l’oublier lui. Ça ne l’avait pas empêché de sentir son cœur se briser à nouveau, comme quand il l’avait quitté trois ans plus tôt, de revivre cette douleur trop vive, ni de rêver d’elle toute la nuit. Au lendemain, après avoir dormi d’un sommeil tout sauf réparateur, il s’était préparé à quitter Brisbane, pour finalement devoir y passer une nuit de plus. La journée n’avait pas été si mauvaise, même s’il l’avait passé auprès de son ami, il n’avait pas tellement pensé à Alba, peut-être qu’il s’était un peu trop monté la tête, une fois la surprise passée, ça ne lui semblait pas si difficile de savoir qu’elle vivait là, si près. Il n’avait pas pensé une seconde que Samson avait une idée derrière la tête en invitant l’australien à dîner avec lui et quand il se retrouva à nouveau face à la blonde, il comprit que non, tout n’était pas aussi simple. Le ton qu’Alba employait en le fixant froidement le fit frissonner, il avait vraiment réussi, à présent elle le maudissait. Regardant tour à tour les deux ex, Samson était médusé, il ouvrit les bras, tenta quelque chose, il était impossible que deux des personnes les plus importantes de sa vie ne s’aiment pas. Ecoutez, j’aurais dû vous le dire. Mais j’ai bien compris, hier soir, j’ai bien vu que c’était pas le grand amour entre vous. Je sais qu’on ne peut pas aimer tout le monde et je ne veux pas vous forcer à le faire. Mais vous ne vous connaissez pas. Par contre moi je vous connais et si je vous aime, c’est bien pour une raison ! Alba, je ne sais pas ce qu’il a fait, Léo, pour que tu réagisses comme ça, mais c’est un mec sympa. Tu veux pas … prendre un verre, juste un verre ? Léo soupira, son ami s’épuisait à tenter de faire prendre la soirée, seulement il se battait contre des moulins à vent et il ne le savait même pas, ce n’était pas juste pour Samson. Arrête, c’est gentil d’essayer et je suis désolé que ça ne soit pas comme tu l’avais voulu. Mais comme tu le dis, on ne peut pas aimer tout le monde. Je vais vous laisser, je suis fatigué de toute façon. Il se levait déjà, déçu de devoir quitter Samson, incapable d’affronter le regard plein de haine d’Alba, il voulait partir, il le devait.


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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptySam 10 Juin 2023 - 9:40

Il y avait tant de choses qu’elle aurait aimé dire à Léo. Ce départ précipité de la chambre d’hôtel ne lui avait pas brisé que son cœur à Alba. Il avait emporté dans sa valise une petite parcelle de son âme. L’amour qu’elle lui avait porté pendant cette année avait été sincère et véritable, c’était un amour pur. Il ne l’avait peut-être pas compris, mais Alba lui serait toujours fidèle dans la sincérité de ses sentiments. Persuadée qu’il était son seul grand amour, elle en avait versé des larmes. Pendant des semaines, son étincelle d’âme avait rendu son souffle, ne laissant qu’apparaître une carapace de la jeune femme. Ses parents et ses proches avaient pourtant essayé de la raviver, l’empêchant de quitter Brisbane impuissant face au retour de la photographe de son voyage de vie. Il était censé la changer positivement, et il l’avait fait. Alba avait rencontré des belles âmes durant son aventure mondiale. Les personnes qu’elle croisaient lui apportaient un nouveau regard sur le monde. Léo lui avait apporté ce nouveau regard également, il lui avait fait découvrir un monde de sentiment. Elle l’aurait suivi à l’autre bout du monde s’il lui avait demandé, et sans hésiter elle se serait contentée d’une vie de nomade. Mais finalement, n’avait-elle été qu’une relation pansement, celle qui apaise le cœur de la personne meurtri et qui blesse le cœur de la guérisseuse. Une blessure pour une autre, une balance déséquilibrée. Elle y avait cru à cette putain d’histoire, douce et tumultueuse, sincère et passionnelle. Jamais elle n’aurait cru un mot de la conversation de la veille, si elle avait eu confiance en elle. Depuis sa naissance, elle n’était que l’enfant non désirée, cette petite fille que personne n’aimait assez pour qu’on puisse s’occuper d’elle. Steen et Luke avaient pourtant fait un travail formidable, l’élevant avec amour, culture, curiosité et tendresse. Ce n’était malheureusement pas suffisant pour cette jolie blonde qui avait manqué de tendresse ces premiers jours.  Les mots tranchants de Léo avait assassiné le peu d’estime d’elle qu’elle avait récupéré auprès de ses proches et de Samson. Pauvre espagnol qui se retrouvait au milieu de quelque chose qui le dépassait. Léo venait de ternir les doux souvenirs thaïlandais et sa relation avec Samson. Le brun ténébreux ne ressemblait en rien à Léo. Il était solaire, pas anéanti par des démons trop profonds. Chaque jour, il montrait à Alba l’importance qu’elle avait, la rendait belle et désirable. Ces mots encourageants permettaient à la photographe de guérir. Et elle l’était guérie, préférant ce souvenir de l’australien comme une douce rencontre de voyage éphémère. Les rencontres à l’autre bout du monde avaient cette caractéristique d’être intense parce que courte. Il était facile de se poser sur des hamacs d’une auberge et discuter jusqu’au petit matin de choses profondes comme le sens de la vie. L’anonymat permettait des libertés que peu de personnes connaissaient. Que se passait-il si on racontait à une personne à l’autre bout du monde sa plus grande peur ? Rien. Il n’y avait personne pour juger, personne pour aller le raconter à d’autres. Il n’y avait pas d’impact sur sa vie. C’était bien là le problème avec Léo. Il avait eu un impact considérable dans la vie d’Alba. Il avait chamboulé pour tout ébranlé et il continuait, trois ans plus tard. Toute la journée, elle avait mit ce photographe de malheur dans un coin de sa tête, préférant l’oublier dans les abysses de sa mémoire. Il n’avait eu le droit qu’à dix minutes dans la journée d’Alba. Dix minutes pour penser à lui, pour pleurer et accepter le deuil de cette fausse relation. Elle n’avait été qu’un passe-temps, un moyen d’aller mieux et la quitter pour retourner auprès des gens qu’il aimait vraiment.

Elle ne s’attendait pas à ce retour si succinct. Il aurait dû quitter la ville, il lui devait. Samson avait été joueur, omissent la vérité aux deux personnes les plus proches de son entourage. Il avait bien vu les larmes d’Alba, et il avait comprit le départ anticipé de Léo. Mais il était si loin de la réalité, celle qui le fera douter de sa relation avec la photographe. Si Alba n’avait jamais avoué sa relation d’un an avec un homme en Thaïlande, Léo lui l’avait fait sans dire de prénom. Il suffirait à Samson de relier tous les éléments et comprendre qu’il y avait bien plus qu’une animosité entre Léo et Alba. Il en savait même plus qu’Alba, Léo lui avouant les sentiments forts qu’il avait eu pour cette australienne rencontrée en Asie. Il continuait de feindre l’ignorance, comme si la veille ça ne l’avait pas assez agacé. Elle avait compris Alba que ses sentiments n’avaient été que platoniques, il n’avait pas besoin d’être encore plus blessant. Il était finit le temps des pleurs, c’était la colère qui jaillissait, refusant de passer plusieurs minutes dans un même endroit que cet homme. Finalement, elle aurait préféré ne pas connaître cet amour et laisser cet homme ivre dans ce bar extérieur de Bangkok. Elle n’aurait jamais dû rendre cette stupide photo et le suivre pour cette aventure de vie. Tout ce qu’ils avaient vécu était partit en fumé hier soir, quand Léo avait lancé ce regard lubrique. Les mots pouvaient parfois être durs, mais ce regard de faux désir avait dégoûté la photographe. C’était un regard qu’elle n’aurait jamais voulu voir de la part de Léo, brisant tout ce qui avait été sauvegardé dans la mémoire de la jolie blonde. Samson allait devoir faire un choix, peut-être pas ce soir ni dans les prochains mois, mais sur le long terme. Ne méritait-il pas une femme qui aime tout de lui, même ses amis ? Avec Alba, il ne l’aurait pas, jamais elle ne pourrait apprécié Léo. Elle l’avait tant aimé et aujourd’hui tant détesté pour qu’un jour ses sentiments deviennent plus neutres. Ça lui faisait mal à Alba de le voir se justifier, même la supplier de faire un effort. Il méritait la vérité, et Alba n'était plus assez rationnelle pour juger de la temporalité des confessions. Elle allait lui dire, mais Léo la coupait, préférant de nouveaux fuir. « Non ! » Disait-elle instantanément, surprise de son ton. « Tu restes. » Ordonnait-elle. Il n’était pas question qu’elle affronte Samson seule. Tout était de sa faute à lui, d’abord de jouer avec ses sentiments, puis la blesser à l’âme. La photographe n’avait pas la force de retourner dans ses souvenirs pour raconter à celui qu’elle pensait aimer pourquoi elle détestait tant celui qu’elle aimera toujours un peu plus que les autres. Elle se retournait vers Samson, le regard un peu humide, mais elle tenait bon Alba, prenant une grande respiration. « Je ne ferais pas d’effort, je ne peux pas. Je l’ai aimé, pendant trop longtemps pour rester indifférente à sa présence. » Samson fut d’abord surpris, avant d’avoir un regard un peu blessé. Alba ignorait tout de leur petite compétition individuelle face à l’autre concernant les femmes. « Je m’en vais, j’ai besoin d’un peu de temps. » Elle ignorait Léo, elle le laissait là gérer son histoire avec Samson. S’il voulait lui donner des explications soit, mais elle ne voulait pas les entendre. Mais avant de partir, les yeux plongés dans ceux de l’italien, elle s’approchait de lui. Alba ne pouvait pas partir sans un geste tendre, sans le rassurer. Elle posait ses lèvres sur la joue de son amant. « Je t’aime. Ce n’est pas contre toi, j’ai juste besoin de temps. » En tout cas, Samson gagnait largement sur Léo. Il n’avait pas eu le droit à une déclaration. Alba avait toujours eu peur de dire des mots, peur qu’il fuit. Finalement, il l’avait fait même sans déclaration. Combien de fois avait-elle eu envie de luimurmurer ces quelques mots à son oreille. Elle avait pourtant toujours su que si les mots franchissaient la barrière de ses lèvres, il partirait. Léo avait peur de l’amour et sans qu’il ne le lui dise Alba avait compris.

Elle passait une des pires nuits de sa vie, impossible de trouver le sommeil. Son cerveau s’agitait, lui balançant les brèves souvenirs de sa vie avec Léo. Tout avait été si parfait, ils se complétaient en Thaïlande. Elle ne croyait finalement plus ses mots, ni cette méchanceté qu’il avait eu plus tôt. Il ne l’avait peut-être pas aimé comme elle aurait voulu, mais il n’était pas sans cœur. Samson ne donnait pas de nouvelles non plus, acceptant les conditions qu’Alba avaient donné plus tôt. Mais elle lui envoyait un message toutefois, une demande de renseignement. Ce matin-là, le reflet dans le miroir renvoyait une jeune femme fatiguée, triste et dénuée d’énergie. Cette image, elle l’avait vu pendant quelques semaines à son retour de vacances, et il avait fallu de l’aide de ses proches pour surmonter cette tâche. Il était impensable qu’elle reparte dans cette spirale. Sans un doute, elle s’habillait Alba, prête à affronter son némésis pour une ultime fois. Son appartement était désordonné, victime de l’insomnie de la jolie blonde. Nerveuse, elle commandait un taxi, incapable de tenir un volant en toute sécurité. L’aéroport se dessinait devant elle, et elle ne mit pas beaucoup de temps pour trouver sa destination. Léo était là, attendant dans la file d’attente pour passer la sécurité. Dans sa main droite, elle tenait une boite à chaussure, pas trop encombrante. De sa main libre, elle attrapait le bras de son ancien amant, l’éloignant de la foule, sans aucun avertissement. « Tiens ! » Elle lui tendait la boîte, voulant à tout prix se débarrasser de ces souvenirs. « Tu en fais ce que tu veux, brûles-les, jettes-les, whatever. Je ne veux plus de ces souvenirs mensongers. » Une nuit pour réfléchir, ça pouvait aider parfois. Léo, elle ne le regardait pas dans les yeux. Il ne fallait pas parce qu’elle savait qu’elle pourrait à tout moment flancher. « Je ne veux plus de nos souvenirs. Je ne te crois pas, je ne pense pas que tu sois le connard que tu veux me faire croire. Au cas où tu l’aurais oublié, j’ai appris à te connaître en un an. » Il y avait des choses sur lesquels il ne pouvait pas mentir. Les regards qui lui lançaient quand il pensait qu’elle dormait, les caresses langoureuses et les longues promenades main dans la mains. Cet alchimie, elle n’était pas que la seule à l’avoir ressenti. « Mais tu n’as pas voulu que je sois dans ta vie, je ne te veux plus dans la mienne, ni dans ma chambre, ni dans ma tête. Je fais désespéré mais je m’en fous. Je ne veux plus t’avoir dans la peau. Je ne demanderais pas à Samson de choisir, mais je ne serais jamais là quand tu viendras. » C’était totalement décousu comme réflexion. Elle savait qu’elle l’aimait encore, mais la tristesse, la déception avaient pris le dessus. Elle posait ses bases, ses ordres pour s’éloigner de lui. Mais elle relevait la tête. « Je te souhaite … » Elle ne finissait pas sa phrase, incapable de savoir ce qu’elle lui souhaitait, parce qu’Alba à cet instant le haïssait de l’avoir rejeter, de l’avoir regarder comme si elle n’était qu’un simple coup d’un soir, de lui avoir fait croire qu’elle était spéciale à ses yeux. Un dernier regard et se retournait, quittant cet aéroport et cet homme. Elle ignorait que leur destin était si lié, si étroitement lié. Si elle avait su jamais elle ne lui aurait offert un tel départ. Mais, elle voulait vraiment l’oublier Léo, ne garder qu’un léger sourire de cette relation lorsqu’elle sera sur son lit de mort se souvenant toutes les choses de sa vie. Samson, elle allait reprendre contact avec lui dans les prochains jours, espérant sur sa compréhension, lui proposer un voyage pour lui créer d’autres souvenirs. Léo ne pouvait pas être le seul à avoir le monopole sur les voyages. Elle retournait très vite chez ses parents en ressentant le besoin d’être cajolée et chouchouter par ses deux pères.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMar 20 Juin 2023 - 2:44

Au fond il n’avait eu que ce qu’il méritait, Léo. Revoir Alba c’était comme enfoncer le couteau dans une plaie qu’il croyait refermée mais qui gangrenait depuis des années, c’était rouvrir la blessure, c’était affreusement douloureux. Mais devait-il s’en plaindre ? En avait-il le droit ? Lui qui s’en sortait toujours par une pirouette, qui jetait les femmes comme si ça ne le touchait pas, qui pensait avoir tous les droits, tous les pouvoirs, sans jamais donner l’impression de s’en émouvoir. Il avait souffert quand il l’avait quitté, trois ans plus tôt, mais ce n’était pas encore suffisant, il avait cru pouvoir se jouer de la vie, des sentiments, il s’était joué de lui-même et le constat était acide, il brûlait tout son être, mais il serrait les dents, ni Alba ni Samson ne devait savoir. Il se révélait être bon comédien, il n’y avait que lui-même qu’il ne bernait pas. Pourtant s’il acceptait de passer pour la pire personne en serrant les dents, la gifle de la blonde, qu’il méritait amplement, s’il souffrait de la revoir, le pire restait de l’avoir vu blêmir sous ses mots, de l’avoir senti s’éloigner de lui un peu plus à mesure qu’il s’était enfoncé dans son mensonge. Elle avait assez morflé à cause de lui, elle avait guéri de lui et il venait frapper à nouveau, là où ça faisait si mal. Il s’en voulait et son retour à Bowen était une véritable fuite en avant, tout faire pour ne pas la revoir, pour l’oublier et qu’elle l’oubli également. Pour apaiser les cœurs meurtris. Elle avait raison de penser qu’elle avait été un pensement, au départ c’était ça, à son arrivée à Bangkok Léo était au radar, il n’avait goût à rien, seulement à s’abrutir pour oublier ses obligations, pour oublier qu’il avait passé ses jeunes années à regarder s’éteindre son amour de jeunesse sans rien pouvoir faire, jusqu’à ce qu’elle succombe finalement, la mort avait gagné et elle avait à peine vingt-cinq ans. Lui l’idéaliste, lui le romantique, l’amoureux, il n’acceptait pas cet échec, cette perte, c’était au-delà de l’amour, l’avait-il réellement aimé, son Anabelle ? Au fond il n’en était pas si certain, mais il se voulait grand prince, épris d’amour et pétri de bon sentiments, la vie était une chienne et il voulait la brûler par tous les bouts. Pourtant il ne lui avait pas fallu longtemps pour tomber pour Alba, s’il l’avait séduite pour de mauvaises raisons, il était resté parce qu’elle lui faisait du bien, pas pour soigner ses blessures, mais parce qu’il se sentait lui-même auprès d’elle. Il n’avait jamais eu besoin de mentir, de feindre d’être autrement que celui qu’il était, il n’avait pas eu à faire d’efforts, parce que tout était si naturel. Seulement il l’avait rencontrée trop tôt, il n’était pas prêt à aimer, il n’avait pas confiance en la vie, en l’amour, en lui surtout. Il avait encore tellement peur de tout perdre, il n’avait pas guéri, pas fait son deuil. Il avait laissé derrière lui toute sa vie pour un caprice. Alors son caprice il l’avait abandonné, parce qu’au fond il ne savait faire que ça, c’était tellement plus simple que d’essayer de construire quelque chose de beau et de solide. Et voilà où il en était, trois ans plus tard, à lui cracher des obscénités qui le dégoutaient au visage, à la mettre plus bas que terre, pour leur prouver à tous les deux qu’il était bien ce salopard qui ne méritait pas ses sentiments. A réalisé qu’il n’avait rien oublié d’elle et que si c’était à refaire il pourrait faire tellement mieux. Si c’était à refaire … et si c’était ça, finalement, le but de cette rencontre inattendue ? Si c’était cette chance, leur chance, celle qu’ils n’espéraient pas ? Si c’était vraiment ça, le photographe l’avait gâchée, une fois encore.
Le lendemain soir ce fut une catastrophe, alors que Samson pensait réussir à faire s’entendre son ami de longue date et la nouvelle femme de sa vie, le pauvre, il ne pouvait pas savoir, il ne comprenait pas tout ce qui se jouait entre ces deux-là. Il ne pouvait imaginer qu’en vérité son histoire d’amour avec Alba était compromise, qu’avec les bons mots, les mots justes, son soi-disant ami aurait pu lui ravir sa belle australienne d’un battement de cils et qu’il n’aurait rien pu y faire. Il était comme ça, Léo, il pouvait tout détruire, se servir et n’en avoir rien à faire, juste parce qu’il en avait envie, il l’avait déjà fait. Mais pour une fois il s’était coulé lui, plutôt que de faire plus de dégâts. Il ne pensait pas qu’Alba aurait le cran de les exposer, de faire une scène devant Samson, de tout révéler. Emerson resta interdit face à sa colère, tout était cinglant, le ton qu’elle avait employé pour le faire rester alors qu’il se levait déjà, la façon dont elle l’avait fusillé du regard, le clouant sur place. Il n’avait pas le choix, Léo. Ses mots lui broyèrent le cœur, le regard que Samson lui jeta finit de l’achever. Quoi que … elle n’en avait pas terminé, face à son ancien amant, à celui qu’elle avait aimé sans jamais oser le dire, elle préférait le susurrer à un autre, en étant certaine qu’il entendait tout. Elle aimait Samson, lui était de l’histoire ancienne, elle le lui signifiait avant de quitter l’appartement. Une fois la porte claquée, les deux amis étaient restés de longues secondes interdits, à se fixer, Léo était mortifié, qu’allai-il pouvoir dire à présent ? Samson allait exiger des explications, il les méritait. Ce fut l’espagnol qui brisa le silence en premier. Tu ne comptais vraiment pas me dire que tu la connaissais ? On a passé la journée entière ensemble ! A quoi tu joues Léo ? Emerson passa une main dans sa barbe, soupirant sans savoir ce qu’il devait vraiment dire. Comment j’aurais pu imaginer que c’était elle, parmi toutes les femmes au monde, il a fallu que ce soit elle. On sentait tellement de lassitude dans la voix de l’australien, tellement de regrets également. C’était Alba, n’est-ce pas ? La fille de Bangkok ? Léo releva un regard hésitant sur Samson, il était la seule personne à qui il avait parlé de cette histoire, de leur histoire. L’artiste était le seul au courant qu’il avait aimé une femme durant son périple thaïlandais. Ça n’a pas d’importance. Samson avala la fin de sa bière d’une traite. C’est de la connerie tout ça ! Tu veux me le faire croire à moi, vraiment ? Si ça n’avait pas d’importance, si elle avait été une fille parmi les autres ça t’aurait amusé de te venter de tes frasques ! Là tu fais pire ! Je ne sais pas ce que tu lui as dit hier soir, mais elle t’a cherché toute la soirée après ton départ, malgré toute l’énergie qu’elle dépensait pour le cacher. Ça devait être notre grande soirée et elle a préféré rentrer sans moi. T’as réussi ton coup, tu sais, elle te déteste, bravo. Mais toi tu l’aimes, t’as jamais cessé de l’aimer, je le sais parce que tu me l’as dit. Tu ne t’en souviens pas ? Emerson baissa la tête, il se souvenait de cette conversation, des mots qu’il avait utilisé pour parler d’Alba et de leur séjour idyllique à l’époque. Des mots qu’il n’avait jamais osé lui dire à elle. C’était facile, il s’était confié à son ami qui le connaissait bien, il s’était épanché comme rarement il le faisait parce qu’il était persuadé de ne jamais la revoir. Je te l’ai dit à l’époque, t’as fait une connerie en la quittant, tu n’aurais jamais dû partir. Je te le confirme aujourd’hui, parce qu’elle est avec moi à présent, parce qu’elle m’aime et que je l’aime aussi. Tu entends Léo ? Alors rentre chez toi, oublie-la pour de bon. Ça vaudra mieux pour tout le monde. Sonné par la sentence de son ami, Léo hocha la tête, il avait compris, ils avaient parfois été en compétition pour des filles d’un soir, mais il ne s’agissait pas de ça et le ton de son ami était menaçant, sans appel. Je sais. Il n’avait pas besoin d’en dire plus, il en était de toute façon incapable, il, tituba jusqu’à la sortie, non pas à cause de l’alcool mais du chagrin qui rendait ses jambes cotonneuses et ses yeux trop brillants. Il avait tout perdu ce soir, cette femme qu’il avait perdu bien des années plus tôt et son ami par la même occasion. Les histoires de femmes et d’égo ça ne faisait pas bon ménage. Il rentra jusqu’à son hôtel sans trop savoir comment, vida le mini-bar de sa chambre et finit par s’endormir tout habillé entre les cadavres de mignonettes. Cette nuit-là il avait totalement oublié Grace et n’avait pas vu la dizaine d’appels manqués de la femme qui l’aimait et qui s’inquiétait de son silence. Le lendemain il fut réveillé par le téléphone de la chambre, enfin, arraché des limbes serait une meilleure image. Il décrocha avec peine, c’était la réception qui lui rappelait qu’un taxi viendrait le chercher une heure plus tard pour l’emmener à l’aéroport. Heureusement, dans son état il aurait bien été capable de louper son avion. Deux heures après il se tenait dans la file d’attente lorsqu’il senti qu’on le tirait par l’arrière. Sans comprendre il fit volte-face et il se retrouva nez à nez avec Alba. Sans ménagement elle lui tendit une boite, des la taille d’une boite à chaussures, il resta les bras ballants à la fixer sans comprendre. Finalement les émotions des derniers jours, les deux nuits avec trop peu de sommeil, c’était trop, tout ça avait eu raison de lui. Ce matin là il n’était plus le Léo au cœur de pierre qu’il voulait lui servir. De toute façon elle avait fini par comprendre, une fois passé la surprise Alba avait réalisé qu’il s’était joué d’elle. Quelque part il fut soulagé qu’elle ne le croit pas, qu’elle ait creusé au-delà de son jeu cruel, qu’elle ait puisé dans sa mémoire et les souvenirs de cette petite année passée à ses côtés. Le masque craquait presque alors qu’il avait réussi, elle ne voulait pas de lui dans sa vie, elle le lui disait. Léo ne dit rien, il encaissait, il attrapa la boite en la laissant continuer. Il lâcha un soupire alors qu’elle construisait ses propres barrières pour se tenir éloignée de lui. J’ai perdu un ami hier … tu ne me reverras plus. Elle laissa sa dernière phrase en suspens, elle était pleine d’amertume et de reproches, elle ne lui souhaitait rien, il le savait il n’y avait rien qu’il méritait.  Il hocha alors la tête, baissant alors le regard sur la boite qui lui semblait à présent si petite pour contenir des mois entiers de bonheur et d’amour. C’était donc ça, ce qu’il resterait d’eux, c’était triste à en pleurer. Soyez heureux. Un appel raisonna dans le hall, les passagers du vol à destination de Bowen, c’était lui, il était attendu, il releva des yeux brillants sur Alba mais elle ne le vit pas, elle avait déjà tourné les talons. Il se retourna pour rejoindre les portiques de sécurité. Dans l’avion il ouvrit la boite avec les mains tremblantes. Elle contenait des photos, évidemment, mais aussi des tickets de bus, des notes d’hôtel, des pains de savon qui portaient l’odeur de leurs douches matinales, toujours à deux. Il y avait quelques souvenirs locaux, des bâtons d’encens, des sachets d’épices, des dessins d’elle que Léo avait griffonné sur des bouts de papier et tellement d’autres choses, des petits rien qui faisaient tout, les restes d’une histoire qui aurait pu être belle. En rentrant chez lui, le photographe se précipita pour serrer Grace dans ses bras, il la tenu longtemps contre lui, respirant son parfum, ravalant ses larmes. La page devait se tourner, la vie continuait.
Les mois passèrent doucement, le temps apaisait les peines, Léo en était persuadé. En aout il s’envola au Bénin pour un nouveau voyage humanitaire avec Grace. Au terme de ce séjour il cru qu’il allait la perdre, elle se sentait si bien là-bas, elle aurait pu vouloir rester, sûrement qu’elle avait hésité mais lors de leur dernière soirée, animée par les danses traditionnelle et l’euphorie d’une fête comme seuls les gens là-bas en avaient le secret, Léo posa un genou à terre et demanda enfin sa douce sainte en mariage. C’était une folie pour cet homme qui avait peur de l’engagement, il ne le faisait pas pour lui, mais pour elle. Au fond il le faisait peut-être pour de mauvaises raisons, depuis le temps qu’il trainait cette bague dans sa poche, sans jamais oser la lui offrir. Peut-être que c’était pour s’assurer qu’il tiendrait cette promesse silencieuse, se tenir éloigné d’Alba et Samson. Grace accepta, vive les amoureux ! Ils étaient à présent fiancés, mais la lueur qui dansait dans les yeux de Léo n’était plus celle de l’amoureux transi, depuis bien longtemps déjà. Septembre, octobre, les préparatifs du mariage avançaient doucement, une cérémonie religieuse qui ennuyait Léo, des voyages professionnels lui permettaient de s’échapper, souvent. Il avait caché la boite à souvenirs dans son bureau, au fond d’un tiroir, là où Darwin n’irait pas chercher, où il ne serait pas tenté d’y penser. Seulement il n’avait pas besoin de ça pour penser à son ex, elle hantait ses nuits, souvent, trop souvent. Il n’avait plus de nouvelles de Samson et il n’en prenait pas non plus, ce silence le chagrinait mais c’était pour le mieux. Novembre, un match de rugby auquel ses amis l’avaient traîné de force ramena Léo à Brisbane, aucun d’eux n’avait compris son malaise, lui qui était toujours le premier à vouloir s’amuser. Sans savoir pourquoi la veille il avait cherché l’adresse d’Alba Jensen, il s’était senti con. Après le match, troisième mi-temps dans un pub, l’ambiance était électrique, l’alcool coulait à flot mais Léo n’était pas à la fête, il avait la tête ailleurs, il buvait pour ne pas penser et plus il buvait plus il pensait. Au bout d’un moment il sorti fumer dehors, quelques tafs et il abandonna sa clope dans le cendrier, il héla un taxi et lui donna cette adresse qu’il avait mémorisé contre son gré. Dix minutes plus tard il se trouvait au pied d’un immeuble et il reconnut le nom de la blonde sur l’interphone. Et maintenant ? Il se sentit stupide, après tous ses efforts, il se retrouvait là, c’était pathétique. Il fit les cents pas sur le trottoir, essaya de repérer où était sa fenêtre, beaucoup semblaient éteintes, en même temps c’était le milieu de la nuit, tout le monde dormait. Il finit par sonner, pas de réponse, voilà, au moins c’était plus simple, elle n’était pas chez elle. C’était vraiment con, il avait le cœur lourd, pas seulement pour ce soir, mais pour tout ce temps, toutes ces années gâchées. Le cœur en vrac en se disant qu’il pensait à elle alors qu’il avait une fiancée merveilleuse à la maison qui lui avait envoyé un message un peu plus tôt, elle lui demandait de l’aider à choisir entre des serviettes de tables crème ou blanc cassé, pour Léo c’était la même chose, il s’en moquait totalement. La seule chose à laquelle il pensait c’était qu’il respirait à nouveau le même air que la photographe et qu’il n’avait qu’une idée en tête, la revoir. Il soupira en se retournant, ça ne servait à rien qu’il reste en bas de cet immeuble, rien ne l’attendait ici. Il se retourna pour aller chercher un autre taxi qui le ramènerait à son hôtel, il allait se coucher pour éviter de faire une connerie, ça valait mieux. Quand il faillit bousculer quelqu’un. Il releva la tête, un peu étourdit. Ce n’était pas juste quelqu’un, c’était elle et son cœur manqua un battement. Alba était face à lui, seule et alors d’un coup toutes ses promesses silencieuses ne valaient plus rien, toute la colère était envolée, même la peur semblait ne pas s’être invitée. Il recula d’un pas pour être sûr qu’il ne rêvait pas, l’alcool et l’espoir pouvaient vous faire croire bien des choses. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait dire. Il osa capturer son regard et même esquisser un semblant de sourire. Elle était belle, dans cette semi obscurité, à peine éclairée par la lumière d’un réverbère. Bonsoir.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMar 27 Juin 2023 - 22:50

Alba rentrait chez elle, déterminée à oublier Emerson. Ça ne serait pas facile, parce que cet homme elle l’avait dans la peau. Il lui avait fait vivre sa plus belle histoire d’amour, les plus belles émotions durant ces longs mois thaïlandais. Elle claquait la porte, laissant Samson et Léo discuter, sans leur laisser le choix. Elle ignorait que l’espagnol, il connaissait l’histoire, qu’il était le seul qui avait écouté le témoignage de Léo. La vie était mal faite, et très joueuse. Les deux amants étaient peut-être maudits, destinés à se croiser pour raviver les douleurs de cette idylle passée. Durant toute la nuit, Alba elle avait versé des larmes, se souvenant leurs plus beaux souvenirs et cette douleur lancinante du départ de l’australien. Cette boîte à souvenirs, elle pesait trop lourd à présent, mais Alba n’avait pas le cœur de s’en débarrasser. Il y avait des souvenirs, une vie de souvenirs, c’était presque poétique de se plonger dedans. En les regardant, un par un, Alba se rendait compte que Léo avait mentit la veille. Au fond d’elle, elle se persuadait qu’elle n’était pas une fille comme ça, il y avait eu bien plus. Léo, il avait dit ça pour l’éloigner, pour qu’elle le déteste. Il avait réussi son coup, et ça n’excusait en rien son départ et sa méchanceté. Ça permettait juste à Alba de comprendre qu’il ne voulait pas d’elle. Sa vie à Emerson, elle se ferait sans elle. Et la sienne de vie, elle se ferait sans lui. C’était écrit ainsi. Il ne lui avait fallu que quelques recherches pour voir les avions qui décollaient vers Bowen. Elle n’était pas stupide Alba, Léo il allait fuir vite de Brisbane, alors il allait prendre un des deux premiers avions. Elle ne loupait pas l’occasion, se retrouvant face à lui dans ce hall d’aéroport. Il n’y avait pas plus d’échange que ça, levant les yeux au ciel quand Léo lui annonçait qu’il avait perdu son ami. Ce n’était pas on but à Alba. Elle lui donnait la boîte, lui souhaitant rien. Une belle vie, peut-être qu’elle lui souhaitait. Mais il y avait trop d’amertume pour qu’elle l’énonce à voix haute. A la place, elle préférait s’enfuir, sans lui jeter un dernier regard. Pour elle, leur histoire se terminait ici, dans le lieu de tous les voyages. C’était la fin du leur, elle ne vit même pas le regard humide qu’il déposait sur elle. Il retournait à sa vie et Alba retournait à la sienne.
Elle ne recontactait pas Samson de suite, préférant attendre pour gérer ses sentiments. Devant Léo, elle lui avait dit le premier je t’aime, celui qu’elle ne gardait que pour les bonnes personnes. Et Samson, elle doutait à présent, il n’était peut-être pas la bonne personne. C’était sortit tout seul, sa façon à elle peut-être de faire souffrir Léo. Il devait comprendre qu’elle était passée à autre chose, même si ce n’était pas le cas. Ils se retrouvèrent dans un café. Samson il avait cette confiance en lui, il s’approchait d’elle l’embrassant de façon incisive. Alba était intimidée, se rendant compte qu’elle allait devoir lui donner son explication. Et elle fut longue. Elle se gardait de lui raconter quelques détails, notamment l’ampleur des sentiments qu’elle avait éprouvé pour Léo. « On ne le verra plus. Tu ne le verras plus. » Disait-il confiant. Lui aussi il avait fait un choix, celui d’Alba. C’était la première fois que quelqu’un la choisissait elle, et pourtant elle ne ressentait pas le sentiment d’allégresse escompté. Les semaines passaient, et Alba reprenait son activité normalement, passant sa vie dans les avions pour faire des photos. Son métier la galvanisait, mais son couple s’éloignait. Depuis l’épisode Léo, il y avait ce doute en Samson, le fait qu’elle puisse rencontrer un nouveau Léo. Il ne montrait pas sa jalousie, mais ils s’appelaient souvent, presque tous les soirs, s’assurant que la photographe était seule dans cette chambre d’hôtel. Oui, elle l’était seule remplie de ce sentiment de solitude. Ce sentiment il ne disparaissait pas quand elle revenait à Brisbane, Samson, il voulait profiter de sa belle. Finalement, les intérêts communs s’évanouissaient et la photographie était presque devenue un sujet tabou, les ramenant forcément à Léo. Alba, elle rentrait d’Europe, après une semaine au Danemark pour voir sa famille. Le décalage horaire était dur, et elle avait ordonné à Samson de rester chez lui. Alba, elle avait besoin d’être seule un peu, parce qu’une semaine dans la famille ça prenait de l’énergie Le taxi la déposait, et elle rentrait en direction de chez elle, valise à la main. Elle relevait la tête légèrement, avant de s’arrêter précipitamment, elle avait failli foncer dans quelqu’un. Dans lui. Léo, il était là, à Brisbane, devant chez elle. « Bonsoir. » Répondait-elle instinctivement, avant de secouer la tête. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle était persuadée qu’elle n’allait plus le revoir, et certainement pas devant chez elle. Elle mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas pensé à lui, presque tous les jours.

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MessageSujet: Re: I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡   I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡ EmptyMar 4 Juil 2023 - 23:55

En quelques mois, Léo ne comptait plus le nombre de nuits où il avait rêvé d’Alba, enfin, rêvé, parlons plutôt de cauchemars, de ceux qui le réveillaient en sueur au milieu de la nuit, perdu dans son lit, totalement désorienté, incapable, durant quelques secondes, de savoir où étaient les frontières du rêve et de la réalité. Il avait le sentiment d’être revenu des années en arrière, quand il était rentré à Bowen en la laissant seule dans leur chambre d’hôtel. A cette époque aussi il en avait passé des nuits agitées, jusqu’à ce que ça passe, jusqu’à ce que son esprit réussisse à la ranger dans une case. Cette fois-ci c’était néanmoins bien plus violent, parfois Samson venait s’inviter dans ses nuits, le prenait à la gorge pour tenter de l’étrangler, une fois il avait rêvé que c’était Alba qu’il épousait et que Grace venait la poignarder avant le « oui » fatidique. Il n’y avait jamais rien de tendre ou de doux, durant ces divagations nocturnes, seulement de la détresse et beaucoup de regrets. Exactement l’état dans lequel il était finalement, même s’il se voilait la face, même s’il tentait d’avancer sans elle, se persuadant que cette fois encore il arriverait à l’oublier, avec le temps. A présent il avait une femme dans sa vie, une femme qu’il s’apprêtait à épouser, pour le meilleur, le pire il le laissait derrière lui. Il n’en avait pas parlé à Samson, en vérité il n’avait plus eu de contact avec lui depuis cette fameuse soirée et au fond ça le rongeait, presque plus que de savoir qu’il partageait son lit avec Jensen. Parce que l’espagnol était son ami depuis des années et ça le bouffait de se rendre compte qu’une femme avait, d’un claquement de doigt, bousillé ce lien si fort. Mais il était incapable de reprendre contact avec lui, en lui révélant la vérité, il avait tiré un trait sur son ami. On pensait de Léo qu’il était égoïste, égocentrique, pourtant avec ces deux-là il avait prouvé qu’il pouvait se sacrifier pour les autres. Seulement ses grands principes pouvaient vaciller en un coup de vent, la preuve avec cette virée à Brisbane. Certes ses copains l’avaient trainé de force, non il n’avait aucune envie de retourner dans cette ville où l’ombre de son ex planait à chaque coin de rue. Il n’avait pas profité du match, ni de l’after. Et surtout il n’avait pas réussi à ne pas la chercher, il avait tenu bon durant des mois et il suffisait d’une soirée pour qu’il ne craque. Léo savait cependant qu’elle ne l’attendrait certainement pas, qu’elle le détestait définitivement depuis leurs retrouvailles, il savait que s’il la retrouvait il serait mal accueilli, avec peut-être l’espagnol en prime. Alors pourquoi prendre le risque ? Pourquoi jouer avec le danger, pour mieux se faire piétiner le cœur une nouvelle fois ? Sûrement la faute au trop plein d’alcool qui faisait ressortir le manque et revenir violement les sentiments qu’il tentait d’enfouir. Il se rendait à l’évidence, il l’aimait comme un fou, alors tant pis si elle le rejetait, il avait besoin de la voir. Son cœur cogna trop fort dans sa poitrine alors qu’il comprenait qu’elle était face à lui, le sang battait ses tempes et il remarqua sa valise. Cette scène, comme un goût de déjà vu, comme celle d’une chaude fin de journée à Bangkok avec lui quittant son hôtel avec ses bagages et elle qui lui rentrait dedans. Tu reviens de voyage ? Elle répondit par une autre question, le photographe esquissa un demi sourire. J’étais au match ce soir, avec des amis. Ce n’était pas sa question, évidemment. Elle avait pourtant raison de la poser qu’est ce qu’il faisait là, devant chez elle ? La réponse était pourtant évidente, quand on le regardait avec son air paumé. Il n’en avait pas la moindre idée.

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