➳ freja's wedding (sujet commun)

Si Woody aurait en temps normal tout fait pour organiser une fête de vingt-cinq ans digne de ce nom à Freja, il savait que là, rien ne pourrait égaliser ce qu’elle s’était elle-même préparé. Quand elle lui avait parlé de sologamie la première fois, Woody avait d’abord froncé les sourcils, ne sachant même pas que c’était a thing. Alors quand, en plus, elle lui avait avoué que c’était ce qu’elle désirait faire le jour de son anniversaire, se marier à elle-même, il avait été complètement pris de court. Pensant d’abord à une plaisanterie quelconque, à une folie, un coup de tête, il avait décidé de rentrer dans son délire et avait même accepté de la conduire jusqu’à l’autel où personne ne l’attendrait. Elle marcherait cette allée encadrée des gens qu’elle aimait pour aller se retrouver elle-même à l’avant. Au fil des jours et plus la date approchait, Woody avait peu à peu compris que les intentions de Freja n’étaient pas de rire ou de se moquer de cette cérémonie, mais réellement de souligner son célibat, son amour pour elle-même. Au fond de lui-même, ça l’avait dérangé, Woody. Et ça le dérangeait encore plus maintenant qu’il se trouvait derrière cette porte qui serait bientôt ouverte pour les laisser pénétrer dans la grande salle. Il avait Freja à son bras, elle rayonnait, elle était magnifique dans cette robe. D’un côté, il était plutôt ravi qu’elle ne serait la mariée d’aucun autre homme, que d’elle-même. D’un autre côté par contre, Woody prenait conscience du fait que ce ne serait pas de lui, non plus. Sans pouvoir se l’expliquer, ça le rendait jaloux. C’était con, complètement con, Freja se mariait à elle-même et la jalousie s’emparait de lui ? Il tentait tant bien que mal de chasser ce trouble, de se montrer heureux pour sa meilleure amie qui vivait un moment unique même si c’était complètement loufoque. Mais la vérité était qu’il n’était pas d’accord. Au moins, il avait toujours su bien mentir, Woody. Jouer le jeu. Faire comme si. « Alors là, ouais, j’peux pas dire le contraire. J’connais personne d’autre qui ferait ça. » Il secoua la tête en souriant. Surtout pas lui, même s’il était un éternel célibataire comme elle, il ne s’aimait définitivement pas assez pour se marier lui-même. Alors qu’il reprenait un air plus sérieux, la musique démarra. Il jeta un dernier regard à Freja, lui adressa un clin d’œil et un sourire en coin, et les portes s’ouvrirent. C’était peut-être la musique, les violons et le piano, ou alors tous les regards rivés sur eux, ou encore la beauté de Freja, mais Woody avait la gorge nouée. Peut-être aussi était-ce parce qu’il était sur le point de conduire jusqu’à l’autel cette femme qu’il aimait, et qu’il n’était pas prêt de la confier à une autre personne même si c’était à elle-même. Il n’était pas prêt à la délivrer de lui-même, et sans doute était-ce ce qui était en train de se produire. Toute la signification derrière le rôle qu’il jouait aujourd’hui. Ils marchèrent, d’un pas assez lent, et juste avant d’atteindre la première rangée de banc, Freja lui murmura de ne pas la lâcher. « Jamais. » Murmura-t-il à son tour, avant de descendre l’allée centrale, entre les fleurs et les invités, jusqu’à l’arche qui n’attendait qu’elle, et pas lui. Une fois au bout, à la toute fin, la fin de leur parcours, Woody se tourna vers elle et déposa un baiser sur sa joue, presqu’au coin de ses lèvres. Il serra sa main dans la sienne, plongea son regard dans le sien, indescriptible, avant d’hocher la tête solennellement, de sourire discrètement, et d’aller prendre place plus loin.

Un mariage. J'adore les mariages. Ça m'avait étonné d'entendre Freja m'en parler, surtout venant d'elle. allait-elle s'unir à cette tarte de Woody ? Visiblement non. ma meilleure amie n'étant pas une femme ordinaire, elle avait voulu s'unir en sologame. J'ai déjà entendu parler de cette pratique qui commençait à se répandre dans le show business mais je n'aurai jamais pensé une seule seconde que Freja se laisserait aller à cette tendance. Enfin qui étais-je pour juger ? j'ai vu tellement de pratiques bizarres au cours de ma petite vie que plus rien ne me choquait. J'avais donc accepté d'être le témoin de l'amour inconditionnel de la brune pour elle-même, fais trois fois la grimace en apprenant que le mariage se célébrait en rouge et offerts une paire de chaussures qui réveillerait un mort. Alors que j'avais pris place autour de l'autel avec Andreas -que je rencontrai enfin- je regardai la mariée s'avancer vers l'autel avec l'autre tâche. Je jette un coup d'œil à mon cher et tendre, Alfie l'intimant du regard de ne pas exploser de rire. Certes, l'idée était un peu ridicule mais bon elle calmait ainsi sa non-appartenance à quelqu'un. Et si ça l'empêchait de finir dans les bras de l'autre débile. J'étais donc là, droite comme un -i dans une robe trop petite à cause de ma grossesse. Pour sourire. et sans doute pleurer aussi car les mariages me font toujours un effet dingue. Je sors un mouchoir en papier pour commencer à m'essuyer les yeux tandis qu'un prêtre tout droit sorti d'un épisode de Sons of Anarchy commença son discours. Aussi maladroit qu'inventif. Le truc que j'ignorai : c'est supposé faire quoi un témoin ? Et merde… Soudain, le prêtre s'adresse à nous alors que j'essayai de refouler ma nausée et que j'étais sans doute en train de devenir verte. J'interroge Andreas du regard mais les femmes d'abord comme on dit. JE DETESTE PARLER EN PLUS MERDE. Je m'avance donc en baissant la tête pour réfléchir à ce que je vais dire. Bonjour. ouI, c'est un très bon début. J'inspire, j'expire, froissant la feuille de papier que j'avais entre les mains. Comme vous le savez, Freja est une fille ex… ex… exceptionnelle. Et voilà que ça commence. Asseyez-vous, ça va être long. Elle est aussi belle qu'intelligente et tellement sau… sauvage qu'elle refuse d'appartenir à quelqu'un. Je pense que dans une au… au… autre vie, j'aurai aimé être comme elle. Si tu pouvais arrêter de regarder tes pompes Ruby, ça serait parfait. Quand elle m'a parlé de cette idée, j'ai… bon j'ai... j'ai ri je l'avoue. Et puis dans le fond, j'ai trouvé que ça lui re... re... ressemblait bien. D'assumer son in... in... indépendance sans vouloir s'a... s'a... s'attacher au premier imbécile venu. J'inspire à nouveau, sans doute rouge comme une pivoine. Je vous remercie pas les gars. Alors ch... ch.. chérie, petite sœur, je te souhaite tout le bonheur du monde. Avec toi-même et les p... p... paires de chaussures que je continuerai de t'offrir parce que plus tard, on sera dans la m... m... même maison de retraite et que… ça y est, je chiale. Pitié, creusez un trou pour que je m'y enterre. Et que j't'aimerai toujours même si tu pars loin et dans une autre galaxie. Je me dirige vers la mariée pour la prendre dans mes bras avant de retourner à ma place pour m'essuyer les yeux avec mon mouchoir. O mascara waterproof béni des dieux, faites que mes yeux n'ont pas coulé et qu'ainsi je ne sois pas un panda. Soit loué tes louanges et je partagerai aussi à ma meilleure amie. Amen.

Un mariage, tu ne pensais pas être invitée un jour, ce n'était pas tellement ton truc à toi, les mariages. Tu étais d'ailleurs contre cette institution que tu trouvais vraiment ridicule. Peut-être à cause de ce qu'elle signifiait à l'époque et qu'elle signifie encore dans certains pays du monde. C'était un contrat entre un homme et une femme, mais parfois la femme n'avait même pas son mot à dire. Autant dire que ce mariage là était différent. Aaron t'avait fait un topo rapide, Freja voulait s'épouser elle-même. La sologamie si tu avais bien compris. Un terme qui resterait flou pour toi. L'idée était de montrer à tout le monde que même si on était seul, on pouvait se marier et être heureux. Une idée qui te plaisait bien, dommage qu'elle doive passer par le mariage pour le crier au monde entier. Toi tu étais très à l'aise avec ton célibat, tu ne cherchais pas vraiment à rencontrer l'homme de ta vie. Notamment parce que tu considérais que c'était une connerie. Une invention de toute pièce, par une femme sûrement triste d'être seule et qui voulait se convaincre qu'elle finirait pas le trouver. Et puis à force, les contes de fées s'étaient crées autour de ça et on voyait partout apparaître des princesses et des princes. Balivernes, l'amour n'était qu'un gros tas de conneries. Et tu avais aimé dans le passé, enfin, tu crois. Tu n'en serais jamais totalement certaine. Aaron était venu te chercher, depuis l'annonce de ton handicap, il était présent pour toi. Tu ne savais pas si ça voulait dire quelque chose en particulier mais au moins, ça te permettait de vivre le changement de vie avec douceur. Il te ramène chez lui, avant de partir se changer, et de revenir déguisé en prêtre. Il prenait son rôle de maître de cérémonie très à cœur. En le voyant ainsi tu ne pus t'empêcher de rire. « T'aurais dû mettre ça pour le labyrinthe l'autre fois ! » Il était déjà venu déguisé alors que toi, tu n'avais pas joué le jeu. Tu ne l'avais pas joué parce que ton frère ne t'avait pas dit où il t'emmenait, s'il l'avait fait, il aurait été obligé de s'y rendre seul ou d'annuler son projet parce que tu te serais enfuie le plus loin possible. Déjà que là, tu devais respecter le code dress en portant une jolie robe rouge. Tu ne portais pas souvent de robe. Encore moins depuis que tu étais obligée de rester assise dans ton fauteuil. Très vite, il vous conduisait jusqu'au casino, où la cérémonie aurait lieu. Si jamais tu en avais marre de pas pouvoir danser, tu pourrais boire et dépenser tout ton argent dans les machines à sous. C'était pas si mal comme projet. Une fois arrivés, tu gagnais le rang des invités en te mettant tout au fond, tu ne voulais pas attirer le regard sur ta situation. Déjà, tu n'étais pas certaine d'y avoir ta place, tu étais venue parce qu'Aaron voulait des conseils et que tu voulais voir ce mariage si particulier. « Allez, ça va bien se passer, j'ai confiance en toi. » Tu lui fis un petit clin d'oeil accompagné d'un grand sourire avant de le voir s'installer et commencer son discours. Tu riais à certaines de ses phrases, à croire qu'il était le mieux placé pour faire ce genre de discours. Tout le monde n'était pas aussi heureux d'être libre comme l'air.

C'était une idée loufoque, une idée de dingue, une idée à laquelle tu n'aurais jamais pensé. Alors lorsque Freja t'avais dis qu'elle allait célébrer son célibat en même temps que ses vingt-cinq ans, tu étais un peu jaloux. Jaloux de ne pas y avoir pensé avant, jaloux car vous aviez dis que vous vous marierais ensemble si vous ne trouveriez personne. Mais bon, c'était une idée digne d'elle. Alors tu étais quand même heureux pour elle. Tu te retrouvais là bas, dans cette partie du casino et tu étais parti avec Alfie, vu que sa belle était un des deux témoins de Freja. C'était rare que tu te retrouves en costume comme ça, pour une occasion. Tu étais du style à porter un vieux jean, un t-shirt qui marquait ta peau et une chemise quelconque. Mais là, pour Freja, tu avais sorti le grand jeu. Sage, tu faisais sage. C'était drôle. Tu en riais intérieurement. « J'suis déçu d'pas y avoir pensé avant » soufflas-tu dans l'oreille de ton meilleur ami. Alors tu écoutais la cérémonie, tu trouvais ça touchant dans un sens. Car Freja était un électron libre, une personne qui jamais ne se laisserais brider par un homme ou même par une femme. C'était une personne que tu admirais dans un sens, car jamais elle ne se laisserait dompter par quelqu'un. Alors tu l'enviais. Enormément. Ruby fit un discours, touchant. Andreas en fit un à son tour. Tu trouvais ça mignon que ses deux meilleurs amis soient là pour elle, pour décrire à quel point ils l'aiment et ils sont fiers d'elle. Un jour peut-être, cela t'arriveras aussi, mais tu espères avec quelqu'un. Tu attends alors patiemment de pouvoir trouver Freja pour lui dire que c'est avec toi qu'elle aurait du se marier. En attendant, tu étais avec Alfie, sage comme une image, à écouter les gens parler de la belle brune. C'était un cadre superbe, tous ses amis étaient là. Et toi même tu étais heureux d'être là, pour elle et pour son idée de dingue.

Freja. Mariée à elle même. Non. Wolf ne pouvait pas l'accepter. C'était peu commun, digne d'elle, mais il ne pouvait pas l'accepter. Il avait toujours rêvé pour elle un beau mariage avec un homme convenable - peut-être même lui - un homme qui serait capable de la combler en tout point. Mais pas un mariage comme ça. Pas dans ces conditions. Le jeune homme, bien que pressé par le temps, avait préparé sa venue dans ce mariage, soigneusement. Costume rouge comme indiqué dans le dress code, il s'était ensuite rendu sur le lieu du mariage. Mais une fois arrivé devant... IL ne put se résoudre à entrer. Ce n'était qu'une mascarade. Mais... D'un côté, ça pouvait la rendre heureuse ? Non. Il ne fallait pas qu'il pense de la sorte alors que la première chose qu'il s'était dite en voyant l'invitation, c'était « Je dois me marier avec avant qu'il ne soit trop tard ». Il devait rester focalisé sur sa mission première. Et alors que les invités étaient entré depuis quelques minutes déjà, il entra à son tour. Attendant ensuite le bon moment, en jetant un regard stressé à son cousin, un peu plus loin. Puis quand la belle arriva... L'enquêteur eut des étoiles dans les yeux. Elle était si belle. Il fut même abasourdie alors que les témoins parlaient tour à tour. Et avant qu'ils ne puissent terminer, Wolf se leva et s'avança à son tour. « Excusez-moi. Je suis pas un témoin mais... J'ai quand même quelque chose à dire. » Pressé, il alla se poster devant Freja et attrapa sa main. « Freja... T'es sublime. Vraiment sublime. » Avec un doux sourire, il serra sa main. Son stress augmenta en flèche, il préféra alors tout dévoiler sans attendre. « Freja, je peux pas te laisser faire ça. Je sais, je devrais vraiment fermer ma gueule et te laisser faire parce que c'est ce que tu veux, je devrais vraiment respecter ce choix mais... Une part de moi me hurle que si je ne t'arrête pas maintenant, je le regretterais. Alors... » Il prit une nouvelle grande respiration et sortit un petit écrin de sa poche qu'il fourra dans la main de la belle sans même le regarder, pour ne pas être paniqué et se raviser. « Je sais que j'ai été souvent absent, que j'ai beaucoup voyagé mais j'ai pas envie de te perdre, et je t'aime. Comme tout le monde ici, certainement plus, d'ailleurs. Et j'ai même pas réfléchi, finalement, à ce que je suis en train de faire mais je n'ai plus aucune envie que tu souffres de solitude. Ou d'autre chose. On se connaît depuis tellement longtemps, toi et moi... Et il s'en est passé des choses, mais je regretterais jamais ce qu'on a vécu tous les deux. T'es une personne tellement belle, magnifique et c'est peut-être la première chose que j'ai pensé quand j'ai vu l'invitation, c'est peut-être désespéré ou quoi que ce soit d'autre, je m'en fous. Je veux juste... S'il te plaît, Freja. Ne te marie pas toute seule aujourd'hui. Même si ce n'est qu'une mascarade... Ne le fais pas. Épouse-moi à la place. Épouse-moi. »

Si elle lui avait parlé de son plan, probablement qu'Alfie ne l'aurait même pas crue. Se marier à elle-même, quelle idée n'empêche. À cette cérémonie, vêtu de son costume, il ne se retient de rire que parce qu'il voit Ruby le supplier de ne pas se faire remarquer. Tout cette mise en scène lui semble ridicule mais, au final, ça colle plutôt bien à Freja. De l'inattendu, du pas comme tout le monde, de quoi faire parler d'elle pour son vingt-cinquième anniversaire. Et pour cette audace, Alfie ne peut qu'un peu plus l'admirer. Il ne lui dira pas évidemment, il ira sûrement même jusqu'à lui lancer une remarque comme ils en ont l'habitude de le faire elle et lui, mais il doit avouer que ce mariage aura réussi à l'étonner. À coté d'Allen, il écoute parler le prêtre qui donne ensuite la parole à Ruby. « Déçu d'avoir été devancé par Freja elle-même pour la demander en mariage ? Je savais pas qu'elle t'intéressait à ce point, » dit-il sans quitter la rouquine des yeux. Il écoute son discours, se permet de lever les yeux au ciel en l'entendant parler chaussure, puis cherche son regard lorsqu'elle va rejoindre sa place après avoir serré la future mariée dans ses bras. Doit-il dire "les" futures mariées ? En souriant à Ruby, Alfie aimerait lui faire comprendre qu'il est fier d'elle pour avoir osé parler devant toute cette foule alors qu'il sait ô combien elle déteste ça. Le discours du témoin, il ne l'écoute que d'une oreille. Ce qui l'intéresse surtout, c'est ce type qu'il ne connaît absolument pas et qui vient d'offrir à Freja une déclaration digne des plus grandes comédies romantiques. Encore une fois, Alfie se retient de rire. « Ah bah mon pauvre, je crois que tu vas devoir faire la file, » dit-il à l'intention d'Allen, un immense sourire scotché aux lèvres.

Lorsque vous parvenez jusque l'arche de fleurs, Woody et toi, et qu'il susurre ce mot jamais à ton oreille, tu ne peux t'empêcher d'arborer un large sourire. Tu t'en fiches que tout le monde soit témoin de votre complicité, en ce jour, tu n'as aucune envie de te cacher de quoi que ce soit. Quand sa main se pose dans la tienne, tu la presses légèrement, ton regard brun ne quittant pas le sien. Votre échange est à la hauteur de votre relation : intense et mystérieux. Tu ne voudrais personne d'autre que lui pour te conduire à l'autel. Puis, c'est enfin le moment d'ouvrir la cérémonie et tu peux compter sur Aaron pour faire ça avec brio. Tu glousses lorsque tu l'entends murmurer un "yo" et tu secoues la tête, légèrement amusée par sa façon de faire. Mais c'est tout lui, ça. Et c'est ce que tu voulais pour ta cérémonie : sa folie et son dévouement à vouloir bien faire tout en restant lui-même. Quand enfin vient le terme "liberté sortit de sa bouche, tu ne peux t'empêcher d'hocher la tête. C'est totalement ça, il a tout compris. Et c'est là que tu vois à quel point tu as choisi la bonne personne pour t'accompagner dans ce mariage. Enfin, il est temps pour tes témoins de prendre la parole et que ce soit après le discours de Ruby ou d'Andreas, toutes tes émotions sont en ébullition. C'est magnifique. Leurs mots sont magnifiques. Ce sont des personnes magnifiques que tu aimes de tout ton coeur. Tu sens l'émotion te gagner et tu dois fermer tes yeux pendant quelques secondes pour ne pas pleurer. « Je ne me lasserai jamais de vous. Vous êtes mon tout, mon oxygène, mes moitiés, mes âmes soeurs. Je vous aime tellement. » Murmures-tu à l'attention de tes deux témoins. Puis, sentant une larme couler le long de ta joue, tu la balayes d'un revers de la main et retrouves ton éternel sourire. Aujourd'hui, accompagnée de tous tes proches, tu es bien loin de ta noirceur habituelle. Bien loin de ces problèmes de drogue que tu emportes partout avec toi. Mais alors que tu t'apprêtes à redonner la parole à Aaron, une voix s'élève dans la salle et tu la reconnais immédiatement. Wolf. Tu écarquilles les yeux en le voyant avancer vers toi, ne comprenant pas ce qu'il s'apprête à faire ou à dire. « Merci mon coeur. » Réponds-tu lorsqu'il te complimente sur ton apparence avant de serrer un peu plus sa main dans la tienne. Ton regard ne se détache pas du sien, à la recherche d'une parcelle de "réponse" pour comprendre ce qu'il s'apprête à faire. Mais tu n'es tout bonnement pas prête pour ça. Tu t'attendais à tout sauf à... une demande en mariage. Tu le laisses s'expliquer, voyant la sincérité et l'intensité dans son regard. Il ne bluffe pas. Wow. « Veuillez nous excuser quelques minutes. » Dis-tu à l'ensemble de la salle, n'osant même pas croiser le regard de Woody. Tu n'imagines même pas dans quel état il doit être. Tu agrippes la main de Wolf, l'amenant à l'extérieur de la salle, là où tu te trouvais quelques minutes plus tôt en présence de ton meilleur ami. A l'abri des regards et des oreilles mal intentionnées. « Wolf... Je... Je ne m'attendais pas à ça. Tu me prends de court... » Dis-tu en essayant de rassembler tes idées. Tu ouvres l'écrin qu'il t'a donné quelques minutes plus tôt, écarquillant les yeux devant la beauté de la bague. « Elle est magnifique... » Murmures-tu en ne pouvant la quitter des yeux. « Je t'aime moi aussi. Tellement et depuis des années. Tu as fait partie de ma vie à une époque où j'avais besoin d'oublier mes démons et tu as été ma plus belle bouffée d'air frais. Mais j'veux pas qu'on se marie à la hâte d'abord parce que tu mérites mieux qu'un mariage précipité et ensuite parce que je... je ne sais pas si ce que j'éprouve pour toi est suffisant. Et surtout, tu me connais, je suis loin de tout engagement. On pourrait penser le contraire mais justement, avec ce mariage, ça montre que je ne suis pas prête de m'engager avec quelqu'un. Du moins pour l'instant. Alors ce que je te propose c'est qu'on voit ce que ça donne par la suite. Je te promets d'essayer de voir où tout ça nous mène mais là, dans l'immédiat, je ne peux pas accepter ta demande. » Et puis, dans tout ça, tu ne pouvais réfuter tes sentiments pour Woody. Mais malgré tout, tu ne pouvais rester insensible à la demande de Wolf. C'était tellement beau, tellement osé. Lui, contre toute attente, il n'avait pas peur d'assumer ses sentiments au grand jour et de te les montrer. Avec lui, tu te sentais aimée. Mais tu ne pouvais pas accepter sa demande sur un coup de tête. Ce ne serait pas juste pour lui... « Je ne veux pas te faire du mal... Je te demande pardon. Je t'aime, n'en doute pas. Mais je ne suis pas prête pour tout ça. Et puis ce ne serait pas juste pour toi... » Tu secoues une énième fois la tête, déboussolée par toute cette agitation dans ta tête.

Woody n’avait aucune idée de qui était ce personnage à l’avant, peut-être un acteur dégoté par Ruby, ou alors un mec complètement random que Freja avait ramassé au coin d’une rue pour lui faire passer rapidement un habit de prêtre. Dans tous les cas, il était plutôt drôle dans son genre et ça rendait la cérémonie assez ludique – si elle ne l’était pas déjà de par son simple concept. Woody étant maintenant assis en première rangée, au coin de l’allée, il écouta les paroles du prêtre et se redressa légèrement les épaules pour écouter les témoins, attentif. Tout le monde n’avait que de belles choses à dire à propos de Freja, et comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs. Enterrant la hache de guerre le temps du discours de Ruby, il esquissa même un sourire aux compliments qu’elle faisait à la brunette. Ses yeux se levèrent toutefois au ciel quand elle parla du premier imbécile venu, dans sa tête, clairement elle parlait de lui. Il savait à quel point elle ne le portait pas dans son cœur. Il secoua de gauche à droite la tête, presqu’imperceptiblement pour ne pas se faire remarquer. Finalement, ce fut au tour d’Andreas de parler, et heureusement qu’il savait qu’il était gay et amoureux car autrement, ses paroles l’auraient sans aucun doute rendu jaloux. D’autant plus qu’il était supposément le meilleur ami de Freja, en Norvège. Toutefois, si Woody avait ressenti une minime animosité en regardant Andreas recevoir l’attention de Freja, ce n’était rien comparativement au sentiment qui le submergea quand Wolf prit la parole. Woody eut même un mouvement brusque, comme s’il s’apprêtait à se lever, à s’opposer, mais au fond il resta bien en place. Le regard rivé sur Freja et Wolf. Le cœur se débattant dans sa poitrine. Son sang n’avait fait qu’un tour, et il avait maintenant l’impression d’avoir du mal à trouver sa respiration. Il venait carrément, devant tout le monde, de la demander en mariage. « Who the fuck is this guy ? » Murmura-t-il assez fort pour que les rangées autour entendent, et sans doute les deux principaux concernés aussi. Parce que non, Woody ne le connaissait pas, et clairement il n’avait plus du tout envie de le connaître, à moins que ce soit son poing qui rencontre sa tronche en premier. Quand Freja demanda à parler à Wolf en public, il la regardait elle, d’un regard pressant, implorant, intense. Mais jamais elle n’osa croiser le sien. Il les regarda s’éloigner vers l’arrière de la salle, les poings fermés, crispés, comme tous les muscles de son corps. La porte se referma derrière eux et puis, plus rien. Le silence, bientôt brisé par quelques murmures de surprise, d’incompréhension, d’excitation. Woody, lui, n’entendait plus que sa respiration difficile, et les battements de son cœur qui allait bientôt exploser en mille morceaux. Il croisa le regard d’Alfie, de Ruby, d’Andreas, de Tiffany, de sa sœur, il chercha en n’importe qui un certain espoir que ce n’était qu’une mauvaise blague mais personne ne semblait comprendre. Et incapable de connaître l’issue, incapable de s'imaginer enfermé ici à regarder Freja marier un autre que lui, il coupa à travers la salle et se dirigea vers une porte, n’importe quelle porte, autre que celle par laquelle il était entré avec Freja. Autre que celle par laquelle elle venait d’en ressortir avec cet homme. « Fuck this shit. » Il tourna la poignée de la première sortie venue, et claqua la porte derrière lui, avant de se retrouver dans un long couloir duquel il pouvait entendre le brouhaha du casino au bout complètement. Pourtant, il resta là, immobilisé, figé, paralysé. Game over.

Ca y est, c’était fait. Il l’avait fait. C’était sûrement le seul dans la salle avec assez de couilles pour faire une chose pareille. Et il en était plutôt fier. Ca montrait à Freja la sincérité de ses actes, de ses mots, même si déjà, son regard le prouvait bien assez. Il entendit même un petit rire derrière mais après tout, il s’en foutait un peu, des autres. Enfin, Freja décida de l’emmener dans une autre salle, loin des regards indiscrets. Il la suivit mais… Il savait ce qu’elle allait lui dire. Et il était plutôt tenté de l’empêcher de parler par un baiser langoureux, cependant il préféra seulement lui sourire calmement. « Joyeux anniversaire chaton. » C’est vrai, la bague, il l’avait acheté avant d’avoir l’invitation. Il voulait marquer le coup pour son anniversaire, et au début, ça ne voulait rien dire d’autre que joyeux anniversaire. Mais il avait profité de cette occasion pour qu’elle signifie plus que ça. En tout cas, maintenant, quand elle la regardera, elle se rappellera de cette déclaration.

Comme prévu, elle commença à son tour un discours. Visant à décliner sa demande. Mais pour l’orgueil de Wolf, elle l’avait pris à part et c’était déjà ça. Il la laissa terminer. Il s’en doutait un peu, finalement. C’était bête, comme idée. Peut-être trop hâtif. Mais c’était Wolf, il était comme ça. Il n’aimait pas réellement attendre et il adorait surprendre les gens qu’il aimait, même s’il allait avoir beaucoup de peine à se présenter aux autres tout à l’heure. « Oui. Je comprends. Mais c’est pas grave, maintenant tu sais. Mais… Tu sais, si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, ou si tu n’as pas besoin, tu sais que tu peux venir chez moi, hein ? Tu peux venir me voir. Je veux juste… Je veux plus jamais voir ton si beau sourire absent sur tes lèvres. » Il passa ses doigts contre sa joue pour la lui caresser et lorsqu’elle lui dit que ce ne serait pas juste pour lui, il secoua la tête en riant légèrement. « Ce serait injuste oui ! Parce que je ne te mérite pas. De toute façon, je te referai le même speech plus tard. Dans un an. Ou dans quatre. Peu importe. » Wolf sourit largement malgré la petite douleur à son cœur. Pour l’apaiser, il la prit dans ses bras et sans lui laisser le temps de rien, il l’embrassa sur la joue avec toute la tendresse dont il était capable. Lorsqu’il la lâcha, son regard plongea dans le sien. « Je crois qu’il y a du monde qui t’attend… » Lui tendant son bras, Wolf lui sourit encore et l’emmena dans la pièce d’à côté, celle où l’union doit avoir lieu. Et en la pénétrant, il arbora un sourire beaucoup plus large. « C’est bon, je vous la rend ! Et je me tais. » La laissant rejoindre ses témoins, Wolf alla se réinstaller à sa place sans dire un mot mais sans rien perdre non plus de son sourire. Si elle avait refusé, il avait obtenu quelque chose d’encore meilleur. Ce n’était peut-être pas une victoire à première vue mais c’en était une pour lui. Et puis au moins, il avait obtenu un baiser.

Alors que je jette un regard à Alfie après mon discours, je retourne à ma place. Les sueurs froides commençaient à apparaitre car j'étais trop fatiguée et trop faible physiquement pour rester debout aussi longtemps. Merci les joies de la grossesse. Je regardai Andreas faire son discours avant de lui sourire limite en levant le poing en l'air de joie. Puis se fut ma meilleure amie qui parla. Elle nous aimait. J'espère bien que tu nous aimes, dis-je en riant.  Sourire qui s'effaca rapidement alors qu'un homme entra dans la salle et fit une déclaration à Freja. Je pouvais entendre Woody jurer dans sa barbe et je pensais pareil. C'est qui ce type ? Venait-il sérieusement faire une déclaration d'amour à ma meilleure amie devant tout le monde ? La tête commença sérieusement à me tourner, le sol à tanguer et je sentais que je n'étais loin de faire un malaise. Certes, je n'appréciai pas Woody mais j'étais une fervente adepte du Wooja. Car dans le fond, Freja devait finir avec Woody. C'était un con, oui. Mais je pouvais lire dans ses yeux toute la douleur qu'il ressentait à cet instant. Aussitôt, malgré mes vertiges, je tournai la tête vers lui pour le voir serrer les poings et devenir limite blanc. Puis, il quitta la salle après les deux " tourtereaux " pour aller je-ne-sais-où. Ça tombe bien, j'avais besoin de prendre l'air. Et je devais le ramener. Merci à toi, jeune homme inconnu d'avoir foutu le bordel au mariage de ma meilleure amie avec elle-même. Je me tourne vers Andreas pour commencer.  Andreas, occupe-toi de tout le monde. Je… je vais prendre l'air et ramener Woody. Il le fallait bien. Je ne voulais pas qu'il se batte avec l'autre type, ça foutrait encore plus le bordel. Puis, je jette un coup d'œil aux deux énergumènes, Alfie et Allen. Je m'approche d'eux pour sourire. je devais être bien pâle à l'heure actuelle.  Je reviens. J'ai… j'ai besoin de prendre l'air. Reste avec ton copain, finis-je par dire à mon compagnon avant de me baisser pour déposer un baiser sur sa joue.  puis, me doutant que c'était ce que Freja voulait, je sors de la salle. Il ne faut pas deux minutes pour que je tombe sur crétin-en-chef. " Elle l'épousera pas tu sais. " J'arrive à sa hauteur pour poser une main sur son épaule.  C'est pour toi qu'elle a des sentiments. Je… enfin… je pense.  Rassurer un mec que je n'aime pas, le comble. MERCI FREJA. OU PLUTOT MERCI L'INCONNU.  Elle va gentiment lui faire savoir qu'elle l'apprécie parce qu'elle est polie, revenir et tu pourras à ton tour… Je m'aggrippe un peu plus à l'épaule de l'australien tant le vertige était intense cette fois-ci avant de voir que Bessie était là. Je lui adresse un petit sourire. Moi qui pensais que ça serait un truc drôle. Freja n'était pas sérieuse en se mariant avec elle-même. Ça faisait juste parti de son excentricité.  je sais que… enfin je sais qu'on s'apprécie pas mais j'vous aime bien tous les deux. Et je sais que t'es au courant pour…  Les noirs démons de ma meilleure amie que je décidai de taire devant une tierce personne. Freja m'en avait soufflé deux mots l'autre jour. Je lève la tête vers lui pour le regarder, limite le supplier.  Continue de l'aider comme tu le fais. Je sais que tu vas encore t'en prendre à moi ou autre. A la limite sors ta rage sur moi maintenant. Mais tu dois retourner à l'intérieur. Laisse pas un mec qu'on connait pas te la prendre. T'es plus tenace que ça.  j'ai un petit sourire avant d'inspirer un bon coup.  Allez viens, je vais m'arranger pour que vous puissiez parler tous les deux. Je t'en supplie, t'en va pas. elle a besoin de toi. Elle a besoin de nous tous.